C'était sans doute l'un des procès les plus attendus de l'année 2019. Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a comparu en première instance, devant la justice des hommes, du 7 au 10 janvier. Le prélat de 68 ans était jugé pour "non-dénonciation d'abus sexuels" commis sur de jeunes scouts avant 1991 par le prêtre Bernard Preynat.
Le scandale lyonnais a éclaté en 2015 avec la mise en cause du père Preynat pour des abus commis un quart de siècle plus tôt, sur de jeunes scouts du groupe St Luc, dans la banlieue lyonnaise, qui ont depuis créé l'association La Parole Libérée. Parce qu'il était au courant de ces agissements anciens, des victimes ont aussi porté plainte contre Mgr Barbarin, estimant qu'il aurait dû lui-même dénoncer le prêtre à la justice.
Le cardinal a été reconnu coupable, et condamné à 6 mois de
prison avec sursis.
Ses avocats avaient
immédiatement appel. Un deuxième procès s’est ouvert le 28 novembre, à l’issue
duquel, comme en première instance, l'accusation n'a pas requis de
condamnation. La Cour d'appel de Lyon a mis sa décision en délibéré au 30
janvier 2020.
Un an après un premier procès, la "veuve noire de la Côte d'Azur" était de retour devant la justice. Reconnue coupable d'avoir empoisonné plusieurs hommes âgés, dont deux sont morts, Patricia Dagorn avait été condamnée en janvier 2018 à 22 ans de réclusion criminelle malgré ses dénégations et l'acharnement de ses avocats à dénoncer un manque de preuves.
Des arguments qui semblent avoir été entendus par les jurés de la cour d'assises d'Aix-en-Provence lors du procès en appel. Patricia Dagorn, 58 ans, a été reconnue coupable le 15 janvier 2019, de deux empoisonnements mais acquittée de deux assassinats, et a écopé de 14 ans de prison.
Le procès a duré sept semaines, entre le 18 février et le 5 avril 2019. La cour d’assises spéciale d’Aix-en-Provence a jugé l’affaire dite "Air Cocaïne". Une affaire qui avait éclaté au grand jour avec l'interception d'un Falcon 50 rempli de 700 kilos de cocaïne sur un tarmac de Punta Cana, en mars 2013. Bruno Odos et Pascal Fauret avaient été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à en prendre les commandes, en direction de la France.
Présenté comme le commanditaire du trafic, Ali Bouchareb a écopé de 18 ans de prison. Son homme à tout faire, Frank Colin, le seul à avoir reconnu son implication mais qui affirmait être un "agent infiltré", a écopé de 12 ans de réclusion.
Les collègues des pilotes gérants de la société SNTHS qui affrétait l'avion d'affaires, Fabrice Alcaud et Pierre-Marc Dreyfus, ont été condamnés à 6 ans de prison chacun. L'ancien douanier François-Xavier Manchet a quant à lui été condamné à 5 ans de prison, avec interdiction définitive d'exercer une fonction publique.
En 2008, un arbitrage
accordait 403 millions d’euros à Bernard Tapie au détriment du Crédit Lyonnais
dans l'affaire de la revente d'Adidas, avant que cette décision ne soit
finalement annulée.
Plus de dix ans après cet arbitrage très controversé, l’homme
d’affaires ainsi que cinq autres personnes, dont l'actuel PDG d'Orange Stéphane
Richard, ont comparu entre le 11 mars et le 5 avril 2019, pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics.
Et le tribunal correctionnel
de Paris a relaxé Bernard Tapie. Pour les juges, "aucun élément du
dossier ne permet d'affirmer" que cette sentence "ait été surprise
par la fraude". Le parquet avait requis 5 ans de prison ferme contre
l'homme d'affaires, qui subit à 76 ans une récidive de son double cancer de l’œsophage et de l'estomac.
Le parquet a fait
appel de cette décision. Un procès en appel devrait donc s’ouvrir dans les mois
à venir.
Abdelkader Merah, condamné à 20
ans de réclusion en première instance en 2017, a de nouveau été jugé
en mars 2019, à Paris pour "complicité" des meurtres de son
frère Mohamed à Toulouse et Montauban il y a sept ans. Toute la
question était de savoir si le grand frère était le cerveau ou non des
attaques.
Pour de nombreuses
familles de victimes, Abdelkader Merah connaissait le funeste projet de son frère Mohamed. C'est même lui
qui l'aurait aidé à tout préparer, lui qui aurait converti son frère à un islam radical. L’accusé a été finalement
condamné le 18 avril, à 30 ans de réclusion, la complicité avec le tueur ayant été retenue en appel.
Il comparaissait aux
côtés de Fettah Malki, qui lui, a été condamné à 10 ans de prison. Ce délinquant de 36 ans avait écopé en
première instance de 14 ans de réclusion criminelle pour avoir fourni un
gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur à Mohamed Merah, en ayant
connaissance de sa radicalisation.
"Il y aura surement pourvoi en cassation" avait réagi
Eric Dupond-Moretti, l'un des avocats d'Abdelkader Merah, à l'énoncé du verdict.
Procès en série, hospitalisations et placement en détention… Les époux Balkany ont traversé une année 2019 mouvementée. D’abord, quelques
jours seulement avant l’ouverture de la première audience, Isabelle Balkany
a tenté de mettre fin à ses jours le 1er mai. L'épouse du maire de Levallois avait exprimé peu
de temps auparavant sa lassitude dans un très long post Facebook. Un message
qui se terminait par des propos énigmatiques : "#Jesuisfatiguée et,
comme c’est la Fête du Travail, je vais en profiter pour faire une grosse
sieste". Elle ne sortira de l’hôpital
que le 27 mai.
Entre temps, le 13
mai, s’est ouvert leur procès consacré au seul délit de fraude fiscale, puis
dans la foulée, le maire LR et la première adjointe de Levallois-Perret ont comparu
pour blanchiment et corruption, des accusations plus lourdes et plus complexes.
Le tribunal
correctionnel de Paris a décidé de condamner Patrick Balkany
à quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt - il est incarcéré depuis à la prison de la Santé – et Isabelle Balkany à trois ans de prison, sans mandat de dépôt dû à son état de santé. Et
contre tous les deux, dix ans d'inéligibilité, le maximum.
Dans le deuxième volet, Le baron des Hauts-de-Seine, âgé de 71 ans, a
été condamné à 5 ans de prison pour blanchiment, et relaxé pour
corruption. Son épouse, elle, a écopé de quatre ans de prison ferme,
sans mandat de dépôt.
Dix-sept ans après les faits, le procès dans l'affaire Kulik s’est
ouvert le 20 novembre. Willy Bardon seul suspect vivant était jugé pour
le meurtre et le viol d’Élodie Kulik.
Élodie Kulik
avait 24 ans. Elle était directrice d'agence bancaire à Péronne (Somme). Dans
la nuit du 10 au 11 janvier 2002, la jeune femme circulait en voiture après
avoir dîné dans un restaurant de Saint-Quentin. Elle est victime d’un
accident, provoqué par plusieurs agresseurs. Alors qu'elle est en train
d'appeler les secours, elle est extraite de sa voiture, placée dans un autre
véhicule et amenée à quelques kilomètres de là pour être violée et tuée.
Son corps est retrouvé le surlendemain par un agriculteur près d’une piste
d’aviation désaffectée.
À l'issue de 13 jours d'une audience
"hors norme", qui ont vu défiler "47 témoins et experts" à la barre, relater les quelque 180 auditions menées
par les enquêteurs, l’accusé de 45 ans a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour viol, enlèvement et
séquestration suivis de mort.
Fait rarissime, après l'annonce de sa
condamnation, Willy Bardon a tenté de mettre fin à ses jours dans le box, sous
les yeux d’un public, venu nombreux assister au verdict, en avalant du Temik,
un pesticide dont la commercialisation est extrêmement réglementée.
L’année 2019 a également été marquée par le procès hors norme du Mediator, ce médicament à l'origine d'un des plus grands scandale sanitaire, ayant déclenché des problèmes cardiaques chez des milliers de consommateurs ; du procès très attendu de France Télécom, après la vague de suicides au début des années 2000 qui avait secoué l'entreprise à la suite de l'annonce d'un vaste plan de restructuration ; d’une audience très particulière à Paris, plus de vingt ans après le meurtre de Sophie Toscan du Plantier, le journaliste irlandais Ian Bailey, 62 ans, principal suspect dans cette affaire, a été jugé en son absence ; et le feuilleton autour de la succession de Johnny Hallyday a bien sûr continué d’agiter les tribunaux.
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