Quelques jours après son "dîner d'adieu" à Matignon, Jean Castex devrait, ce lundi 16 mai, déposer sa démission. Le nom du prochain chef du gouvernement devrait donc bientôt être révélé.
Emmanuel Macron a déjà dressé le portrait robot de son futur Premier ministre, précisant qu'il cherchait un "profil très politique et expérimenté" avec une "fibre sociale", environnementale et un certain goût pour la planification. Il souhaite aussi un Premier ministre "proche des gens et des citoyens". De préférence, il préférera nommer une femme à la tête du premier gouvernement de ce quinquennat. Mais pour le moment, le chef de l'État laisse encore planer le suspens.
Si son identité est encore secrète, de nombreux défis attendent le prochain locataire de Matignon, en commençant par l'obtention d'une majorité le 19 juin prochain lors des élections législatives.
Le Premier ministre aura pour premier objectif de ne pas se faire remplacer après les élections législatives. Pour cela, la majorité présidentielle doit obtenir une majorité à l'Assemblée nationale. Dès lors, il va devoir amener les candidats investis par la majorité à la victoire, et ce, en évitant toute bourde. Ce sera "bien sûr (...) la mission" du futur chef de gouvernement, tel que l'a souligné Emmanuel Macron devant un proche, d'après Les Échos.
S'il réussit à obtenir une majorité le 19 juin prochain, le locataire de Matignon va devoir faire face à un autre défi : tenir la majorité présidentielle Ensemble!. Les partis qui la composent, tels que sont Horizons, Renaissance, Agir, MoDem, Territoires de Progrès, connaissent quelques rivalités. "François Bayrou, Édouard Philippe et Richard Ferrand ne peuvent pas se saquer, tout cela reste un équilibre fragile", rapporte Le Parisien. "L'ambiance sera forcément plus compliquée. On ne va pas jouer aux meilleurs amis alors que tout le monde veut le pouvoir", a lâché un député LaREM sortant auprès des Échos. Pour essayer de tenir la majorité avant les législatives, Ensemble! a par ailleurs fait signer une charte de 12 engagements aux députés investis pour qu'ils certifient qu'ils soutiendront Macron tout le long de son second quinquennat.
Emmanuel Macron a spécifié qu'il souhaitait un "Premier ministre vert" lors de son meeting à Marseille pendant l'entre-deux-tours de la présidentielle. Il avait assuré que le futur chef du gouvernement sera "directement chargé de la planification écologique".
Ce Premier ministre aura alors comme principal défi d'enclencher la transition écologique. Il sera entouré de deux ministres, l'un chargé de la "planification énergétique", qui "aura pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon". L'autre de la "planification écologique territoriale" dans le domaine des transports ou encore de la rénovation des logements. L'enjeu du futur locataire de Matignon sera donc de rendre cette planification écologique concrète en l'incarnant entièrement.
Emmanuel Macron veut reporter l'âge légal de la retraite à 64 ou 65 ans de manière progressive. Il avait déclaré qu'il "y aura une phase de concertation avec les partenaires sociaux. Mais le mandat est clair (...) ce doit être dès l’automne prochain". Ce sera donc le principal objectif du futur Premier ministre, car cette réforme a vocation à être discutée dès le début du quinquennat, juste après les législatives.
Cette réforme voulue par Macron a été qualifiée de "floue" par Laurent Berger, le patron de la CFDT, au micro de RTL en mars dernier. Laurent Berger avait prévenu : "On n'annonce pas ce qu'on va faire pour les travailleurs seniors, ce qu'on va faire sur des mesures de compensation... C'est brutal." Par ailleurs, il y a trois jours, Laurent Berger affirmait que si la réforme était acceptée, la CFDT se mobilisera. La réforme pourrait aussi mobiliser les gilets jaunes, comme en 2020, où ils s'étaient aussi opposés à la réforme des retraites. En bref, le futur locataire de Matignon aura "intérêt d’être solide, car les coups vont pleuvoir et il sera jugé sur ses actes. Car du succès de cette réforme, qui a pour enjeu de permettre l’équilibre des comptes publics, va dépendre celui des autres réformes que nous voudrons engager et financer par la suite", a déclaré un macroniste, d'après des propos rapportés par Le Parisien.
La dégradation du pouvoir d'achat, du fait de la flambée de l'inflation, restera le sujet le plus urgent à traiter au début du quinquennat. Malgré un "bouclier tarifaire" énergétique de plus de 26 milliards d'euros mis sur la table (gel des tarifs de gaz et d'électricité, indemnité, inflation, remise carburant, etc.), la pression sur les prix, en particulier alimentaires, s'accroit.
Emmanuel Macron promettait ainsi "dès cet été, une loi exceptionnelle pour le pouvoir d'achat", pour augmenter notamment les pensions de retraite. Il propose aussi un chèque alimentaire pour les plus modestes, une revalorisation des "minimas sociaux" et du traitement des fonctionnaires, ou encore une nouvelle prime défiscalisée. Ainsi, au lendemain des législatives, le futur projet de loi de finances rectificative sera présenté en Conseil des ministres et sera donc l'un des premiers défis du futur locataire de Matignon.
Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir lancer les grands "chantiers" de l'école, de la santé et des institutions, au cœur de son programme.
Le président souhaite notamment "une large consultation" pour changer le "mode de fonctionnement" du système scolaire actuel. Invité de RTL le 11 avril dernier, l'actuel ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer indiquait qu'il comptait ajouter 1h30 de sciences et mathématiques dans le tronc commun dès septembre prochain. L'occasion de revenir sur la réforme du bac et les critiques qui ont suivi. "Le système s'organise pour la rentrée prochaine, avec au total 3h30 de sciences et mathématiques pour ceux qui ne font pas un enseignement scientifique", avait-il déclaré. Le Premier ministre devra ainsi accompagner le président dans ces réformes.
Chez le Premier ministre sortant, "les Français ont vu une personne authentique, c'est cela qui l'a rendu populaire. Il a un côté papa des Français, c’est papa Castex", avait déclaré une de ses collaboratrices d'après Le Parisien. Ce sera donc là l'un des premiers défis du futur Premier ministre : être populaire sans pour autant dépasser la côte de popularité du président de la République.
Si le président nomme une femme à Matignon, Édith Cresson lui souhaite "beaucoup de courage", d'après des propos rapportés par le JDD. L'ancienne première ministre dénonce en effet une "classe politique" française "machiste". D'autant plus que "le poste de Premier ministre est un poste très difficile" mais que "les difficultés sont accrues par le fait que le chef du gouvernement est une femme. Car les attaques compliquent encore plus la situation politique", a-t-elle expliqué.
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