ÉDITO - Mandat nouveau, Président nouveau, peuple nouveau... et toujours pas de nouveau Premier ministre ?

Un nouveau mandat pour Emmanuel Macron, mais nous ne savons toujours pas pour le nouveau Premier ministre. Les rumeurs se tarissent ou ont fini par lasser. Nos confrères ont abandonné, rien dans la presse ce vendredi 13 mai, pas un nouveau nom pour Matignon.

Jean Castex, lui, n’en finit plus de multiplier ses adieux. Jeudi soir, dans son jubilé de départ, il a dit à tous les ministres rassemblés à diner que s’ils étaient venus pour avoir une date et un nom, ce n’était pas la bonne adresse. Ce vendredi matin, nous n’avons toujours pas sa démission.

Voyons ensemble comment Emmanuel Macron peut résoudre son équation. D’abord, le profil du Premier ministre doit-il être plutôt politique ou techno ? La tactique oriente vers le politique, l’inclinaison naturelle d’Emmanuel Macron vers les technos. Posé autrement par un élu influent : "Emmanuel Macron veut-il privilégier l’effet d’annonce ou sa vie quotidienne ?"

L’effet d’annonce, cela veut dire un Premier ministre politique qui envoie un message pour l’élection des députés. La vie quotidienne est le confort d’avoir un collaborateur efficace, ce n’est pas tout à fait le même choix.

L'épineuse mission de la transition écologique

Pour l’instant, Emmanuel Macron a pris le temps de valider toutes les candidatures aux législatives une par une. C’est lui qui a motivé la joyeuse troupe de candidats mardi et qui tape sur la concurrence, l’extrême droite et l’extrême gauche. À priori, pas besoin d’un Premier ministre super-politique pour faire ce travail. Pas plus d’ailleurs que pour structurer la majorité : L’un de ses plus fidèles, Richard Ferrand, s’en charge.

Le futur locataire de Matignon fera le reste. C’est-à-dire l’intendance et notamment le plus compliqué : la transition écologique. Une thématique qui complique l’architecture globale. Un Premier ministre écolo en chef est une structure originale, une question qui ne passionnera pas grand monde mais qui complexifie à souhait le puzzle gouvernemental.

Si Emmanuel Macron va jusqu’au bout de son idée, c’est la remise en cause de plusieurs centres de pouvoirs établis et cela peut aller jusqu’à la disparition de ministères entiers, absorbés par les super-ministres de la transition écologique. Un ministre sortant calme cependant l’imagination de tout le monde, il est probable que devant l’équation, tout cela revienne à quelque chose d’infiniment plus simple.

Concernant le nom du Premier ministre, "ce n’est pas ici que je vais le dire, ni maintenant", comme dirait le Président. Ce dernier doit aussi concrétiser "la nouvelle méthode" promise par le chef de l’État. Un renouveau démocratique qui reste totalement à inventer et auquel les Français ne croient très majoritairement pas. 7 Français sur 10 pensent qu’Emmanuel Macron ne changera pas sa façon de gouverner, d’après un sondage Odoxa pour Le Figaro.

Le nouveau gouvernement n’est donc pas attendu avec une très grande impatience.

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