Municipales 2020 : les 8 éléments à retenir du scrutin

Le grand vainqueur ou plutôt la grande vainqueur de ce premier tour des élections municipales sera l'abstention. Première leçon, malgré les annonces rassurantes de l'exécutif qui n'a cessé de marteler qu'aller voter était sans risque, l'abstention a atteint entre 53,5 % et 56 % en grande partie par crainte du nouveau coronavirus Covid-19. 

Deuxième leçon, les électeurs qui se sont exprimés ont avant tout basé leur choix sur les enjeux locaux. Au centre, à droite et à l'extrême droite, c'est la sécurité qui a le plus compté au moment de choisir une liste, alors que c'est l'environnement qui a principalement préoccupé les électeurs de gauche. 

Troisième chose à retenir, les membres du gouvernement sont plutôt sortis gagnants de ces élections. Le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, tête de liste, à Tourcoing (Nord) a été réélu dès le 1er tour avec, 60,88% des voix. Le ministre de la Culture Frank Riester est lui aussi réélu à Coulommiers (Seine-et-Marne). Édouard Philippe est en tête (43,6 %) mais mis en ballottage au Havre. 

Des primes aux sortants

Quatrième élément à retenir, plusieurs maires sortants de grandes villes arrivent largement en tête, comme Anne Hidalgo à Paris autour de 30 %, en hausse par rapport aux sondages, devant la candidate LR Rachida Dati (22 %) et l'ancienne ministre de la Santé LaREM Agnès Buzyn (17 %). Martine Aubry à Lille arrive aussi en première position avec 29 %, tandis que le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle est donné à 44 % au premier tour.  

À Marseille, la candidate LR Martine Vassal, qui doit faire face à une dissidence, est donnée très légèrement en tête (23%) devant la liste de gauche de Michèle Rubirola (21%).  
À Toulouse, le sortant Jean-Luc Moudenc, soutenu par LR et LaREM, est lui aussi bien placé (35,3%). 

François Baroin est réélu dès le premier tour à Troyes, Natacha Bouchard est réélue à Calais, comme Arnaud Robinet à Reims. 

Le Rassemblement national en demi-teinte

Deux leçons à retenir du côté du Rassemblement national. Les maires sortants sont gagnants : à Hénin-Beaumont, le fief de la présidente du parti Marine Le Pen, Steeve Briois écrase ses adversaires avec 73 % des voix. À Fréjus dans le Gard, David Rachline est lui aussi réélu, tout comme Julien Sanchez à Beaucaire (Gard). À Béziers, Robert Ménard est réélu avec une large avance dès le premier tour. 

En revanche, le RN est à la peine pour gagner de nouvelles villes. Le député Sébastien Chenu à Denain dans le Nord est battu dès le premier tour. La sœur de Marine le Pen, Marie-Caroline, était colistière à Calais. Elle est battue par la maire sortante. À Marseille, Stéphane Ravier n'arrive que troisième, une déception. Il faut en revanche noter la performance à Perpignan, Louis Aliot arrive largement en tête avec 36,5 % des voix. 

Une forte poussée des écologistes

Septième leçon, les écologistes ont réussi partiellement à avancer leurs pions. À Bordeaux, le candidat écologiste Pierre Hurmic (EELV) est au coude à coude avec le maire sortant Nicolas Florian (LR, 33,4-34%), successeur d'Alain Juppé, selon des estimations. À Lyon, la liste de l'écologiste Gregory Doucet arrive largement en tête. 

À Strasbourg, la candidate écologiste Jeanne Barseghian (EELV) arrive en tête du premier tour avec 26,7% des voix, devançant Alain Fontanel (LREM, 20,6%), selon une estimation.  À Besançon, l'une des villes où les écologistes ont le plus d'ambition, la candidate EELV Anne Vignot (31,1%) devance le LR Ludovic Fagaut (23,3-24,1%) et le LREM Eric Alauzet (18,5-19,3%), selon une estimation. 

La République en marche échoue à s'implanter

Si l'on exclut les sortants investis ou soutenus par La République en marche, comme l'ex-LR Christophe Béchu réélu à Angers avec 55 % des voix ou David Valence réélu à Saint-Dié-des-Vosges avec 72 % des voix, La République en marche essuie des gadins spectaculaires : c'est la huitième et dernière leçon de ce scrutin.

À Limoges, Monique Boulestin arrive en quatrième position avec 7,9% des voix. À Toulon, la députée Cécile Muschotti recueille environ 7% des suffrages; à Arles, la députée Monica Michel arrive en cinquième position avec 5 %. La députée Alice Thourot, à Montélimar, est quatrième avec 11,40%. 

Pour les figures de proue du mouvement présidentiel, l'heure est également à la déception : Thomas Cazenave, à Bordeaux, arrive en troisième position avec moins de 13%; à Perpignan, le député Romain Grau doit se contenter de la quatrième place avec 12,4%; à Rennes, la députée Carole Gandon est troisième avec environ 14,5 %; à Nantes, la députée Valérie Oppelt est quatrième avec moins de 13 %. 

Mais ce sont dans des villes où La République en marche pouvait raisonnablement espérer la victoire que les espoirs ont été sérieusement douchés : à Strasbourg, Alain Fontanel est derrière EELV, à environ 20 %. Pire: à Besançon, Eric Alauzet est troisième, loin derrière EELV, mais aussi LR, avec moins de 20 %. 

À Lille, Violette Spillebout arrive également en troisième position, avec environ 18 %. 
Enfin, même chez les sortants qu'ils ont soutenus, LaREM accuse des déconvenues : à Nancy, le maire Laurent Hénart est en ballottage défavorable. Et à Biarritz, le sortant MoDem Michel Veunac arrive en... cinquième position avec moins de 13 %. 

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info