Après une fin d'année 2017 placée sous le signe de la colère et de la dénonciation, l'année 2018 n'a pas non plus été de tout repos. Portés par le mouvement #MeToo, ces douze derniers mois ont vu les femmes se battre pour leurs droits à travers le monde. Elles ont parfois réussi à gagner leurs combats comme en Irlande, tandis que dans d'autres pays, comme en Argentine, les militantes pro-avortement et pro-choix ont dû faire face à une sombre défaite.
En France, malgré une législation plus clémente pour les femmes, de nombreuses batailles restent encore à être gagnées. À commencer par l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.
Si les difficultés existent, l'année 2018 a aussi vu plusieurs bonnes nouvelles pour les femmes. De la panthéonisation de Simone Veil à des initiatives isolées mais encourageantes pour l'avenir, revivez avec nous les moments forts de 2018.
C'était l'un des engagements de campagne de Emmanuel Macron : la PMA ouvertes à toutes les femmes (c'est-à-dire aux femmes seules et en couple). D'abord annoncé pour la fin 2018, le projet a été plusieurs fois repoussé malgré l'avis du Conseil d'État, révélé en juillet dernier : les "sages" du Palais-Royal ne voient aucune contre-indication juridique à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.
Invitée sur RTL, la secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a assuré que "tous les engagements de campagne seront tenus".
Cet été, le Sénat a voté le projet de loi de Marlène Schiappa et Nicole Belloubet sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. Parmi les mesures adoptées, on retrouve la pénalisation de l'outrage sexiste ou encore l'allongement du délai de prescription des crimes à caractères sexuel commis à l'encontre des mineur-es.
Le gouvernement a présenté cinq mesures pour s'attaquer au fléau des violences conjugales et un plan d'action sur trois ans pour faire respecter la loi sur l'égalité salariale.
Pour faciliter les démarches des victimes de violences, le gouvernement a également mis en place en novembre dernier une plateforme numérique dédiée à cet effet.
Dans le sillage de l'adoption de cette loi, on a vu cette année plusieurs première fois. Parmi elles, plusieurs condamnations dont celle de deux médecins, condamnés à 100 euros d'amende, dont 500 avec sursis, pour des injures à caractère sexiste écrites sur Facebook.
Deux hommes ayant pris part à la campagne de harcèlement en ligne à l'encontre de la journaliste Nadia Daam ont quant à eux écopé de six mois de prison avec sursis tandis que l'agresseur de Marie Laguerre a été condamné à six mois de prison ferme et six avec sursis.
La France est loin de l'Écosse qui propose depuis cette année des produits hygiéniques gratuits aux personnes les plus modestes. Cependant, c'est une première chez nous, la mutuelle étudiante LMDE rembourse désormais tampons, serviettes et autres coupes menstruelles à hauteur de 25 euros par an. Ce n'est pas suffisant pour combler les besoins mais un premier pas vers plus d'égalité.
Contrairement à l'Argentine, l'Irlande a approuvé en mai dernier par référendum la légalisation de l'avortement cette année, adoptée par le parlement mi-décembre. Cette décision intervient après des mois de combat et d'incertitude dans un pays où les droits des femmes ne sont pas acquis. En témoigne la récente mobilisation des Irlandaises (puis du reste de l'Europe) via le mouvement #ThisIsNotConsent, visant à dénoncer la culture du viol qui sévit dans le pays.
En France, l'avortement est légal mais les opposants et opposantes inquiètent une partie de la population française. Alors que le président du syndicat des gynécologues et obstétriciens de France a fait polémique en assurant que l'avortement était un "homicide", plus de 84.000 personnes ont signé une pétition adressée à Agnès Buzyn demandant le retrait de la clause de conscience spécifique à l'IVG. Cet appel massif n'a encore aujourd'hui pas été pris en compte.
Si la France n'a pas fait émerger de nouveaux visages féminins en politique quand elle en a eu l'occasion (comme au moment de la nomination d'un ou d'une nouvelle présidente de l'assemblée nationale), les États-Unis ont permis de leur côté à plusieurs femmes politiques d'accéder à des postes de pouvoir tels que Alexandria Ocasio-Cortez, benjamine du Congrès ou Shanice Davids, d'origine amérindienne et ouvertement homosexuelle. Une première.
Jacinda Ardern, première ministre néo-zélandaise, est elle aussi entrée dans l'histoire cette année. Après avoir accouché de sa fille durant son mandat, la nouvelle mère s'est rendue aux Nations unies avec son bébé de trois mois sous le bras, l'accompagnant à chacun de ses déplacements. Jacinda Adern a ainsi pu allaiter son enfant en toute tranquillité. De quoi changer l'image des femmes qui allaitent partout dans le monde.
L'événement historique a eu lieu cet été : le couple Veil a été panthéonisé. Lors de la cérémonie, Emmanuel Macron a déclaré que Simone Veil était une personnalité qui avait fait "la France plus grande et plus forte". Elle est la cinquième femme inhumée au Panthéon, après Sophie Berthelot, la physicienne Marie Curie et les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
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