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RER, métro, bus… L’enfer des transports commun pour les femmes : 7 sur 10 sont victimes de violences sexuelles pendant leur trajet

Sept femmes sur dix déclarent avoir déjà été victimes de violences sexuelles dans les transports à Paris et en Île-de-France, selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes.

Illustration du métro parisien

Crédit : Stephane Mouchmouche / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

"On est habitué à ça" : 7 femmes sur 10 victimes de violences sexuelles dans les transports en Île-de-France

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Hermine Le Clech

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Ce mardi 9 décembre 2025 marque la journée de lutte contre les violences faites aux femmes dans les transports, organisée par la région Île-de-France. En dix ans, le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées par les forces de l'ordre dans les transports a explosé de 86%.

En région parisienne, sept femmes sur dix déclarent en avoir été déjà victimes une fois au cours de leur vie, selon une étude de l’Observatoire national des violences faites aux femmes. Harcèlement, regards insistants, agressions physiques... Les femmes que RTL a pu rencontrer dans les transports en commun parisiens nous ont raconté leur quotidien.

À la station "Saint-Denis Université", au terminus de la ligne 13, des voyageurs agglutinés à l'heure de pointe dans les couloirs du métro ont pu entendre en fonds sonore cette annonce : "Si vous êtes victimes ou témoins de harcèlement sexuel dans les transports, n'hésitez pas à donner l'alerte". Un numéro de téléphone, mis en place par la RATP, permet de les signaler : 3117.

"Détourner le regard", "se mettre à côté des portes"...

Sur les 10 femmes avec lesquelles RTL a pu échanger lors de ce reportage, 10 ont déjà été harcelée ou agressée dans les transports en commun. Comme ces deux étudiantes en sociologie qui s'allument une cigarette avant d'entrer dans la station : "Ca m'est déjà arrivée d'être fixée, collée et suivie dans les couloirs, raconte l'une des étudiantes. Je marchais longtemps en faisant plein de détours et la personne était toujours là. Malheureusement, on est habitué". Son amie confie à son tour : "Quand je rentrais des cours et que le métro était vide, il y avait un homme sur le quai. Je vois qu'il commence à se mettre devant moi, vraiment proche et il s'est mis à se toucher à travers sa poche". 

Des expériences à toute heure, dans tous les quartiers, tous les transports. "C'est surtout les regards", témoigne Lilianne, une francilienne d'une trentenaire qui a adopté ses propres stratégies. "Pour le regard, le détourner. Se mettre à côté d'autres femmes ou à côté des portes pour descendre à la station avant ou après", celle prévue, liste-t-elle.

Lilianne évite de se retrouver seule dans le bus et se déplace plutôt de jours. Certaines femmes vont jusqu'à s'interdir les transports nocturne.

"On a absolument besoin d'avoir de l'intelligence artificielle"

Quelles sont les solutions possibles aujourd'hui ? Plusieurs options sont sur la table. La région Île-de-France plaide pour des caméras de surveillance équipées d'intelligence artifcielle. Le vice-président, en charge de la sécurité Frédéric Péchenard indique au micro de RTL que "le réseau IDF Mobilités" est équipé de "80.000 caméras". "Le problème est qu'il y a tellement de caméras que, bien sûr, les opérateurs ne peuvent pas tous les regarder. Donc on a absolument besoin d'avoir de l'intelligence artificielle et des caméras augmentées", explique-t-il. 

Un dispositif illégal en France qui nécessiterait une nouvelle loi et balayé par les associations féministes. Ynaée Benaben, cofondatrice et directrice générale d'En avant toute(s), appelle en premier lieu à une prise de consciences des autres usagers. "On peut faire en sorte de s'appuyer sur les personnes autour de nous. Il y a ce qui s'appelle l'effet témoins : plus il y a de monde, moins les gens réagissent. Mobiliser quelqu'un, c'est casser cet effet et s'assurer que plus de monde puisse être capable d'intervenir. Mais après on a besoin de penser à long-terme", assure-t-elle auprès de RTL en demandent une politique d'investissement massive contre les violences sexuelles et sexistes, ainsi qu'une éducation dès les plus jeunes âges les enfants aux comportements à adopter. 

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