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Des vaches dans la ferme de Béatrice et Patrice, à La Ronde (Charente-Maritime).
Crédit : Jonathan Griveau / RTL
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Depuis début décembre, des agriculteurs protestent dans le Sud-Ouest contre l'abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire contagieuse. Cette maladie, transmise par les moustiques, a déjà touché de nombreuses exploitations en France. Elle représente une menace sérieuse pour les éleveurs de bovins.
Pour combattre la maladie, le gouvernement a instauré une procédure qui prévoit l'abattage de tous les animaux dans les exploitations touchées. Une gestion défendue par la FNSEA mais critiquée par d'autres syndicats d'agriculteurs comme la Confédération paysanne qui dénonce une gestion "plus effrayante que la maladie elle-même".
Des zones de vaccination obligatoire ont également été établies et récemment élargies en réponse à la "dégradation soudaine de la situation sanitaire".
Identifiée pour la première fois en France en juin 2025, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale qui affecte gravement la santé des bovins, entraînant des pertes de production importantes et pouvant causer la mort de certains animaux infectés.
La DNC ne présente aucun danger de transmission à l'Homme, que ce soit par contact direct avec des animaux infectés, par la consommation de produits dérivés de ces animaux, ou par des piqûres d'insectes vecteurs. La période d'incubation de la DNC varie, mais est fixée à 28 jours selon le Code terrestre de l’Organisation mondiale de la Santé animale.
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D'après l'Agence nationale de sécurité sanitaire, la dermatose nodulaire contagieuse se caractérise principalement par l'apparition de nodules sur la peau des bovins infectés. D'autres symptômes peuvent également se manifester, tels que de la fièvre, des lésions dans la bouche, une baisse de la production laitière et une perte de mobilité. Dans les cas les plus graves, la maladie peut conduire à la mort de l'animal.
Pour éviter que la maladie ne se propage, des mesures strictes ont été mises en place par l'État. Cela inclut l'interdiction des mouvements de bovins dans les zones réglementées, le dépeuplement des foyers déclarés. Selon la réglementation européenne, dès qu'un cas est détecté dans une exploitation, c'est tout le cheptel qui doit être abattu pour éviter la propagation de la maladie.
Cette gestion a été critiquée par certains agriculteurs qui se sont mobilisés. "Pour préserver l'ensemble de la filière, l'abattage est la seule solution", a affirmé la ministre de l'Agriculture, Mme Genevard, au Parisien, en soulignant que "le protocole actuel fonctionne". Elle précise que la stratégie a prouvé son efficacité en Savoie et Haute-Savoie, où la DNC est apparue en France en juin.
La stratégie de vaccination qui se concentrait sur un périmètre de 50 km autour des foyers infectés a été élargie à plusieurs départements, vendredi 12 décembre dans le but de créer une zone tampon pour freiner la propagation du virus. L'effet de la vaccination se manifeste entre 21 et 28 jours après l'injection, laissant une période de vulnérabilité durant laquelle les animaux peuvent être infectés.
Le syndicat Coordination rurale manifeste depuis plusieurs jours pour la "vaccination généralisée" du bétail. La ministre s'est dit "ouverte au dialogue", mais pour le moment seules les exploitations autour du foyer de contamination sont concernées.
Lorsqu'un cheptel est abattu, l'éleveur est systématiquement indemnisé par l'État. Avant l'abattage, deux experts se rendent à la ferme pour évaluer chaque animal comme s'il était destiné à la vente. Ils prennent en compte la génétique et le poids de l'animal. En moyenne, un éleveur reçoit 3.000 euros par vache, mais ce montant peut être bien plus élevé, comme en Savoie où une vache de concours a été estimée à 19.000 euros.
Les éleveurs sont également indemnisés pour la perte de chiffre d'affaires liée à l'absence de production de lait et de viande pendant deux à trois mois. De plus, les frais de lavage et de désinfection des bâtiments, effectués à 28 jours d'intervalle, sont couverts à hauteur de 10.000 à 15.000 euros.
Une fois le troupeau reconstitué, certaines vaches peuvent ne pas s'adapter ou être moins productives. Pour pallier ces difficultés, l'État ajoute une indemnité supplémentaire de 15 %. En Savoie et Haute-Savoie, sur 42 troupeaux abattus cet été, 40 ont été reconstitués et ont retrouvé un niveau de production presque normal.
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