Repoussée d'une semaine, la présentation du plan de relance a finalement eu lieu ce jeudi 3 septembre. Jean Castex a ainsi détaillé la manière dont seront alloués les 100 milliards d'euros mobilisés pour "que l'économie ne s'effondre pas", selon une expression employée par le premier ministre ce jeudi sur RTL.
Le plan de relance "d'une ampleur historique", officiellement appelé "France relance", dont de larges pans étaient déjà connus, vise trois grands objectifs : la compétitivité des entreprises, la cohésion sociale et territoriale et la transition écologique. Ils se voient allouer environ un tiers du budget total chacun.
L'objectif est de "relancer l'économie et de lutter contre le chômage", a expliqué Jean Castex sur RTL. Le premier ministre a annoncé qu'il espérait créer 160.000 emplois en 2021 avec ce plan de relance. Lors de la présentation du plan, le chef du gouvernement a expliqué qu'il devrait permettre de retrouver notre niveau de richesse d'avant-crise en 2022.
Le premier ministre en a appelé "au sens des responsabilités de tous" pour démultiplier les effets du plan, "pour que les entreprises embauchent", que les partenaires sociaux tombent d'accord, pour que "les ménages investissent et consomment plutôt que d'épargner".
Un tiers du plan de relance ira aux entreprises, pour "un plan de réarmement de la France". Cela se manifeste d'abord par une baisse pérenne de 10 milliards d'euros des impôts de production (20 milliards sur les deux ans du plan de relance). Concrètement, la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises va baisser de 7,5 milliards, de même que les impôts fonciers des sites industriels. Cette baisse des impôts de production bénéficiera "à 74 % aux TPE, PME et ETI", a précisé le premier ministre.
De plus, les entreprises verront leurs fonds propres soutenus à hauteur de 3 milliards d'euros. Cela passera par une garantie publique associée aux prêts participatifs accordés par les banques ou à des fonds qui seraient labellisés par l'État. Par un effet de levier, le gouvernement espère mobiliser le secteur bancaire entre 10 et 15 milliards d'euros. "Nous continuerons à négocier le taux le plus favorable possible", a prévenu Bruno le Maire.
Pour soutenir la production française, un milliard d'euros seront alloués au développement industriel sur les territoires, avec 600 millions d'euros pour un appel à projet sur la relocalisation de productions en France et 400 millions d'euros pour le dispositif existant des territoires d'industrie. "Il est possible de produire des batteries électriques" en France, a cité comme exemple le ministre de l'Économie. "Nous avons définit 11 secteurs-clefs", a-t-il précisé.
Enfin, 11 milliards d'euros du prochain du Programme d'investissements d'avenir (PIA) seront fléchés vers le plan de relance, notamment pour des aides à l'innovation de Bpifrance. 385 millions d'euros doivent servir à la transition numérique des TPE et PME.
Un gros tiers du plan est destiné à la cohésion sociale et territoriale, dont la moitié pour l'emploi. 6,7 milliards d'euros, déjà votés cet été, financeront un plan pour la formation et l'emploi des jeunes. Il s'agit notamment d'une aide de 4.000 euros pour toute embauche d'un jeune de moins de 26 ans pour un contrat de trois mois minimum, les primes pour l'embauche de jeunes en alternance, les contrats d'insertion ou le service civique étendu.
À cela s'ajoutent 7,6 milliards d'euros pour un "bouclier anti-licenciements pour les entreprises qui connaîtront une baisse d'activité", en "investissant fortement dans la formation". 6,6 milliards sont destinés au financement de l'activité partielle.
1 milliard d'euros iront pour un renforcement des moyens du dispositif FNE-Formation, axé notamment sur les secteurs d'avenir, "un investissement massif dans les compétences en accompagnant les salariés des secteurs en difficulté vers des secteurs porteurs soutenus par ce plan de relance", a estimé Élisabeth Borne. À cela s'ajoutent 250 millions d'euros pour des recrutements à Pôle Emploi. "300.000 parcours de formations sur mesure seront proposés", a précisé le premier ministre.
"Nous veillerons à la contrepartie en emploi", a prévenu la ministre du Travail Élisabeth Borne, disant attendre des engagements de la part des employeurs.
Par ailleurs, quelque 6 milliards d'euros sont destinés au soutien à l'investissement des hôpitaux et des EPHAD. Déjà versée, l'augmentation de 100 euros de l'allocation de rentrée scolaire coûtera environ 500 millions d'euros.
Enfin, l'investissement des collectivités sera soutenu à hauteur de 5,2 milliards d'euros. La rénovation des ponts en danger se verra allouer 350 millions d'euros.
"C'est un pas de géant", a estimé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. Plus d'un tiers du budget dédié à la transition écologique ira au secteur des transports. 11 milliards d'euros seront mobilisés pour le ferroviaire, le plan vélo et les transports publics. 4,7 milliards d'euros seront affectés à la SNCF afin de redévelopper le fret ferroviaire, en particulier la ligne Perpignan-Rungis, les petites lignes et deux lignes de trains de nuit. 1,2 milliard seront destinés au développement des transports en commun.
9 milliards d'euros doivent permettre aux entreprises d'avancer dans leur transition écologique et énergétique. Il s'agit notamment de les accompagner via la