Plan de relance, chômage, retraites, SNCF : ce qu'il faut retenir des annonces de Castex
ÉCLAIRAGE - Le premier ministre a précisé les contours du plan de relance de l'économie avec la relocalisation de certains secteurs et la lutte contre le chômage.

100 milliards d'euros pour faire redémarrer le pays. L'objectif est de taille pour Jean Castex qui a présenté ce jeudi 3 septembre son plan de relance de l'économie. Le premier ministre voit deux temporalités à ce plan de relance. "Ce plan de relance vise à faire en sorte que l'économie ne s'effondre pas", a-t-il déclaré sur RTL.
Le premier ministre assure que "le plan de relance n'est pas un cadeau fait aux entreprises". "C'est un cadeau fait à la France pour lutter contre le chômage. Avec la crise, on va perdre 100 milliards de richesses nationales. Le taux de chômage va exploser", indique-t-il.
Pour gérer la lourde crise économique qui s'annonce, Jean Castex explique que le plan de relance aura pour but de "réinjecter massivement de l'argent dans l'économie pour que les entreprises repartent". "Si les entreprises repartent, il y a plus d'emplois et donc moins de chômage", a-t-il ajouté.
Objectif : 160.000 emplois créés en 2021
"J'espère que le plan de relance en 2021 créera 160.000 emplois. C'est notre objectif", a déclaré Jean Castex. Selon le premier ministre, il est nécessaire de "reconstituer" cette richesse nationale. Dans sa lutte contre le chômage, le gouvernement entend "se donner des outils de suivi transparents auxquels auront accès la représentation nationale, les partenaires sociaux".
Le chef du gouvernement qu'il présidera un comité de pilotage pour vérifier l'allocation des fonds et les redistribuer si certains projets prennent du retard.
"Le dialogue social est fondamental dans cette période et nous allons essayer de gagner cette partie, on va la gagner", a-t-il lancé. Selon l'Insee, le produit intérieur brut a chuté de 13,8% au deuxième trimestre de 2020 en raison du confinement, rappelle l'AFP. Le premier ministre a précisé que les prévisions de croissance seraient connues d'ici trois semaines maximum.
La dépendance de l'économie est "insupportable"
Relocaliser. C'est l'un des points au cœur du plan de relance de l'économie. "La crise a mis en lumière quelque chose que nous savions déjà mais qui devient insupportable : c'est la dépendance de l'économie française dans certains secteurs", a déclaré Jean Castex.
C'est pourquoi l'exécutif a sélectionné "un certain nombre de secteurs où nous allons investir massivement pour que nous relocalisions ou localisations les activités actuelles ou futures", a-t-il ajouté comme le domaine de la santé ou celui des nouvelle technologies.
"Ensauvagement" : Castex pas là pour "trancher des débats sémantiques"
Interrogé sur les tensions entre Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti sur le terme "ensauvagement", Jean Castex a balayé le débat. "Je ne suis pas ici dans les fonctions qui sont les miennes pour trancher des débats sémantiques. Je ne suis pas certains que ces débats passionnent nos concitoyens et les habitants de Prades en particulier". Une allusion à la ville dont il était maire. "Je suis ici pour agir contre l'insécurité", a estimé le chef du gouvernement.
La réforme des retraites aura bien lieu
Le débat sur la réforme des retraites est encore loin d'être terminé. Jean Castex a indiqué à l'antenne de RTL qu'il n'était "pas question de mettre la poussière sous le tapis". "Si nous prenons des mesures d'âge ou d'allongement des durées de cotisations dans le contexte actuel, il y a un consensus, même parmi les représentants d'employeurs, pour dire qu'il y aura des conséquences négatives sur l'emploi", a-t-il assuré.
Pour l'instant, l'exécutif est mobilisé sur le sauvetage de l'économie et de l'emploi avec la crise économique liée au coronavirus. Mais à terme "la réforme systémique" du système des retraites se fera.
SNCF et "sens des responsabilités"
Un préavis de grève a été déposé par la CGT-Cheminots pour le 17 septembre prochain. Jean Castex a demandé de "faire progresser le dialogue social".
Interrogé sur RTL, le premier ministre a souligné que l'entreprise était "marquée, comme on dit, par une conflictualité forte". "Il faut faire progresser le dialogue social, les cheminots sont les premiers concernés, j'en appelle au sens de responsabilité de chacune et de chacun", a poursuivi le Premier ministre.
4,7 milliards d'euros sont alloués à la SNCF dans le cadre du plan de relance. "Il est indispensable dans le cadre de la transition écologique que les mobilités, des Françaises et des Français comme des marchandises, (...) puissent être le moins carbonées possible et le plus respectueuse de l'environnement", a-t-il souligné. Le premier ministre a aussi souligné que le "fret" "a besoin d'être aidé et soutenu, et nous allons le faire massivement".
"Non" à une baisse de la TVA
La réponse fut brève mais précise. "Non", Jean Castex ne baissera pas la TVA comme le demandaient les coiffeurs. L'Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) a interpellé le gouvernement sur leur volonté de baisser la TVA de 20% à 10% pour "sauver la profession".
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