La mesure avait suscité beaucoup de débats durant l'été 2019, une partie de la majorité s'opposant même au gouvernement. Le déremboursement progressif de l'homéopathie se met en marche. Les granules remboursées jusqu'ici à hauteur de 30 % ne le seront plus qu'à 15 % à partir du 1er janvier 2020. En 2021, le remboursement sera nul.
Cette décision change les règles pour 1.200 produits, comme le très connu Gelsemium, utilisé dans le traitement de l'anxiété. Cependant, une partie des produits comme l'Oscillococcinum, prescrit par certains médecins contre les symptômes grippaux, ne sont pas concernés, puisqu'ils n'étaient déjà pas remboursés.
La "période de transition" avant le déremboursement total permettra de "se laisser le temps de la pédagogie" auprès des patients et "laissera aussi le temps aux industriels de s'organiser", avait expliqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn en juillet, lorsqu'elle avait annoncé sa décision.
Agnès Buzyn s'est appuyée pour prendre sa décision sur un avis accablant de la Haute autorité de santé (HAS) rendu fin juin. Cet organisme avait conclu que les produits homéopathiques n'avaient "pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d'un remboursement". Mais les laboratoires qui fabriquent des produits homéopathiques ne semblent pas vouloir s'y résoudre. Deux d'entre eux, les français Boiron (leader mondial) et Lehning, ont déposé des recours auprès du Conseil d'État.
Récurrent ces dernières années, le débat avait été spectaculairement relancé en mars 2018, par la publication dans le Figaro d'une tribune véhémente contre l'homéopathie et d'autres "médecines alternatives". Elle était signée par 124 professionnels de santé qui ont ensuite fondé un collectif appelé Fakemed ("fausses médecines", en anglais).
Même si le sort de l'homéopathie a depuis été tranché, certains d'entre eux font toujours l'objet de procédures disciplinaires devant l'Ordre des médecins. Il a été saisi en 2018 par le Syndicat national des médecins homéopathes (SNMHF), qui accuse les signataires de "non-confraternité" et leur reproche les termes vifs employés dans la tribune.
Ses plaintes visaient une soixantaine de médecins à travers la France. Pour l'heure, une vingtaine de décisions de première instance ont été rendues, qui varient selon les régions : il y a eu huit avertissements, trois plaintes rejetées et une relaxe, selon le collectif Fakemed.
Les décisions ont été mises en délibéré et devraient être prononcées mi-janvier selon Fakemed, qui dit craindre des suspensions d'exercice pour certains médecins. Une décision qui, si elle était confirmée, ferait l'effet d'une bombe chez les anti-homéopathie.
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