Quelques mois avant que le vaccin coproduit par Pfizer et BioNTech ne commence à être autorisé, au Royaume-Uni ou encore au Canada, la Chine autorisait dès août l'utilisation en urgence de CoronaVac, produit développé par l'entreprise pékinoise Sinovac.
Alors que l'autorisation du vaccin Pfizer/BioNTech pourrait intervenir prochainement en France, l'Agence européenne des médicaments prévoit de l'examiner avant le 29 décembre, les doutes qu'il provoque amènent les regards à se tourner vers la Chine.
"Au niveau des effets indésirables, il y a un vrai problème dans le vaccin Pfizer", estimait le professeur Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à l'antenne de LCI. Et pourtant, lors de la même émission, le médecin allait jusqu'à affirmer que "si on m'invite à l'ambassade de Chine, je me vaccine avec le vaccin chinois".
Pourquoi cette différence de traitement ? Le vaccin de Sinovac est un vaccin "classique", expliquait le généticien Axel Kahn au micro de RTL le 8 décembre : le virus est inactivé puis injecté. Le système immunitaire affronte ce virus sans risque de maladie, et génère des anticorps.
Cette solution traditionnelle rassure d'autant plus que le vaccin Pfizer/BioNTech s'appuie sur une technique inédite à base d'ARN messager, décrite comme "révolutionnaire" par Axel Kahn. Une partie du code génétique du nouveau coronavirus sera injectée, afin de produire des protéines de spicule, une pointe inoffensive du virus. Celle-ci sera détectée par le système immunitaire qui produira en réponse des anticorps.
Mais même si la méthode est davantage connue, les connaissances restent partielles quant à ce CoronaVac. Seuls les résultats des phases I et II des essais cliniques ont été publiés, le 17 novembre, dans la revue scientifique The Lancet. Une troisième phase avait été entamée au Brésil en octobre, puis brièvement interrompue après le suicide d'un des participants, jugé sans lien avec le vaccin.
Le CoronaVac est d'ailleurs l'objet de débats virulents au Brésil. L'État de Sao Paulo, le plus peuplé du pays, a commandé 46 millions de doses du laboratoire chinois, et espère une approbation des pouvoirs publics pour entamer la campagne de vaccination. Le gouvernement fédéral, en revanche, s'apprête à acheter le vaccin Pfizer/BioNTech. Très critique de la recherche chinoise, le président Jair Bolsonaro avait affirmé, en octobre, que "les Brésiliens ne seront pas les cobayes de qui que ce soit".
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