Sébastien Lecornu, Yaël Braun-Pivet, Gérald Darmanin... Quel nouveau Premier ministre ? Les pistes de l'Élysée

Les députés ont voté en majorité contre la confiance à François Bayrou, tous les regards se tournent maintenant vers l'Élysée. Au lendemain de la chute de l'exécutif, le lundi 8 septembre, Emmanuel Macron doit désormais trouver le "mouton à cinq pattes" pour constituer un nouveau gouvernement. Le président de la République a annoncé qu'il le nommera "dans les tout prochains jours".

Le chef de l'État se lance en quête d'un troisième locataire pour Matignon depuis le mois de juin 2024, soit depuis la dissolution de l'Assemblée nationale. Il se retrouve en première ligne pour débaucher un successeur au maire de Pau et il cherche un profil assez précis.

Le nouveau Premier ministre doit être capable de réunir les alliés d'aujourd'hui - les macronistes et les Républicains - tout en sachant parler à la gauche et en particulier aux socialistes. L'équation reste loin d'être simple.

Les successeurs éventuels à droite

Parmi les noms évoqués à ce stade, on retrouve le patron des Hautes-de-France, Xavier Bertrand, mais aussi l'actuel ministre des Armées, Sébastien Lecornu ou encore celle du Travail, Catherine Vautrin. Ces trois profils viennent de la droite. 

"Évidemment, je préfère un Premier ministre issu des Républicains et dans ce qui serait souhaitable pour moi, je préférerais Xavier Bertrand qui fait partie des noms qui sont en ce moment évoqués. Pour défendre nos positions, ce serait beaucoup plus facile", avait déclaré le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, sur LCI. Son nom avait déjà été cité à plusieurs reprises depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Les poids lourds du camp présidentiel

L'ancien ministre de l'Intérieur, devenu ministre de la Justice, Gérald Darmanin, fait figure d'incontournable parmi les potentiels successeurs à François Bayrou. Le profil de l'ancien maire de Tourcoing coche plusieurs cases. Comme l'indique un membre du gouvernement au Parisien, "il n'est pas chef de parti, donc accéder à Matignon pourrait être une bonne rampe de lancement pour 2027".

Lui a traversé tous les gouvernements. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est bien placé pour être choisi par le président de la République comme Premier ministre. "C’est le pote de Macron, ils ont passé l’été ensemble, à Brégançon ou au téléphone", expliquait un Marcheur au quotidien.

Catherine Vautrin, qualifiée de "première ministrable" par certains, a assuré avec humour être plutôt la présidente du "club de ceux qui ont failli être Premier ministre", rapportait Challenges. En 2022, alors que sa nomination à Matignon était quasi actée, Emmanuel Macron a opéré un changement de dernière minute en nommant Élisabeth Borne Première ministre. Ce qui ne l'a pas empêché, quelques années plus tard, d'intégrer le gouvernement de Gabriel Attal, de Michel Barnier, puis de François Bayrou.

Le nom de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, est également cité pour succéder à François Bayrou. Selon les informations de La Dépêche, il reste peu probable qu'elle quitte son poste actuel, pour lequel elle a été élue jusqu'en 2027, en faveur d'un "CDD de quelques mois à Matignon". 

Sur RTL, ce mardi 9 septembre, la présidente de l'Assemblée nationale s'est dite prête mardi à aller Matignon pour y mettre en œuvre un éventuel "pacte de coalition", promettant si c'était le cas de gouverner sans faire usage du 49.3 et de demander d'emblée un vote de confiance.
"Je ne suis pas candidate" pour Matignon, "en revanche je suis disponible pour œuvrer dans l'intérêt de mon pays", a affirmé sur RTL la députée Renaissance des Yvelines, alors que le Premier ministre François Bayrou doit présenter en fin de matinée sa démission au président de la République. "Si d'aventure, il fallait assumer cette mission-là, évidemment je ne rechignerais pas", a-t-elle aussi déclaré.

Les noms évoqués à gauche

On évoque aussi les noms de l'ancien ministre Jean-Yves Le Drian. Une source au fait de la réflexion présidentielle évoquait un pressing important auprès de l’ex-chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, 78 ans et retiré de la politique active. Emmanuel Macron avait déjà tenté en décembre de convaincre son ami breton d’aller à Matignon, en vain. Aujourd’hui, l’ex-socialiste serait moins ferme dans son refus, selon cette source.

Le nom de Bernard Cazeneuve fait aussi l'objet de rumeurs, notamment pour le profil "macron-compatible" de celui qui a aussi été ministre de l'Intérieur. Ce n'est pas la première fois que l'ancien premier ministre de François Hollande est cité pour devenir celui d'Emmanuel Macron. 

Le Parti socialiste s'est positionné pour occuper Matignon. "Les socialistes sont prêts", a martelé à la tribune le chef de leur groupe, apostrophant Emmanuel Macron : "qu'il vienne nous chercher". Mais dans l'entourage du président, peu sont ceux qui l'imaginent nommer le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, quand ce dernier rejette lui-même l'idée d'un gouvernement "commun" avec des macronistes.

Le patron des Républicains Bruno Retailleau a lui prévenu : "Hors de question" d'accepter un Premier ministre socialiste. Quant au coordinateur de LFI Manuel Bompard, il ne croit "pas une minute qu'Emmanuel Macron ait l'intention de nommer à Matignon un gouvernement visant à mettre en place une politique de rupture".

Quoi qu'il en soit Emmanuel Macron "veut aller vite", selon ses interlocuteurs. "Aller vite", en Macronie, n'exclut pas que la décision prenne plusieurs jours.

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