"Le foot meurt" : l'OM sauvé par deux hors-jeux millimétrés de la VAR en Ligue des champions, ça ne passe pas pour l'Union Saint-Gilloise

Le Lotto Park n'a peut-être jamais aussi bien porté son nom. Dans l'antre du rival d'Anderlecht, les joueurs de l'Union Saint-Gilloise ont été punis par des décisions arbitrales jugées hasardeuses côté Belges, mardi 9 décembre, lors de la réception de l'Olympique de Marseille pour la 6ᵉ journée de Ligue des champions.

Menés 3-2, les Bruxellois ont poussé pour recoller dans ce duel entre candidats au top 24, mais ont vu la VAR invalider deux buts de Kevin Mac Allister (76e) et Promise David (90e), qui célébrait déjà en enlevant son maillot, en fin de match. Et ce, pour des hors-jeu au millimètre. Une bénédiction pour les Phocéens finalement bien vainqueurs, un crève-cœur pour les Jaune et Bleu.

"Mon cœur d’amateur de foot a mal aujourd’hui, quand on voit ce but refusé d’un millimètre d’une cheville", a déploré l'entraîneur David Hubert au sujet de la première décision contestée, la moins flagrante, survenue dans la foulée de la réduction du score d'Anan Khalaili, auteur d'un doublé (5e, 71e). "Kevin ne tire en plus aucun avantage de cette position-là... À quelques millimètres près, on aurait pris un point mérité. On n’a pas été récompensé."

L'Argentin et frère d'Alexis Mac Allister, joueur de Liverpool, ne décolérait pas après la rencontre et l'a fait savoir sur son compte Instagram, publiant une photo du révélateur de la VAR en story, adjoint d'un "Le football meurt" assez explicite. "Le football, ce n'est pas la science, ce n'est pas une histoire de millimètres. Pour moi, ce n'est pas le football que j'aimais quand j'étais enfant", a regretté le défenseur en zone mixte.

"C'est une blague, allez", a d'ailleurs pesté le journaliste Vincenzo Ciuro aux commentaires pour RTL Sports, diffuseur de la rencontre pour le Plat pays, au moment de voir le bout de cheville dépasser. Dans les faits, il a été signalé en position illicite car seules les parties du corps avec lesquelles on a le droit de toucher le ballon sont prises en compte pour déterminer la ligne de hors-jeu : malgré un mauvais alignement, le Marseillais Emerson a été sauvé car le révélateur a été placé sur son épaule, son bras n'étant pas considéré.

"Les spectateurs neutres ont l'impression que le football a une nouvelle fois perdu"

Dans son édito du jour, le journal wallon L'Avenir se questionne : "Scandale ou précision de la Ligue des champions ? Quand on sait que les images télévisées ne peuvent être arrêtées qu'au quart de seconde, et pas à l'instant immédiat, comment être sûr que le joueur était réellement hors-jeu au moment exact de la passe ? Une nouvelle fois, tous les spectateurs neutres ont l'impression que le football a une nouvelle fois perdu, au contraire d'un règlement sans doute dépassé depuis plusieurs années."

La passe pichenette d'Adem Zorgane aurait mérité d'être décisive, et ce fait de jeu a d'autant plus frustré les champions de Belgique, quand Promise David s'est de nouveau vu refuser l'égalisation. Cette fois encore, cela se joue à un rien mais objectivement, il est possible de voir à l’œil nu qu'un bout de genou et de pied dépassent sur l'image arrêtée.

"Un être humain normal, qui a perdu des points en fin de match lors de plusieurs rencontres, c'est normal qu'il ait un peu peur. C'est humain. Il y a aussi une explication physique pour les joueurs offensifs, qui ont commencé à perdre beaucoup de ballons", a déclaré de son côté le coach de l'OM, Roberto De Zerbi, pour justifier de la fébrilité olympienne au bout de la partie. "J'ai vu des joueurs très fatigués dans le vestiaire. C'est dur de gagner en Ligue des champions et c'est une victoire méritée je crois".

Malgré l'ouverture du score concédée, les Marseillais - bien aidés par un excellent Geronimo Rulli dans les buts - ont renversé la table grâce à Igor Paixão (15ᵉ) et un doublé de Mason Greenwood (41ᵉ, 58ᵉ). Reste qu'ils peuvent s'estimer heureux de pointer ce matin à la 16ᵉ place du classement de C1, avec un total de 9 points potentiellement suffisant pour se qualifier après les deux derniers matchs de janvier.

Car l'ex-entraîneur français Arsène Wenger, chargé de mission par la Fifa, milite activement en faveur d'une évolution de la règle pour éviter ce type de situation : selon lui, un attaquant ne doit être considéré hors-jeu que si son corps a entièrement dépassé celui du défenseur. Autrement dit, l'OM n'aurait pas forcément gagné à Bruxelles si ce changement était déjà effectif.

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