Il n'y aura donc pas eu de retournement de situation. Comme pressenti depuis son annonce, le 25 août, du vote de confiance à l'Assemblée nationale, François Bayrou est tombé après moins de neuf mois au poste de Premier ministre, entraînant avec lui l'ensemble de son gouvernement.
Après près de quatre heures de discours de la part de l'ex-chef du gouvernement et des représentants des différents groupes parlementaires dans l'hémicycle, sur 558 voix exprimés, 364 députés ont voté contre la confiance à François Bayrou. Le Premier ministre n'a pu compter que sur 194 voix pour. Sans surprise et comme annoncé, l'ensemble des élus du RN et de la gauche - insoumis, socialistes, écologistes et communistes - ont opposé leur veto. Les Républicains ont quant à eux vu leur camp se fracturer, avec des députés qui ont décidé de s'abstenir.
Ces derniers jours, la bataille entre deux poids lourds du parti avait été ravivée. Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, avait expliqué, dimanche 7 septembre, donner une "liberté de vote" à son groupe. Mais Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur et président du parti, avait appelé ses troupes à soutenir le Premier ministre. Dans son discours à l'Assemblée, lundi 8 septembre, Laurent Wauquiez a confirmé qu'il allait voter la confiance au Premier ministre, mais "sans enthousiasme".
L'ensemble du groupe de Marine Le Pen a voté contre la confiance à François Bayrou, soit 123 députés. Les 71 députés de la France insoumise, aussi, ainsi que les 66 élus socialistes et les 38 députés écologistes. Sans oublier les communistes.
Chez Les Républicains, le groupe était dispersé : 27 députés ont voté "pour", 13 "contre" et 9 se sont abstenus. L'ensemble des députés Modem et Horizons ont accordé leur confiance au Premier ministre.
"Cette épreuve de vérité, je l'ai voulue", avait expliqué François Bayrou en milieu d'après-midi devant les députés. "Certains d'entre vous, les plus nombreux, les plus sensés probablement, ont pensé que c'était déraisonnable, que c'était un trop grand risque", a-t-il développé. Mais "le plus grand risque était de ne pas en prendre, de laisser continuer les choses sans que rien ne change, de faire de la politique comme d'habitude."
En échouant face aux députés, François Bayrou, nommé en décembre 2024 à Matignon, devient le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Le Premier ministre a convié ses ministres à "un moment convivial" rue de Varenne dans la soirée, d'après son entourage. Il devrait désormais remettre sa démission à Emmanuel Macron ce mardi 9 septembre, selon les informations de RTL.
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