C'est l'un des innombrables défis du déconfinement pour le gouvernement. À l'approche du lundi 11 mai, la tension ne cesse de monter sur le sujet des transports pour pouvoir permettre aux Français d'aller travailler la semaine prochaine en voiture, en train, en bus ou en métro.
Rarement, le Premier ministre Édouard Philippe n'avait laissé transparaître une colère aussi froide. La scène s'est produite ce lundi 4 mai, devant le Sénat, où le chef du gouvernement présentait le plan de déconfinement, qui a été rejeté. "Dimanche, c'est d'abord par la presse que j'ai pris connaissance d'une lettre adressée au Premier ministre, par des responsables d'entreprises de transport publics pour beaucoup d'ailleurs" a-t-il dit.
En clair, des dirigeants nommés par le gouvernement remettent en cause ce que leur demande de faire le gouvernement. Cela est très mal passé du côté de Matignon et Édouard Philippe n'a pas hésité à signifier ce qu'il en pensait, avec cette phrase : "Je ne doute pas qu'ils sachent parvenir à surmonter les difficultés qu'ils anticipent, animés par un esprit de dévouement au bien public". Autrement dit, ce que les soignants sont arrivés à faire dans les hôpitaux en se surpassant, la SNCF et la RATP doivent y arriver.
Le premier résultat de cette passe d'arme ne s'est pas fait attendre. La SNCF, qui devait annoncer ce mardi 5 mai comment les trains circuleront la semaine prochaine, a annulé le rendez-vous. C'est le secrétaire d'état aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui le fera lui-même, flanqué de ces patrons récalcitrants, à la fin de la semaine.