Dans ce nouvel épisode de Parlons Encore, le podcast inédit de Parlons-Nous, Caroline Dublanche et Paul Delair abordent le thème de l'hypocondrie. Ils réagissent aux témoignages de Faïza et Sophie dont les fils sont hypocondriaques, comme elles l'ont confié dans l'émission du 5 octobre.
"L'hypocondrie, c'est de se croire toujours malade alors qu'on ne l'est pas (...) les hommes sont autant touchés que les femmes", explique Caroline Dublanche. "C'est l'un des maux les plus anciens du vocabulaire médical parce qu'Hippocrate a été le premier à décrire ces troubles au Vᵉ siècle avant Jésus-Christ, donc le nom est resté", poursuit-elle.
"Et ce n'est seulement qu'au XVIIIe siècle que l'on a cessé de classer l'hypocondrie dans les maladies organiques, parce qu'à ce moment-là, on pensait que c'était lié à un excès de bile, pour la définir comme un trouble mental", résume Caroline Dublanche.
Derrière l'hypocondrie, "il y a beaucoup d'anxiété qui se manifeste par des préoccupations centrées sur le corps", précise aussi la psychologue de Parlons-Nous. Il y a des formes assez bénignes d'hypocondrie et cela peut aller jusqu'à des formes très graves puisque "certains hypocondriaques délirent et imaginent que leurs organes sont en train de se transformer. C'est pour ça qu'on parle de trouble mental".
Avoir peur d'être malade, ça nous arrive à tous
Caroline Dublanche
Il faut savoir faire la distinction entre la préoccupation hypocondriaque et l'hypocondrie.
"Avoir peur d'être malade, surestimer un peu ses symptômes, ça nous est tous arrivé", précise Caroline Dublanche pour définir la préoccupation hypocondriaque. Quant aux "vrais hypocondriaques, c'est beaucoup plus rare, parce que le véritable hypocondriaque, c'est le malade imaginaire de Molière, c'est-à-dire qui est complètement centré sur lui-même, au point de marier sa fille à un médecin pour en avoir un à domicile", illustre Caroline Dublanche.
Pour quelqu'un qui a des tendances hypocondriaques, "comme nous tous", aller chez le médecin est rassurant. Mais un hypocondriaque, lui, peut consulter plusieurs médecins, plusieurs spécialistes dans une même semaine et passer un nombre considérable d'examens complémentaires, "et si on lui dit : 'Non, non il n'y a rien', le véritable hypocondriaque va remettre en question la compétence du médecin, donc il va passer d'un médecin à un autre", ajoute Caroline Dublanche.
Pour les tendances à l'hypocondrie et les véritables hypocondriaques, "Internet, c'est du pain noir. Quand on va sur Internet, on devient tous hypocondriaques, au moindre symptôme, parce que ça va de la forme la plus bénigne à la maladie la plus grave. Pour peu qu'on soit un peu anxieux, on va voir tout de suite le pire", met en garde la psychologue de Parlons-Nous.
"Ceux qui sont véritablement très hypocondriaques sont très réticents à consulter un psy, j'entends. Et même quand ils ont des troubles anxieux ou dépressifs, parce que l'hypocondrie peut mener à la dépression. (...) Le médecin traitant peut prescrire des antidépresseurs qui semblent avoir un effet positif associé à une psychothérapie. Il y a aussi toutes les techniques de relaxation, telle que la sophrologie, qui visent à faire diminuer le seuil d'anxiété", éclaire Caroline Dublanche. Elle recommande pour celles et ceux qui ont des tendances hypocondriaques le livre Vaincre sa peur de la maladie du professeur Michel Lejoyeux.
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