Le jour d'après. Au lendemain du premier tour des élections municipales, les questions habituelles d'alliances et de fusions de listes semblent bien loin des pensées de certains responsables politiques. A peine l'annonce des premières estimations faite, la gauche comme la droite ont demandé le report du second tour, initialement prévu le 22 mars prochain.
Le taux d'abstention a été scruté de près tout au long de la soirée. Historique, il culmine entre 53,5% et 56%. Selon certains candidats, les résultats en ordre dispersé du premier tour des municipales ont été biaisés par le coronavirus, ce qui pourrait peser sur la légitimité des futurs élus.
Dans ce contexte, Edouard Philippe a annoncé depuis Le Havre qu'experts scientifiques et partis politiques seraient consultés "en début de semaine", en espérant obtenir un "consensus républicain" autour de la tenue ou non du second tour.
Le taux d'abstention remet-il en cause les résultats du premier tour des élections municipales ? Olivier Mazerolle rappelle qu"'il n'est écrit nulle part que la participation doit atteindre un certain pourcentage pour valider ou non un scrutin".
L'éditorialiste estime que "les Français ont voté avec leurs pieds, en décidant de ne pas se déplacer dans les bureaux de vote. Déjà, les municipales ne les passionnent pas mais en se déplaçant aussi peu nombreux, ils disent qu'ils désapprouvent le maintien du scrutin".
Parmi les quelque 47,7 millions d'électeurs appelés à élire leur maire, moins de la moitié aura effectivement glissé un bulletin dans l'urne, après que le gouvernement a décrété samedi soir la fermeture de tous les "lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays". Un chiffre historique pour un scrutin généralement mobilisateur chez les Français.
Edouard Philippe est soumis à une intense pression après avoir choisi de maintenir ce premier tour, malgré le contexte sanitaire qui n'épargne pas la classe politique. A l'image du président des Républicains Christian Jacob, testé positif au coronavirus dimanche.
Les résultats ville par ville ont été largement éclipsés par celui de la propagation inexorable en France de l'épidémie de coronavirus. Elle a fait dimanche 37 nouveaux morts, portant le bilan à 127 décès et plus de 5.400 cas confirmés. Tout indique que sa progression s'accélère. De quoi conduire les responsables politiques eux-mêmes à s'interroger en priorité sur l'opportunité de tenir le second tour des municipales.
Plusieurs d'entre eux, de Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) à Marine Le Pen (Rassemblement national) en passant par Damien Abad (LR) et François Ruffin (LFI) l'ont ouvertement demandé. En réponse, le premier ministre a déclaré : "Si le premier tour s'est parfaitement déroulé (...), le taux d'abstention élevé que nous enregistrons témoigne cependant de l'inquiétude grandissante de nos concitoyens face à l'épidémie qui nous frappe".
La situation se tend davantage à l'évocation des résultats du premier tour. C'est finalement au président Emmanuel Macron que reviendra de décider du sort du second tour. Plus que le résultat des urnes, c'est sa décision de maintenir le premier tour, après avoir cédé à la pression notamment des ténors de la droite, qui est devenue ce week-end l'enjeu autant politique que sanitaire.
En cas de report du second tour, que fait-on des résultats du premier tour ? Damien Abad, le président du groupe de députés LR à l'Assemblée évoquait, dès dimanche soir sur RTL, la possibilité de conserver les résultats pour les maires élus au premier tour.
Selon le constitutionnaliste Didier Maus, interrogé par l'AFP, un report du second tour conduirait à annuler le résultat du premier tour, et obligerait les électeurs à revoter pour les deux tours. Le président de la République a souligné qu'il était "important de voter dans ces moments-là", après s'être rendu dans l'isoloir avec son épouse Brigitte au Touquet.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué que tous les bureaux de vote du territoire avaient pu ouvrir, au prix d'un respect scrupuleux des consignes de distanciation et de priorisation des personnes âgées et fragiles, et en dépit de difficultés dans nombre d'endroits.
Au-delà de ce débat, Emmanuel Macron doit trancher sur l'éventualité d'un confinement obligatoire de toute la population pour une longue durée, comme l'ont déjà décidé l'Italie ou l'Espagne. Ce qui réglerait évidemment la question du second tour. Le gouvernement a déjà enjoint les Français à respecter les consignes pour freiner la propagation du coronavirus après une hausse sans précédent des décès et contaminations dans le pays.
Contrairement à une idée largement répandue jusque là, "les formes graves sont signalées chez des adultes sans pathologies antérieures" et pas seulement "chez des personnes âgées ou fragiles", avertit la Direction générale de la Santé. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a appelé l'ensemble de la population à prendre conscience de la gravité de la situation et à limiter les interactions sociales, alors que de nombreux Français, notamment à Paris, ont profité dimanche du soleil printanier pour se presser dans les parcs et jardins publics.
"Nous sommes tous acteurs de la santé, les décisions que nous prenons au quotidien, la sortie que nous allons annuler, la soirée en famille ou le repas en famille que nous n'allons pas faire : tout cela est déterminant pour protéger la santé des Français. Le virus est invisible, il circule vite et il menace la vie des gens. Je conjure les Français de respecter les mesures de restriction sociale", a également lancé le ministre sur France 2.
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