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Grève du 5 décembre : et si le gouvernement l'avait voulue ?

ÉDITO - Le gouvernement est à la veille d'une mobilisation sociale qui s'annonce sans précédent. Un mouvement qu'il semble avoir voulu, ou tout du moins créé, à force d'être trop indécis.

Le président de la République Emmanuel Macron et le Premier ministre Édouard Philippe en mai 2019
Crédit : CHRISTIAN HARTMANN / POOL / AFP
Grève du 5 décembre : et si le gouvernement l'avait voulue ?
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Olivier Bost - édité par Maeliss Innocenti
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La manifestation du jeudi 5 décembre est totalement inédite. Les grèves vont démarrer sur un projet de réforme qui n'a pas été totalement dévoilé. La mobilisation sera suivie dans la fonction publique, pas seulement à la RATP et la SNCF. Et ce mouvement risque d'agréger beaucoup d'autres mécontentements.

Le gouvernement se jette-t-il dans l'inconnu à partir de demain, jeudi 5 décembre ? Il y a un peu de ça. Et on peut même dire que le gouvernement le fait en toute connaissance de cause. À aucun moment il n'a cherché à désamorcer ce mouvement social. Il a joué l'opinion et, pour l'instant, il n'a pas gagné.

Un sondage Harris Interactive, RTL et AEF Info, révélé ce mercredi 4 décembre en fait la démonstration : 69% des Français soutiennent le mouvement de grève. Les gesticulations depuis des semaines et des mois sur le sujet n'ont pas fait bouger les lignes.

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Trop d’hésitations et trop d'incompréhensions

Il y a eu les changements de pied, les hésitations au sommet de l'État, et les contre-offensives qui font pschitt… Emmanuel Macron voulait l'ultime réforme des retraites, alors qu'Édouard Philippe préférait une simple réforme d'équilibre financier. À partir de là, ça a cafouillé sur l'âge pivot puis sur la clause du grand-père. Des désaccords trop visibles pour un responsable de la majorité.


Tout cela a alimenté les doutes des Français et la grève de jeudi. Le comble c'est que la nécessité d'une réforme, elle, n'a jamais fait de doute. Plus la date du conflit de ces grandes grèves approche, dont nous avons le secret, plus le gouvernement a tenté des contre-feux pour la plupart sans effet.

Les gros bénéfices de la réforme pour les femmes et les 1.000 euros de retraite minimum pour tous, ces deux avancées sociales majeures, n'ont pas retourné l'opinion. Les Français se sont convaincus qu'ils allaient forcément y perdre. Ensuite, l'exécutif a choisi de cibler les régimes spéciaux, ça n'a pas suffi non plus. Pour l'instant il reste largement plus de Français pour soutenir la grève que pour la condamner.

Une réforme, oui, mais pas celle-là

Ces derniers jours, l'exécutif a dégainé d'autres arguments et a notamment souligné que les gens se mobilisent contre une réforme qu'ils ne connaissent pas. Certes. Mais alors pourquoi les entretenir dans l'ignorance ?

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Dernier argument en date, sur un plan plus politique celui-là : rendez-vous compte le Parti socialiste va défiler avec le Rassemblement national. Ça donne au parti de Marine Le Pen une importance qu'il n'a objectivement pas dans les mobilisations sociales.


Le résultat de tout ça c'est que même si trois Français sur quatre sont favorables à une réforme des retraites, pensent qu'il faut changer les choses, ils sont près de neuf sur dix dans le dernier sondage Harris-RTL à vouloir un changement ou un abandon de la réforme Macron. Ce paradoxe a été créé par tous ces errements.

Comment l'opinion réagira en cas de violences ?

À partir de demain, ce sera la chienlit. Et certains ministres pensent que c'est un passage obligé. Ils ont même théorisé les bénéfices d'un conflit dur, ce qui, un an après les "gilets jaunes" ne manque pas d'audace. Avoir beaucoup de monde dans les rues, des grèves massives, des blocages qui durent, ça vous force une image de réformateur courageux.

Si ce raisonnement se défend sans problème, il n'est valable que si les syndicats ne sont pas complètement dépassés par leur base et si la violence ne l'emporte pas. Dans ce scénario du pire, on ne sait plus de quel côté l'opinion va pencher, c'est tout l'enjeu du gouvernement à partir du 5 décembre.

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