Disparition de Malik Boutvillain : qui est Nicolas Suppo, disparu un an avant en Isère, dans des circonstances similaires ?

Il est encore tôt le 6 mai 2012, lorsque Malik Boutvillain, 32 ans, disparaît près de sa commune d'Echirolles (Isère). Il était sorti pour un faire un footing près du grand parc de la Frange Verte, une vaste zone qui s'étend sur six communes différentes dans la région. Depuis ce jour, sa sœur aînée Dalila, accompagnée de sa sa mère Badra, ainsi que son autre sœur Karima tente de comprendre ce qui est arrivé à Malik.

Malik Boutvillain, c'est ce grand homme de 1.87m, 90 kilos, généreux et aimé de tous, souvent décrit comme un "nounours" par ses proches. Le trentenaire, qui sortait de huit ans en Ardèche, était revenu vivre au domicile familial à la suite d'une rupture sentimentale. En 2018, un homme va changer la donne pour la famille du disparu : Me Bernard Boulloud. "Comme je dis toujours, dans mon malheur, j'ai fait une belle rencontre, c'est mon avocat", confie Dalila Boutvillain dans Les Voix du crime.

L'avocat au barreau de Grenoble va déposer plainte pour "enlèvement et séquestration". Me Bernard Boulloud représente aussi la famille de Nicolas Suppo, un autre jeune trentenaire recherché depuis septembre 2010 et disparu à Échirolles.

L'officier de police de Grenoble, n'était pas plus heurté que ça, qu'il y ait deux disparus au même endroit, à quasiment 400m à vol d'oiseau.

Dalila, soeur de Malik Boutvillain

Nicolas Suppo, 30 ans, est porté disparu depuis le 15 septembre 2010, date à laquelle il s'est volatilisé après avoir quitté son poste de travail, vers 12h30, lors d'une pause déjeuner. Ses parents, Jeannine et Yves, se battent pour savoir ce qui est arrivé à Nicolas, jeune ouvrier spécialisé chez Minitubes, entreprise de fabrication de tuyauterie.

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Main dans la main, les familles des deux disparus tentent toujours de percer le mystère depuis 12 et 14 ans, et sont en contact régulier. "Je connais bien la famille de Nicolas. Quand je suis allée à l'hôtel de police, l'officier m'a reçu et me dit : 'j'ai aussi un disparu qui a disparu un an avant Malik, c'est Nicolas Suppo", se souvient Dalila Boutvillain, marquée par cette double disparition au contexte similaire.

"Je lui dis : 'ça ne vous heurte pas qu'il y ait deux jeunes hommes d'une trentaine d'années qui disparaissent à Échirolles, à un an d'intervalle ?', et il me dit : 'non'. Même l'officier de police de Grenoble n'était pas plus heurté que ça, qu'il y ait deux disparus au même endroit, et à quasiment 400m à vol d'oiseau. Ça ne les a pas choqué plus que ça", raconte Dalila Boutvillain.

Enquête toujours en cours

En 2022, Dalila Boutvillain reçoit un courrier de la juge d'instruction chargée de l'affaire : elle indique qu'il n'y a plus de recherches à faire pour retrouver Malik Boutvillain. La juge souhaite prononcer un non-lieu, mais celui-ci est annulé par la justice. Le dossier reste pour l'heure toujours ouvert. Une nouvelle juge d'instruction a été nommée. "Franchement, je suis contente parce qu'elle est très investie. Et je lui dis toujours : 'vous êtes notre juge Khéris (juge d'instruction au pôle cold case de Nanterre, NDLR) à nous, en Isère'", sourit Dalila.

 >> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.


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