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Une étagère de dossiers (Photo d'illustration)
Crédit : Isabelle Souriment / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Vendredi 31 mai 1985 dans l'après-midi, Bertin et Claudine Borca guettent avec impatience le retour de leur fille Sophie. La lycéenne, 16 ans, est très en retard alors même qu'elle doit accueillir sa correspondante allemande dans la maison familiale, à une trentaine de kilomètres de Saint-Quentin, dans l'Aisne. Sophie n'aurait raté pour rien au monde ce rendez-vous mais elle n’est toujours pas là. Personne ne sait où elle est passée.
Presque un mois après la disparition de Sophie Borca, son corps est découvert en début de matinée dans un bois de la commune d'Homblières, à quelques kilomètres de Saint-Quentin et de l'autoroute A26. La lycéenne est seulement vêtue de son blouson et de sa culotte. La dépouille est très abîmée par la décomposition. Impossible encore de savoir si la lycéenne a été violée. Même si la police judiciaire de Lille n'a guère de doute sur le caractère sexuel du meurtre.
Dimanche 17 novembre, une autre élève de l'établissement Henry Martin de Saint-Quentin est signalée disparue. Christel Oudin, 13 ans, passait le weekend chez ses grands-parents, à Moÿ-de-L'Aisne. Elle les a quittés vers 13h30 pour se rendre à pied chez une copine qui habite Brissy-Hamégicourt, une localité à proximité de l'autoroute A26. La copine, privée ce dimanche de sortie, n'a pas pu l'accompagner pour assister à un match de foot. Christel Oudin est vue vivante pour la dernière fois au moment où elle quitte le stade.
Mercredi 9 avril 1986, un conducteur de pelleteuse qui travaille sur le chantier de l'autoroute A26, près de la commune d'Anguilcourt-le-Sart, voit apparaitre une main, une partie de tronc humain et d'autres restes dans la terre remuée. Le lieu, en cours d'excavation, abritait les anciennes toilettes de chantier de l'autoroute. La dépouille, abîmée par les coups de pelle et une longue inhumation, est celle d'une jeune femme. Elle est identifiée comme étant Christel Oudin.
Vingt-sept ans après les meurtres, le dossier Sophie Borca est rouvert et confié à un juge. De l'ADN avait été retrouvé à l'époque sur le corps de l'adolescente, mais ces traces génétiques n'ont jamais matché. Les avocats se démènent pour que les affaires Borca et Oudin soient jointes. Trois mois plus tard, le dossier Christel Oudin est lui aussi rouvert. Un même juge va alors piloter les deux affaires. "Les familles tiennent grâce au moindre indice, au moindre changement au niveau de la justice", explique Vincent Guille, journaliste police-justice à L'Aisne Nouvelle, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Lundi 6 janvier 2014, le corps de Sophie Borca est exhumé du cimetière d'Homblières. Radiographié et à nouveau autopsié. Du corps de Christel Oudin, il ne reste rien. La dépouille avait été incinérée. Jeudi 12 mars 2015, le juge d'instruction décide d'une vaste campagne de tests ADN mais aussi d’auditions visant la population masculine du village d'Homblières.
Jeudi 27 juin 2019, les gendarmes de la section de recherches d'Amiens placent en garde à vue un homme qui habite la région, Roger M., 66 ans, retraité. Il est interrogé sur le meurtre de Christel Oudin. À l'époque, novembre 1986 puis décembre 1987, il a été entendu à deux reprises par les enquêteurs. Roger M., déclare avoir été victime il y a quelques années d’une chute de cheval. Sa mémoire lui fait défaut. "Il raconte beaucoup de choses. Même si il se cache derrière des trous de mémoire, il se situe sur le chantier le jour des faits", indique Me Marine Allali, avocate des familles des disparues.
Vendredi 23 août 2019, Roger M. est mis en examen pour le meurtre de Christel Oudin, laissé libre, sous contrôle judiciaire. Le retraité est longuement questionné sur une vieille 2 CV de plusieurs couleurs avec laquelle il circulait à l'époque du meurtre de Christel Oudin. Il a étrangement détruit le véhicule peu après le crime.
Depuis sa mise en examen pour meurtre, à l'été 2019, Roger M., aujourd'hui âgé de 72 ans, est toujours placé sous contrôle judiciaire. Celui qui est présenté comme le suspect numéro un dans la mort de la petite Christel Oudin n'a jamais été renvoyé devant une cour d'assises. "Le travail qui est fait actuellement par la cellule d’enquête est monstrueux. Cela prendra du temps mais il se passe vraiment des choses", rappelle Martin Blanchard, journaliste et auteur d'un documentaire sur l'affaire.
- Me Marine Allali, avocate au barreau de Paris. Avocate avec Didier Seban des familles de Christel Oudin et Sophie Borca.
- Martin Blanchard, journaliste et auteur d'un documentaire intitulé Les Disparues de l'A26 pour France 2.
- Vincent Guille, journaliste police-justice à L'Aisne Nouvelle.
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