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Un jardin (Photo d'illustration)
Crédit : NouN / Biosphoto / Biosphoto via AFP
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Lundi 3 juillet 2006 en début d'après-midi, Benoît Piet, habitant de la Gouesnière, un bourg rural d'Ille-et-Vilaine à dix kilomètres de Cancale, appelle la gendarmerie. Son épouse et mère de leurs sept enfants a disparu. Adeline Piet, 34 ans, n'est pas réapparue depuis la veille. Elle est injoignable. Aucune nouvelle, personne ne l'a vue.
Trois jours plus tard, Benoît Piet est entendu. Le mari est très calme. Il ne semble pas rongé par l'inquiétude. Il insiste pour qu'on retrouve Adeline au plus vite. Benoît Piet explique que le couple est en crise, en instance de divorce. Il doit quitter la maison dans dix jours, décision du juge. Le mari n'exclut pas que son épouse ait eu un moment de lassitude. Partie peut-être rejoindre un amant, même s'il ignore tout d'une quelconque liaison.
Mercredi 20 septembre, Benoît Piet remet aux gendarmes une carte postale sans timbre ni enveloppe. Il vient de la retrouver à la maison. Elle est adressée à Adeline. L'auteur, un certain Daniel, est retrouvé par la police. Il n'a rien à voir avec l'affaire, il ne connaît pas d'Adeline. Ce n'est pas son écriture sur la carte postale. Le curé d'un village voisin dit lui avoir reçu un appel anonyme conseillant d'aller chercher dans le jardin de la famille Piet pour y trouver l'épouse.
Lundi 30 octobre 2006, les gendarmes sont informés qu'au début du mois Benoît Piet a appelé les pompiers pour un début d'incendie dans son jardin. Des prélèvements de cendres sont effectués. Ils ne donnent rien. Une voisine du couple est longuement entendue. Elle raconte qu’Adeline lui a confié un jour que Benoît pouvait se montrer violent. Une sœur d'Adeline confirme. Elle explique que Benoît a un jour voulu étrangler Adeline. "Quand quelqu'un disparaît, il y a toujours des rumeurs et chacun y va de sa version", estime Me Pierre Stichelbaut, avocat de Benoît Piet, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Deux ans après la disparition d'Adeline Piet, le mari Benoît est en garde à vue. Les gendarmes ont recueilli un témoignage capital. Celui du petit garçon de la fratrie qui avait été réveillé par la dispute entre ses parents. Il se souvient que son père est entré dans sa chambre pour le rassurer. Sa mère venait toujours le voir mais pas ce soir-là.
Après 26 heures de garde à vue, il admet avoir menti. Il finit par s'effondrer en larmes et annonce qu'il va dire la vérité. Le dimanche 2 juillet 2006 au matin, il raconte avoir trouvé Adeline pendue dans le garage. Elle n'avait laissé aucun mot. Il a paniqué. Il ne savait pas ce qu'il allait dire aux enfants. Il a enterré le corps dans le jardin. Il y a seulement un mois, il sentait qu'on le soupçonnait. Il a fait brûler le corps sur le barbecue de la terrasse.
Une semaine après les aveux de Benoît Piet, les gendarmes sont de retour dans la maison de La Gouesnière. Les spécialistes prélèvent de la terre dans le jardin, à l'endroit où le mari dit avoir enfoui le corps d’Adeline. La terre est tamisée jusqu'à ce qu'on découvre une pince à cheveux et plusieurs petits ossements. Deux phalanges de main ou de pied sont expertisées. L'ADN indique qu'elles appartiennent bien à Adeline Piet.
Vendredi 3 octobre 2008, la reconstitution de la pendaison révèle une surprise de taille. Il est impossible techniquement que la maman se soit suicidée ainsi dans le garage. La corde en nylon aurait dû marquer la poutre en bois tendre. Mais aucune trace n'est observée. L'époux ne cesse de varier dans ses versions. Il nie l'avoir tuée volontairement.
Mardi 22 février 2011, Benoît Piet, fait face à la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, à Rennes. Il livre une nouvelle version des faits. Il évoque une chute accidentelle d'Adeline Piet dans les escaliers. Contre toute attente, Benoît Piet est condamné à vingt ans de prison non pas pour meurtre mais pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". "Au-delà d’être une affaire tragique qui a condamné des enfants à perpétuité à souffrir de l’absence de leur mère, elle resonne encore quand on entend parler de l’affaire Jubilar", précise Samuel Sauneuf, rédacteur en chef chez Le Pays Malouin.
- Me Pierre Stichelbaut, avocat au barreau de Saint-Malo. Avocat de Benoît Piet.
- Samuel Sauneuf, rédacteur en chef chez Le Pays Malouin.
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