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Émile Louis et les disparues de l'Yonne : qui sont Pierre Monnoir et Christian Jambert, ces deux personnes au "courage incroyable" ?

PODCAST - En novembre 2004, Émile Louis, 70 ans, est reconnu coupable de sept viols et assassinats dans le cadre de l'affaire des "disparues de l'Yonne", des jeunes filles handicapées mentales de la DDASS (Direction des affaires sanitaires et sociales). L'affaire avait été révélée par Pierre Monnoir et le gendarme Christian Jambert.

Pierre Monnoir (gauche) et Christian Jambert, sont deux des hommes qui se sont intéréssés à la disparition des sept jeunes filles victimes d'Emile Louis dans les années 70.
Crédit : AFP et Photo de famille de Christian Jambert
Disparues de l'Yonne (1/2) : le magistrat qui a condamné Émile Louis revient sur "les dysfonctionnements" de l'enquête
00:28:29
Marie Zafimehy & Mathieu Isidore
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Le 25 novembre 2004, à la cour d'assises de l'Yonne, Émile Louis, 70 ans, est condamné à une peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans pour sept viols et assassinats de jeunes filles. La plupart des sept victimes étaient atteintes d'un handicap mental et étaient prises en charges pas la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales). Elles avaient disparu dans les environs d'Auxerre, entre 1975 et 1979, sans laisser de traces.

Ces sept disparitions de jeunes filles font partie d'une plus grande affaire appelée : les "disparues de l'Yonne". Ces affaires ont concentré un grand nombre d'acteurs, dont le gendarme Christian Jambert, qui a notamment enquêté sur le meurtre de Sylviane Lesage, l'une des victimes soupçonnées d'Émile Louis, ainsi que Pierre Monnoir, fondateur de l'Association de défense des handicapés de l’Yonne (ADHY).

Dans son livre Juger à hauteur d'homme (Michalon, 2025), le magistrat à la retraite Jean-Pierre Getti, qui a présidé la cour d'assises qui a condamné  Émile Louis, rend hommage à ces deux hommes. "Ce sont deux personnes avec un courage incroyable", sourit-il au micro du podcast Les Voix du Crime.

Lorsqu'on est convaincu que c'est une juste cause, je pense qu'il faut rendre hommage à ceux qui défendent cela.

Jean-Pierre Getti, magistrat à la retraite

"Jambert a enquêté sur cette affaire sur son temps personnel : il était en exercice dans la gendarmerie à Auxerre et il a pris à cœur cette affaire, et bien souvent, il allait enquêter en dehors de ses heures de service pour essayer d'établir la vérité dans ces disparitions", explique Jean-Pierre Getti. Ce dernier précise que le gendarme Jambert est l'homme qui a "alerté le parquet d'Auxerre sur la possibilité qu'Émile Louis soit impliqué dans ces disparitions".

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L'homme de 78 ans poursuit : "En ce qui concerne M. Monnoir, c'est un peu la même chose. Il a des raisons personnelles de s'intéresser à la disparition de jeunes filles handicapées, rapporte-t-il. C'est grâce à lui que l'affaire a pu être déclarée 'non prescrite' par la Cour de cassation. Lorsqu'on est convaincu que c'est une juste cause, je pense qu'il faut rendre hommage à ceux qui défendent cela".

Au moment des faits, à la fin des années 1970, la prescription d'un crime était de dix ans. Depuis la loi du 9 mars 2004, le délai de prescription a été élargi à 20 ans. En parallèle, de nombreuses démarches ont été entreprises dans le dossier de la disparition des jeunes filles. Parmi celles-ci, la qualification juridique des faits reconnus en tant qu'"enlèvement et séquestration".

Il fallait trouver un motif pour relancer la procédure.

Jean-Pierre Getti, magistrat à la retraite

"La séquestration, c'est un fait continu. Elle continue tant qu'on ne retrouve pas la personne qui a disparu, ce qui fait qu'on a pu jouer sur ces deux qualités pour repousser la prescription, confie Jean-Pierre Getti. Il est arrivé à un moment donné où le couperet est tombé et qu'on estimait que l'on ne pouvait plus prolonger la prescription. Il fallait trouver un motif pour relancer la procédure."

Ce moyen de relance est trouvé par Pierre Monnoir. Le lanceur d'alerte "a eu l'idée de contacter le parquet d'Auxerre pour demander des nouvelles de la disparition de ces jeunes filles. À la suite de cette démarche, un substitut a rédigé un soit-transmis (une note) à la destination de la DDASS, en demandant ce que sont devenues ces jeunes filles", raconte Jean-Pierre Getti. Ce document a ensuite permis de faire courir la prescription d'encore dix ans.

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