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Le criminel français Emile Louis, soupçonné de quatre crimes sexuels dans le Var, escorté par des policiers, le 1er mars 2001, à Auxerre (Yonne).
Crédit : AFP
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Il est l'un des plus grands criminels sexuels et meurtriers en série français. Le 14 décembre 2000, Émile Louis, 66 ans, est arrêté dans le Var : sa fille a trouvé des sous-vêtements suspects au domicile du sexagénaire, dont une culotte cachée dans une malle située dans la cave de sa maison de Draguignan (Provence-Alpes-Côte-d'Azur).
Inquiète, la jeune femme joint les gendarmes locaux, et Émile Louis, placé en garde à vue, avoue les faits. Il admet avoir tué sept jeunes filles, Françoise, Christine, Jacqueline, Chantal, Madeleine, Bernadette et Martine, surnommées "les disparues de l'Yonne". La plus jeune des victimes déplorées était âgée de 15 ans, et la plupart d'entre elles travaillaient dans des instituts médico-éducatifs de la région auxerroise.
Dix-neuf ans plus tôt, en 1981, Émile Louis, avait été interpellé par les enquêteurs de la région et inculpé pour le meurtre de Sylviane Durand-Lesage, victime de 22 ans qui souffrait d'un léger handicap mental. Il fut relâché et mis hors de cause, mais en 1983 il est condamné à cinq ans de prison pour agressions sexuelles sur mineures dans une autre affaire.
Jean-Pierre Getti, magistrat à la retraite, a présidé la cour d'assises d'Auxerre, un épisode de sa vie qu'il raconte dans Juger à hauteur d'homme (éditions Michalon, 2025). Il se rappelle du moment où il a appris sa nomination en tant que président de la cour d'assises lors du procès. "Lorsque le dossier m'a été attribué, je connaissais l'affaire Émile Louis, mais d'assez loin", confie-t-il dans Les Voix du Crime.
Dans cette histoire dramatique, il y a eu de très nombreux dysfonctionnements.
Jean-Pierre Getti, ex-juge d'instruction
L'ancien magistrat de 78 ans détaille également les éléments qui l'ont marqué dans le dossier Émile Louis. "La première lecture me laisse une impression un peu confuse, car dans cette affaire, il y en a d'autres qui doivent être abordées. Dans cette histoire dramatique, il y a eu de très nombreux dysfonctionnements", explique Jean-Pierre Getti.
En tant que chauffeur d'autocar de ramassage scolaire pour la société "Les Rapides de Bourgogne", Émile Louis transportait régulièrement les ses jeunes victimes. L'enquête a montré les manquements des services de la DDASS (ex-ASE) dans la protection des disparues. En particulier, les établissements spécialisés qui les accueillaient ne manifestaient aucune inquiétude, même en étant sans nouvelles d'elles. "Ce sont des établissements qui sont nombreux et gérés par un couple originaire d'Auxerre, le couple Charrier", explique Jean-Pierre Getti.
Plus encore, en août 1997, le gendarme Christian Jambert, adjudant-chef chargé de l'enquête des "disparues de l'Yonne", est retrouvé mort dans sa cave. L'homme avait fait part de ses soupçons à l'encontre d'Émile Louis au parquet d'Auxerre, dans un rapport émis en 1984, et qui n'a jamais eu de suite. "À cette époque-là, les magistrats qui composaient le parquet d'Auxerre ont été remplacés et mutés, ce qui fait qu'il n'y a pas eu de remarques formulées sur le travail du gendarme Jambert et que le travail quotidien a fait en sorte que ce rapport est resté sous la pile, et n'a pas été traité comme il convenait", explique-t-il.
C'était une des premières affaires concernant des serial killers. Ce qui la rend particulière, c'est le contexte dans lequel elle s'est développée
Jean-Pierre Getti, ex-juge d'instruction en charge de l'enquête
Le magistrat précise aussi que la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) et le parquet de l'Yonne ont d'abord privilégié l'hypothèse selon laquelle les victimes "avaient fugué", et "qu'elles étaient soit parties avec un ami, soit ailleurs, et que, par conséquent, il n'y avait pas grand lieu de s'en inquiéter".
Il ajoute : "C'était une des premières affaires concernant des serial killers. Ce qui la rend particulière, c'est le contexte dans lequel elle s'est développée". Lors du procès,
Émile Louis, déjà condamné à 20 ans de prison en mai 2004 après une plainte déposé par sa femme et sa fille pour "viols" et "actes de tortures et de barbarie", fait preuve d'une attitude déroutante. "Il sait très bien éviter les pièges et bien y répondre", se rappelle Jean-Pierre Getti.
Le 25 novembre 2004, Émile Louis est finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité à la cour d'assises de l'Yonne, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans. Il est décédé en 2013.
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