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ÉDITO - L'Élysée réduit ses dépenses, mais peut mieux faire
Selon un rapport de la Cour des comptes, le budget de l'Élysée baisse. Les dépenses diminuent, elles aussi, dans une période où tout le monde sera mis à contribution pour redresser les comptes de la nation.
Drapeau sur le palais de l'Élysée
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
La Cour des comptes a révélé que les dépenses de l'Élysée ont diminué de 2,2% en 2024 par rapport à l’année précédente. Un exercice très prometteur, permettant d'obtenir 6,7 millions d'euros d’excédent. Au total, faire tourner la présidence de la République a coûté au pays, 123 millions d’euros. C’est à peu près deux fois le budget d’une ville moyenne comme Cholet.
Pour réussir à baisser ses dépenses, l'Élysée a eu recours à plusieurs outils. Chaque année, le Palais vieux de 300 ans est rénové et modernisé. En 2025 par exemple, huit chaudières à fioul ont été remplacées. "Action volontariste en termes de transition écologique", dit la Cour des comptes, qui a permis de réduire la consommation d’énergie de 22% pour le gaz.
L’Élysée bénéficie aussi de la réouverture de sa cuisine, après de longs travaux de remise aux normes. Si les repas servis aux personnels étaient concoctés ces dernières années dans les cuisines de l’hôtel Marigny juste à côté, elles ne convenaient pas aux dîners d’État. Résultat, ils étaient délocalisés, au Louvre ou encore à Versailles. À cause de cela, les frais de traiteurs avaient explosé. Par ailleurs, le nombre de réceptions a été revu à la baisse. En un an, le nombre de réceptions est passé de 171 en 2023 à 126.
Sobriété également dans les déplacements. Emmanuel Macron en a fait 94 dont 34 à l’étranger. Cela représente un large budget, tournant autour des 20 millions d'euros. Cependant, ce dernier aussi est en baisse, de plus de 13% par an. De plus, les déplacements à l'international ont été légèrement modifiés. Habituellement, l'Élysée part avec des délégations. La présidence invite des artistes, chefs d'entreprise... Désormais, elles leur sont parfois refacturées.
Autre exemple, avec les agents des délégations non officiels, ceux qui préparent en amont les déplacements. Ils sont maintenant à plusieurs dans la même chambre d'hôtel pour réduire les dépenses. C’était le cas notamment pour l’Assemblée générale des Nations Unies de septembre.
Quels sont les axes d'améliorations ?
Le premier axe que la Cour des comptes a relevé est le salaire du personnel. En effet, il progresse de 4% lié à des augmentations de rémunération, soit 76 millions d'euros. Il s'agit du premier poste de dépense de l'Élysée, qui emploie plus de 800 personnes. Les sages de la rue Cambon pointent également du doigt la DSPR, la sécurité de la présidence. Les 299 agents, dont les gardes républicains, sont parfois payés double. Envoyé en renfort par le ministère de l’Intérieur, ils reçoivent des heures supplémentaires de la place Beauvau et une indemnisation de l’Élysée pour ces mêmes heures supplémentaires.
Soixante-quatre appartements parisiens, des logements de fonctions loués à des loyers largement minorés... La présidence applique une décote de 50 à 70%. Concrètement, cela revient à louer un appartement à 210 euros par mois alors qu'il en vaut 700.
Enfin, la Maison Élysée, la boutique et salon de thé ouverte l’an dernier en face du palais, ne séduit pas assez. La fréquentation ne permet pas encore de compenser le coût du projet. Apparemment, cela devrait rentrer dans l'ordre d'ici 4 ans.
Est ce que l'année prochaine sera une année blanche ?
Année blanche oui, puisque malgré l’inflation, le budget de la présidence sera constant. D’ailleurs, d’après nos informations, ce sera très probablement le cas aussi en 2027, afin qu'Emmanuel Macron puisse quitter le Palais sans ardoise. Celui en charge de cette décision est le président lui-même. En échange en revanche, une audition au Parlement à l’automne ainsi que des vérifications tous les deux mois de la Cour des comptes. Il est écrit noir sur blanc dans le rapport que les six dîners d’État ont coûté l’an dernier : 627.216 euros. Le rôle de représentation de la première dame, Brigitte Macron, lui, a coûté, 316 980 euros.
