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Henri Giscard d'Estaing, le PDG du Club Med.
Crédit : Joel Saget/AFP
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Henri Giscard d'Estaing a envoyé une lettre aux salariés du Club Méditerranée, mercredi 16 juillet. Le patron de 68 ans a écrit que "l'actionnaire a décidé de nommer un nouveau président". "Je vais donc vous quitter le cœur serré", a-t-il ajouté. Mais pourquoi l'actionnaire du Club Med se sépare-t-il de son patron ?
Les résultats sont historiques. Le chiffre d’affaires du groupe a été multiplié par 4 depuis 2015 et dépasse les 2 milliards d’euros. La marge opérationnelle atteint 9%, ce qui est colossal. Le Club Med va finir 2025 avec une croissance à deux chiffres et un nouveau record de performance.
Pourtant, la tête du patron tombe parce que Fosun, son actionnaire chinois, ne supporte pas l’échec de l’implantation du groupe en Chine. Ni les resorts, ni la marque de villages week-end n’ont su séduire la clientèle chinoise. De plus, un changement dans le comité exécutif de l’actionnaire a eu il y a 2 ans et demi et il est moins patient que l’équipe précédente.
Le Club Med est passé sous pavillon chinois depuis 2015 après une OPA, c'est-à-dire une prise de contrôle du Club Med par des achats d'actions, jusqu'à être majoritaire. Petit à petit, les Français du conseil d’administration ont été évincés. D’abord le directeur financier, puis le bras droit du président et le président lui-même, Henri Giscard d’Estaing, fils de l'ancien président de la République.
Cette succession est brutale, car Henri Giscard d’Estaing estime ne pas avoir suffisamment eu son mot à dire dans le choix de son successeur. Il n'y a pas eu de période de transition, ni d'accompagnement du nouveau par le patron qui connaît la boite depuis 20 ans. Dès que son successeur a été choisi, son nom sera connu dans l’été, il a été demandé à Giscard de partir et tout de suite.
"Ensemble, nous avons été un champion français", a-t-il écrit dans sa lettre aux GO du club. Il a salué leur gentillesse, leur esprit pionnier, leur multiculturalité. Valeurs qui ont fait le succès du Club Med "et que je ne retrouve pas chez Fosun", a-t-il poursuivi. Le patron a plaidé pour que le siège social ne parte pas à Shanghai, mais qu’il reste en France.
Il a rappelé son souhait, depuis des années, d’une re-cotation du groupe à la bourse de Paris. Les Chinois avaient souhaité en sortir. Henri Giscard d'Estaing a conclu : "la grande majorité des administrateurs, basés à Shanghai, a peu d'expérience internationale. Ils ne connaissent pas le Club Med et ses racines françaises".
Le groupe français a été lancé en 1950 par Gérard Blitz et Gilbert Trigano. Ils ont inventé le concept d’All Inclusive, le tout inclus dans le séjour. L’histoire a commencé à Majorque en Espagne. Aujourd’hui c’est près de 80 resorts, de plus en plus haut de gamme, l’un des combats d'Henri Giscard D’Estaing.
Son autre combat était d'être présent partout dans le monde. En 2028, le premier Club Med du Moyen-Orient ouvrira ses portes à Oman, après 15 ans de travail mené par l'ancien patron qui ne sera pas là pour l’inauguration.
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