3 min de lecture
Réduction de la vitesse de 90 km/h à 80 km/h (illustration)
Crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Le Var est le dernier en date à emprunter cette voie. Celle du retour des 90 km/h sur les routes bidirectionnelles, hors agglomération. Depuis fin 2019, cinquante départements sur les 96 que compte l'Hexagone ont décidé de relever sur leurs routes nationales la limitation de vitesse. Et ce, alors que l'abaissement de la vitesse maximale autorisée sur ces voies était passé, en juin 2018, de 90 à 80 km/h.
Le bilan de cette mesure est donc plus que mitigé. En plus de cette majorité de départements repassés à 90 km/h, d'autres s'apprêtent à franchir le pas. C'est le cas du Gard et du Morbihan. Pour rappel, ce sont les routes à double sens et sans séparateur central qui sont concernées par cette mesure, soit environ 40% du réseau routier national.
Selon la Ligue de défense des conducteurs, qui tient à jour un Observatoire, au total 55.000 km de routes sont repassés à 90 km/h.
Il y a deux cas de figure. D'un côté, vous avez ceux qui ont rebasculé l'ensemble de leurs routes à 90 km/h. C'est le cas de la Corrèze, de l'Ardèche et de l'Allier : au total, sept départements ont opté pour ce choix.
Dans le même temps, les autres ont basculé vers les 90 km/h seulement en partie. On peut citer, par exemple, le Var. Le 7 novembre prochain, ce sera au tour de l'Yonne après une expérimentation d'un peu plus de neuf mois sur plus de 400 km de voies.
Il y a dans ces décisions un choix politique, clairement. En 2018, cette mesure avait été très discutée et suscité la polémique. Elle a servi de terreau à la crise des "gilets jaunes". Pour faire simple, pour les élus locaux : c'est Paris contre les régions.
Rouler à 80 ou 90 km/h ? Tout comprendre à ce casse-tête
00:05:05
Au-delà de l'aspect politique, c'est aussi - d'après les élus concernés - une mesure de bon sens. Autrement dit : "Nous on sait, sur le terrain, quelles sont vraiment les routes qui peuvent être dangereuses".
Depuis fin 2019, le gouvernement a lâché du lest via la loi d'orientation des mobilités (LOM). Elle permet aux départements de revenir aux 90 km/h... avec quelques conditions. Les routes concernées doivent être longues d'au moins 10 km sans intersection et ne pas traverser de hameau.
Concernant l'impact sur la sécurité routière des 80 km/h, une seule étude a été réalisée. Dix-huit mois après la mise en place de la mesure, elle avait commandé par le Premier ministre de l'époque, Édouard Philippe. Le bilan : 349 vies sauvées sur cette période. Autre conclusion, sur le "temps perdu" en roulant moins vite : pas plus d'une seconde par kilomètre par rapport à 90 km/h.
Pour les opposants, il s'agit de chiffres fourre-tout puisque l'on ignore l'origine exacte de cette baisse de la mortalité : est-ce totalement dû à la baisse de la vitesse ? Il faudrait pourtant, estiment-ils, prendre en compte la question de l'alcool, de l'inattention ou l'usage du téléphone au volant.
Le passage au 80 km/h a coûté 10 millions d'euros, selon le gouvernement. Le retour au 90 km/h, lui, coûte cher aussi. Le prix d'un panneau, une fois installé, est compris entre 200 et 250 euros. Pour chaque département, la facture peut varier : 60.000 euros pour l'Ardèche ou 100.000 pour la Haute-Marne. Une dépense liée au fait que ces panneaux ont une durée de vie limitée, en raison de la présence de parties réfléchissantes. Ils peuvent rester sur les bords des routes entre sept et douze ans.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte