La maladie du foie gras n'est pas causée par le foie gras qu'on mange pendant les fêtes de fin d'année. En revanche, si on mange trop par rapport à ses besoins, on peut avoir un foie qui devient trop gras de la même façon que les canards ou les oies qu'on gave avec du maïs. On estime qu'environ 10 millions de Français ont la maladie du foie gras. La pathologie est de plus en plus fréquente. Elle est favorisée par la sédentarité, le surpoids et la malbouffe, notamment la consommation de produits ultra-transformés.
Avoir un foie trop gras, est-ce dangereux ? Cela peut entraîner des problèmes de santé. Pour bien comprendre, il faut savoir que le rôle du foie, c'est de stocker sous forme de glycogène le glucose qui n'est pas d'emblée utilisé. Mais si on mange trop, notamment beaucoup de produits sucrés, on peut dépasser les capacités du foie.
Et celui-ci va transformer le glucose en graisse. Il va s'engraisser. Ce n'est pas bon pour lui. Dans 10 à 20% des cas, la maladie du foie gras évolue vers une forme plus sévère, qu'on appelle la MASH (abréviation de "stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique"). La graisse qui s'accumule dans le foie provoque une inflammation et entraîne des lésions, de la fibrose. Cela peut même aboutir, dans certains cas et au bout de plusieurs années, à une cirrhose.
L'alcool n'est pas bon pour le foie. Tout le monde le sait. Mais on sait moins que l'excès de sucre l'engraisse et peut aussi le rendre malade. Il ne faut donc pas abuser des produits sucrés, ni globalement des produits industriels ultra-transformés qui contiennent souvent des sucres cachés.
Si on est en surpoids avec trop de ventre, on est plus à risque de développer une maladie du foie gras. Pour savoir si on a trop de ventre, c'est simple, on prend un ruban-mètre. C'est le cas si on a un tour de taille supérieur à 80 cm quand on est une femme ou à 94 cm quand on est un homme.
Lorsqu'on a du diabète, on est aussi plus à risque. "La bonne nouvelle, c'est qu'on peut arrêter la progression de la maladie du foie gras et même réparer les lésions", m'a expliqué le Pr Laurent Castera, hépatologue à l'hôpital Beaujon, à Clichy. "Mais pour cela, il faut la diagnostiquer suffisamment tôt. Or, la maladie est encore trop souvent découverte de manière fortuite, car elle ne provoque pas de symptômes à ses débuts. On a pourtant les moyens de la dépister facilement chez les personnes à risque. On dispose d'un test nommé FIB 4 qui peut être réalisé à partir d'une simple prise de sang."
A ses débuts, la maladie peut être réversible si on perd du poids et si on revoit ses habitudes alimentaires. Les médecins recommandent un régime de type méditerranéen et de l'exercice physique, au minimum 150 minutes par semaine. Et on devrait prochainement avoir deux médicaments pour soigner la MASH, m'a souligné l'hépatologue. Le resmetirom, déjà approuvé aux États-Unis, et le sémaglutide, ce nouveau médicament déjà prescrit dans le diabète et l'obésité pour perdre du poids dont on a beaucoup parlé ces derniers temps.
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