"La mauvaise nouvelle, c'est que ça puisse se produire. La bonne nouvelle est que c'est rare - très rare même rapporté à la population", a commenté l'auteur principal de l'étude. Des médecins français ont confirmé un cas de contamination d'un enfant à la Covid-19 dans le ventre de sa mère, dans une étude publiée mardi 14 juillet dans la revue Nature Communications.
L'enfant, un petit garçon, est né en mars dernier. Il souffrait de symptômes neurologiques associés à la Covid-19 et s'est révélé positif au coronavirus. Cela confirme l'hypothèse d'une contamination mère-enfant déjà suggérée par plusieurs travaux scientifiques. "Nous avons montré que la transmission de la mère au foetus est possible via le placenta dans les dernières semaines de grossesse", a expliqué à l'AFP le docteur Daniele De Luca, de l'hôpital Antoine Beclere de Clamart, auteur principal de l'étude.
"Il faut analyser le sang maternel, le liquide amniotique, le sang du nouveau-né, le placenta, etc... Réunir tous ces prélèvements pendant une épidémie avec des urgences dans tous les sens n'était pas simple, c'est pourquoi c'était suspecté, mais pas démontré," a-t-il expliqué.
Le cas étudié, une jeune femme d'une vingtaine d'années, présentait l'avantage d'avoir accouché par césarienne, ce qui a permis de nombreux prélèvements. La charge la plus forte de coronavirus a été trouvée dans le placenta. "Il est passé de là à travers le cordon ombilical vers le bébé, où il s'est développé," a indiqué le docteur De Luca.
L'enfant avait présenté, un jour après sa naissance, des symptômes sévères comme une rigidité des membres et des lésions au système nerveux central. Ces symptômes ont disparu d'eux-mêmes, sans traitement. Les médecins n'ont pas eu le temps d'établir un protocole de soins, alors qu'aucun remède à la Covid-19 n'était connu.
Moins de 2 % des enfants nés de mères souffrant de la Covid-19 ont été testés positifs au virus. La proportion de ceux qui ont présenté des symptômes est encore plus faible, rassure Marian Knight, professeur de santé maternelle et infantile à l'université d'Oxford, qui n'a pas participé à l'étude. "Le principal message pour les femmes enceintes reste d'éviter l'infection par le lavage des mains et la distanciation sociale," insiste cette experte.
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