François Bayrou peut-il réussir l'impossible ? Condamné, pour l'instant, à ne pas recevoir la confiance des députés, le Premier ministre a tenté jusqu'à la dernière minute de convaincre les députés. Invité de RTL le 5 septembre, il a assuré être dans une forme de "combat".
"Quand vous décidez qu'un combat est vital pour votre pays (...) il n'y a pas à faire semblant. Il y a à mener le combat", a martelé le Premier ministre. Selon lui, "la politique, ce n'est pas du spectacle, Ce n'est pas une tournée d'adieu. Je suis un responsable politique. Je l'étais avant d'être Premier ministre et je le resterai après", a-t-il déclaré.
Mais les pronostics en défaveur de François Bayrou ont poussé Emmanuel Macron à se projeter dans le jour d'après. Plusieurs choix s'offrent ainsi au chef de l'État. RTL.fr fait le point sur les scénarios possibles.
Il ne s'agit pas de l'hypothèse la plus probable, mais elle existe encore dans l'esprit de François Bayrou. Si le Premier ministre reçoit une majorité de voix "pour" son gouvernement, l'exécutif reste alors en place et les consultations pour la négociation d'un budget pourront se poursuivre.
Si le chef du gouvernement tombe, il devra remettre la démission de son gouvernement. Cependant, la Constitution ne définit pas de délai pour le Premier ministre afin de remettre sa démission au président de la République. Démission remise, Emmanuel Macron devra s'atteler à nommer le successeur de François Bayrou, à moins qu'il décide de nommer à nouveau ce dernier. Là encore, la Constitution n'impose pas de délai au chef de l'État afin de prendre sa décision.
Au sein de l'actuel gouvernement, certains ministres font déjà entendre leur voix pour occuper Matignon. Le nom du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, figure en haut de la liste des premiers ministrables. Au gouvernement depuis 2017, son nom est régulièrement cité pour occuper le poste de chef du gouvernement. Emmanuel Macron comptait même trancher en sa faveur en décembre dernier, après la censure du gouvernement Barnier. Finalement, le choix de François Bayrou s'est imposé.
Autre pilier du gouvernement : Gérald Darmanin. Le ministre de la Justice, à qui l'on prête des ambitions présidentielles pour 2027, est l'une des rares personnalités politiques à avoir été favorable à la dissolution de 2024. Enfin Catherine Vautrin. La ministre du Travail était tout près d'une nomination en 2022 à Matignon, mais Emmanuel Macron a nommé finalement Élisabeth Borne.
La tentation de la dissolution réapparaît avec insistance. Avant la prise de parole de François Bayrou pour annoncer le recours au vote de confiance, Emmanuel Macron laissait entendre qu'il ne souhaitait pas y recourir, même s'il ne se prive pas de ce pouvoir constitutionnel.
Désormais, la donne a changé. "Personne n'en veut, mais elle est inexorable", estime un cadre du camp présidentiel auprès de l'AFP. Gérald Darmanin assurait qu'"il ne faut pas écarter" cette hypothèse. Édouard Philippe la juge quant à lui "assez inéluctable", en cas de blocage persistant et d'impossibilité d'adopter les textes budgétaires.
Le Rassemblement national pousse Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale. "Il n'y a qu'une seule possibilité pour sortir de cette impasse politique dans laquelle nous sommes, c'est d'en revenir aux urnes", a déclaré Jordan Bardella, en ajoutant que son parti est "prêt à incarner cette alternance, que ce soit dans le cadre d'une élection législative victorieuse ou d'une élection présidentielle".
Un autre scénario est martelé par Jean-Luc Mélenchon : la destitution du président de la République. La France insoumise va déposer une motion en ce sens à l'Assemblée nationale. "Il faut empêcher Emmanuel Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique. Voilà pourquoi il faut le destituer. Le chaos, c'est Macron", a indiqué celui qui a été candidat trois fois à l'élection présidentielle. Et d'ajouter : "Il y a une crise de régime (...) La Vème République a atteint sa limite parce qu'elle confie un pouvoir excessif à une personne qui peut gouverner pendant si longtemps sans aucune majorité".
Le départ d'Emmanuel Macron n'est pas seulement demandé par le leader de LFI. À l'opposé politiquement de lui, Jean-François Copé a réitéré dans les colonnes du Figaro sa demande d'élection présidentielle anticipée. "Emmanuel Macron doit accepter d’anticiper sa démission". Il suggère que le Président s'adresse aux Français et annonce son départ, au lendemain des élections municipales qui auront lieu les 15 et 22 mars.
Emmanuel Macron a déjà indiqué qu'une démission n'était pas à l'ordre du jour. Au JD News, le chef de l'État a répondu : "Présider, c'est faire ce pour quoi on a été élu". "J'assume aussi aujourd'hui qu'après avoir beaucoup dépensé pour protéger, il faut économiser et travailler pour rembourser", a-t-il avancé.
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