Même si l’on ne connaît pas encore la date exacte de l’élection présidentielle de 2022, on sait que, quoi qu’il arrive, dans un an jour pour jour, la passation de pouvoir aura eu lieu. On peut déjà exposer deux ou trois certitudes. La première, c’est que, décidément, le quinquennat est une des pires forfaitures politiques des dernières décennies.
Vous vous souvenez, ceux qui étaient contre, on les traitait de ringards. Parce que c’était moderne, le quinquennat. Le monde bouge, alors il fallait accélérer les mandats. Moralité, le président a passé quatre ans au pouvoir et on est à temps plein sur la prochaine présidentielle, on se contrefiche de ce qui a été fait ou pas.
Deuxième certitude, à un an d’une
présidentielle, on est toujours dans le brouillard. Il est rarissime que les
deux favoris soient ceux qu’on retrouvera au second tour. Souvenez-vous
d’Edouard Balladur, qui était déjà président, de Dominique Strauss-Kahn, même
chose. Et Alain Juppé… Ceux que les médias
donnent élus dans un fauteuil, ce sont toujours les candidats les plus
libéraux, ceux qui sont pour l’adaptation au marché.
Il y a tout de même des phénomènes qu’on peut identifier. Premier point, on le redit depuis le début du quinquennat Macron, il y a un vide politique entretenu par les deux principaux bénéficiaires : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Quatre ans qu’on nous installe la resucée du duel de 2017. Et pourtant, 75% des Français n’en veulent pas, dixit les sondages.
Pourquoi ne se
reportent-ils pas sur un autre candidat ? On sent bien qu’il y a
une sorte d’attente. Au fur et à mesure qu’on entre dans le vif du sujet, que
les candidats se déclarent, on a un peu moins souvent droit aux conjectures sur Cyril Hanouna, Jean-Marie Bigard ou Eric Zemmour. Mais le fantasme du candidat
sorti de nulle part révèle quelque chose : les gens sont prêts à tout pour
éviter de revivre le blocage de la démocratie sur le thème "Vous n’avez pas le choix, il faut faire barrage, donc vous votez comme on vous
dit."
Pour la droite, il y a un candidat déclaré, Xavier Bertrand, et pour l’instant, c’est d’un classicisme frigorifique : réforme des retraites, baisse des dépenses, sujets régaliens… Bienvenue en 1995. A gauche, c’est plus compliqué. La faute à la désunion, disent certains. Mais le problème, c’est surtout le fait que tous ces gens sont en décalage avec une part de plus en plus importante de l’électorat.
Les commentateurs expliquent en général que
c’est parce que la France se droitise. C’est faux. Sur les questions
économiques, l’investissement, le contrôle des capitaux, ils sont de gauche.
Mais de même qu’ils réclament une protection face aux bouleversements
économiques, ils veulent une protection face à l’insécurité. Est-ce que ça
démontre forcément un glissement à droite ? Tant que la gauche le croira,
elle sera incapable d’y répondre.
Il nous reste un an pour mettre sur la
table les sujets essentiels, protection de tous, réindustrialisation,
investissement, aménagement du territoire, tout ce qui change la vie. Encore
faut-il des candidats pour porter ça.
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