Durcissement du baccalauréat : si on le notait comme il y a 40 ans, "on aurait un taux de réussite de 60%", assure un enseignant sur RTL

Ce vendredi 5 décembre, Édouard Geffray a indiqué vouloir durcir les règles de notation du baccalauréat, notamment en mettant fin aux "coups de pouce", une pratique qui permettait d'accorder des points supplémentaires à un élève pour lui permettre d'accéder aux repêchages, ou en ne donnant pas la moyenne à une copie truffée de fautes.

"Je ne le savais pas comique", a réagi Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste spécialiste de l'école, au micro de RTL. Pour le spécialiste, le ministre se tromperait de cible. "Le problème n'est pas de sanctionner l'orthographe, mais de l'apprendre (…) Les jeunes lisent 12 minutes par jour. A l'inverse, ils passent 4h sur les réseaux sociaux, il faut tout reprendre."

A défaut de traiter les maux de l'école d'aujourd'hui, l'Education nationale préfère resserrer la vis au moment de l'examen. De quoi rapprocher le futur barème de notation de celui d'il y a une quarantaine d'années ? 

40% de redoublants avec la nouvelle notation du bac ?

Si les enseignants notaient les copies du bac avec la même exigence qu'il y a 40 ans, quel serait le taux de réussite ? "De 60% environ", tranche Jean-Paul Brighelli. 

Ainsi, 40% des élèves devraient alors redoubler leur Terminale. Cela poserait des problèmes logistiques puisque les écoles n'auraient "pas la place" d'accueillir autant de redoublants. "On n'a pas les profs non plus pour enseigner à 40% de redoublants, et de surcroît, je ne sais pas si beaucoup de parents accepteraient."

À la session du baccalauréat de juin 2025, le taux de réussite global s’élevait à 91,8 % en France, il montait jusqu'à 94,4% pour le bac général. Dans les années 1960, seul un jeune sur dix obtenait le diplôme, selon l'Observatoire des inégalités.