Nous célébrons l’anniversaire du 10 mai 1981. On pourrait ironiser. Vous les avez vus, hier, d’un côté, ceux qui commémoraient, au Creusot, avec les fossoyeurs François Hollande, Lionel Jospin, qui ont transformé le Parti socialiste en "grand cadavre à la renverse" (ce n’est pas de moi, c’est de BHL, c’est vous dire) et Anne Hidalgo, qui avait besoin de se positionner : "Après le 1er président de gauche de la Vème République, si on faisait la première femme président". C’est à peu près le seul argument, d’ailleurs.
Et puis, de l’autre, ceux qui ont préféré
embrasser le nouveau millénarisme. Tous à la manif pour le climat, mais chacun
de son côté. Vous me direz que le mythe de la gauche unie, c’est idiot :
en 1981, il y avait 6 candidats de gauche. Mais c’est vrai qu’ils ne se
contentaient pas de brasser l’air du moment – en 2021, c’est l’écologie, donc
ils sont tous écolos. A l’époque, le programme, c’était de changer la
vie.
Pour ce qui est de changer la vie, 1981 n’a pas forcément respecté la
promesse. C’est bien le problème. L’histoire de la gauche
au XXème siècle, c’est celle des conquêtes sociales, les congés payés, la
semaine de 40h, puis de 39h, la sécu… Parce que c’est la continuité de la
Révolution. Pas de liberté sans un minimum d’égalité.
Mais en 1983, François Mitterrand choisit d’écouter cette deuxième gauche qui trouve qu’il faut s’adapter au marché, qu’il n’y a pas d’autre politique possible. La France préservera son modèle social, bien sûr, mais comme elle accepte la jungle de la mondialisation, elle va payer son modèle social au prix fort : désindustrialisation, chômage de masse. Et quand François Hollande dans le Parisien ce matin joue les héritiers du socialisme, lui qui dès 1984, expliquait dans un petit livre écrit sous pseudonyme qu’il fallait embrasser le néolibéralisme, on croit rêver.
Vous avez l’impression que les conquêtes sociales, les Français n’en veulent plus ? Vous pensez qu’ils acceptent d’enterrer le droit du travail ? Droitisation, c’est le mot que certains à gauche mettent sur le ras-le-bol qu’éprouvent les Français à être traités d’extrémistes quand ils demandent la sécurité, une école qui fonctionne et le droit pour la France de décider qui est sur son territoire.
Mais il y a 40 ans, on pouvait être de gauche, c’est-à-dire s’opposer à l’exploitation de l’homme par l’homme, et considérer que la sécurité et l’école sont des droits. Entre temps, la gauche a préféré abandonner ça au Front National pour faire oublier ses propres reniements. Mais changer la vie, ça reste un horizon. Encore faut-il le vouloir.
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