Tabac : comment réussir son sevrage tabagique

Pour Marion Adler, médecin généraliste et tabacologue à l’hôpital Béclère, à Clamart, arrêter de fumer n'est pas qu'une question de volonté. "Le tabagisme relève d'une maladie chronique, donc on est victime et non pas coupable. Il est donc très important de pouvoir prendre les aides appropriées", précise-t-elle.

Alors comment faire en sorte de réussir son sevrage tabagique ? Pour l'invitée de Jimmy Mohamed et de Flavie Flament tout est une question de plaisir : "Arrêter de fumer ne doit pas être un supplice. Si l'arrêt du tabac est fait avec plaisir, on a envie de continuer. Il faut s'estimer comme une victime du tabac et non comme son propre bourreau", explique-t-elle. 

Aujourd'hui, de nombreux traitements sont proposés pour arrêter de fumer, notamment en pharmacie. "Ils sont remboursés, grâce à une prescription", ajoute Marion Adler. Pour débuter un sevrage, il faut d'abord mesurer sa dépendance. "Si un fumeur a la bonne dose de nicotine, il va passer des heures sans prendre de cigarette. Dès que l'envie vient, il suffit d'un traitement qui va donner assez de nicotine pour combler le manque. En revanche, si je mets par exemple un patch, et que la personne a encore envie de fumer, cela signifie que le patch n'est pas suffisant. On peut alors compléter avec d'autres substituts", résume-t-elle. 

Pour mesurer au mieux sa dépendance, il faut comprendre qu'un paquet par jour, c'est-à-dire 15 à 20 cigarettes par jour, il faudra un substitut qui proposera soit 25 milligrammes sur 16h, ou 21 milligrammes sur 24h. 

Quels substituts pour arrêter de fumer ?

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Le patch est le traitement à libération prolongée. Quand l'envie de fumer est présente sur toute une journée, le patch va aider à calmer cette envie. Pourtant, il n'est pas fiable à 100%. "Avec un patch, il reste à peu près 20% de l'envie de fumer, c'est-à-dire quand nous sommes en train de prendre mon téléphone, en train de déjeuner ou quand nous avons une émotion quelconque, j'ai une envie soudaine de fumer. Il me faut donc une nicotine d'urgence. La nicotine d'urgence, c'est quoi ? C'est toute la nicotine, sauf les patchs, c'est-à-dire les pastilles, le spray buccal et pourquoi une cigarette électronique", dit Marion Adler. 

Une autre solution s'offre à vous : la cigarette électronique. Il est clair que la vapoteuse ou la cigarette électronique ne contiennent pas de tabac, et il n'y a aucune combustion. La vaporisation de nicotine est associée à des arômes qui doivent suivre "des normes de l'AFNOR", qui sont les normes d'ingestion alimentaire. "C'est nettement mieux que de prendre la fumée de cigarette. C'est même 95% moins dangereux que le tabac. Je ne conseillerai pas une vapoteuse pour quelqu'un qui ne fume pas, mais par contre pour tous les fumeurs, si ça leur plaît et s'ils ont envie d'arrêter de fumer, une vape est un choix", conseille-t-elle. 

Marion Alder alerte sur le tabac à chauffer, qui peut être proposé comme une alternative à la cigarette : "Il faut faire attention. Le tabac à chauffer reste du tabac. Au lieu d'avoir 100% des substances cancérigènes et du goudron, il y en aura 75%, mais cela donne les mêmes maladies au bout du compte. C'est absolument à proscrire", prévient le médecin. 

Et l'hypnose ? L'acuponcture ? "Ce sont des méthodes qui ne sont pas validées dans le sevrage tabagique. Mais cela peut être un traitement complémentaire, comme le sport par exemple", rappelle-t-elle. Il est donc conseillé de prendre autant de nicotine que nécessaire selon votre dépendance dans un premier temps. Puis, complétez votre sevrage avec des séances d'hypnose si le cœur et le porte-monnaie vous l'autorise.

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