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Coronavirus : comment disparaît une épidémie ?

ÉCLAIRAGE - Selon l'OMS, une épidémie est terminée lorsque "aucun nouveau cas n'est détecté au cours de 20 jours, malgré une surveillance sensible, on peut considérer que le virus a disparu de l'hôte humain".

Un masque anti-coronavirus (illustration)
Un masque anti-coronavirus (illustration)
Crédit : Cindy Ord / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Marie Gingault
Marie Gingault

Cela fait plusieurs mois maintenant que le monde entier est plongée dans une épidémie de coronavirus. La Covid-19 a déjà contaminé plus de 4 millions de personnes et fait plus de 323.000 morts dans le monde. Tandis qu'en France se poursuit la deuxième semaine de déconfinement, une question reste bien nichée dans le coin de nos têtes : quand est-ce que cette pandémie prendra fin et comment ? 


Forcément en l'état actuel des choses, à moins d'être devin, il est bien difficile de répondre à la question "quand cela s'arrêtera-t-il". Cependant, observer les précédentes pandémies qui ont marqué l'humanité, peut nous éclairer sur ce à quoi pourrait ressembler le "comment". Selon la définition de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) : "On considère que la chaîne de transmission a été interrompue sur le site d'une flambée épidémique lorsque 20 jours se sont écoulés après que le dernier cas probable a été placé en isolement, a quitté la région ou est décédé. Si aucun nouveau cas n'est détecté au cours de ces 20 jours, malgré une surveillance sensible, on peut considérer que le virus a disparu de l'hôte humain".

Elle peut disparaître naturellement

Une épidémie peut principalement, soit disparaître de façon naturelle, soit après une intervention humaine, cela dépend de la nature du microbe responsable ainsi que du mode de transmission du virus. 

1. L'immunité collective : elle peut amener une épidémie à disparaître naturellement. Lors de certaines infections, notre corps réagit biologiquement en produisant des anticorps au moment du premier contact avec la maladie. Ces anticorps peuvent ainsi empêcher d'attraper une nouvelle fois la maladie. Selon l'Institut Pasteur, pour obtenir une immunité collective il faudrait que 50 % de la population soit infectée pour la grippe, 70% pour la Covid-19, et 90 à 95 % pour la rougeole. Cependant, comme le précise l'Institut : "Tout cela ne vaudra pour Covid-19 , bien entendu, que si l’infection naturelle protège, ce qui n’est pour l'instant pas démontré, en particulier pour les sujets qui n’ont été que porteurs".

2. La mutation : elle peut également faire mettre fin à une épidémie ou au contraire aggraver sa dangerosité. Une étude réalisée par l'Université d'Arizona et publiée dans le Journal of Virology révélait la découverte d'une mutation du Sars-Cov-2 dans laquelle 81 bases du génome ont été "supprimées définitivement". Cette mutation avait entraîné l'affaiblissement et la disparition du Sars-CoV en 2003.

Efrem Lim, le directeur de recherche, avait théorisé de la façon suivante : "Durant la phase tardive de l'épidémie, le Sars-Cov a accumulé des mutations qui ont atténué le virus. Le virus affaibli provoque une maladie moins grave qui peut avoir un avantage sélectif s'il est capable de se propager efficacement dans les populations par des personnes infectées à leur insu". 

La mutation peut avoir l'effet inverse comme dans le cas de la peste. Le passage de la bactérie de l'estomac du rat à son sang a permis sa transmission à la puce du rat, puis de la puce à l'humain.

3. La saisonnalité : Certaines épidémies sont récurrentes à certaines périodes de l'année, et disparaissent le reste du temps. C'est notamment le cas de la grippe : "Les températures froides favorisent la survie des virus grippaux ce qui explique, en partie, pourquoi les épidémies surviennent en hiver dans les climats tempérés", comme l'explique l'Institut Pasteur. 

Elle peut disparaître après une intervention de l'Homme

Une épidémie peut être éradiquée après une intervention de l'Homme, soit pas des mesures, soit grâce à des avancées scientifiques. 

1. La mise en quarantaine : en isolant les personnes infectées, on coupe la chaîne de transmission du virus. Ce confinement des malades a permis de stopper l’épidémie de SRAS en 2003 et Ebola en 2016. Cependant, la quarantaine ne promet pas une efficacité à 100%. Prenons l'exemple de la peste au Moyen-Âge, des murs étaient construits afin d'isoler certains quartiers infectés et avec eux le virus, ce qui n'a pas empêcher les rats (porteurs du virus) ainsi que les humains de passer outre.

2. La vaccination : c'est la solution la plus efficace pour éradiquer une épidémie. Le vaccin permet de générer l'immunité collective en administrant des anticorps à la population. L'épidémie de variole avait été déclarée terminée en 1980 après une campagne de vaccination massive orchestrée par l'OMS. 

3. L'hygiène : Le choléra qui tue environ 100.000 personnes chaque année, a disparu d'Europe et d'Amérique à la suite de la mise en place de plusieurs mesures, dont l'assainissement des villes. Un médecin britannique, John Snow, avait découvert dans un quartier londonien, que le choléra se diffusait par les pompes à eau. S'en est suivie une chasse au choléra et l'isolation des clusters. Ces mesures sont encore difficiles à mettre en place dans certaines régions du monde, d'où la présence de certains virus dans certains pays et pas dans d'autres.

Certaines épidémies ne disparaissent jamais

Il y a des chances pour que le virus du Sars-Cov-2 ne disparaisse jamais puisque comme le souligne Étienne Decroly directeur de recherche au CNRS, aux Échos : "Les virus transmis par l'animal ne peuvent être éradiqués, car leur réservoir persiste. Les seuls à pouvoir être éradiqués sont les virus dont l'Homme est le seul réservoir, comme celui de la variole, la rougeole ou la polio". 

En effet, la peste par exemple, continue de circuler dans le réservoir animal. Ainsi épisodiquement, le virus ressurgit dans ses foyers de contamination, principalement en Asie, et en Afrique. Le choléra quant à lui, refait surface également dans des régions où l'accès à l'eau potable est compliquée, comme au Kenya, en République démocratique du Congo ou en Tanzanie par exemple. Après le séisme de 2010, Haïti a également connu le retour de l'épidémie.

Enfin, certaines épidémies ne trouvent pas de traitement, comme c'est le cas pour le sida, qui à ce jour n'a toujours pas de vaccin pour lutter contre la maladie, et ainsi l'éradiquer. 

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