Trois mois seulement après son arrivée, Michel Barnier pourrait-il déjà quitter Matignon ? La pression se fait de plus en plus dure sur le Premier ministre, qui entame, ce lundi 2 décembre, une semaine qui pourrait s'annoncer décisive.
Alors que la gauche le menace d'une motion de censure, à laquelle pourrait se joindre le Rassemblement national, les choses se sont accélérées ces dernières heures. Après un compromis trouvé entre sénateurs et députés sur un projet de financement de la Sécurité sociale, Michel Barnier a décidé de donner des gages au RN, en refusant d'augmenter les taxes sur l'électricité et en promettant de revoir l'Aide médicale d'État. Mais cela ne suffit pas à Marine Le Pen qui lui a donné jusqu'à ce lundi pour revoir sa copie.
Si les liens entre le gouvernement et le Rassemblement national semblent s'être étiolés, Thomas Ménagé, député RN, lance un dernier appel à Michel Barnier. "Pour le premier groupe de l'Assemblée nationale, ce n'est pas déraisonnable de demander de telles lignes rouges", a-t-il jugé sur France 3. "C'est tout ou rien. Nous avons dit au Premier ministre que nous étions très raisonnables et que nous attendions qu'il réponde sur ces lignes rouges".
Mais du côté de Marine Le Pen, il semble que ce soit "rien". La cheffe de file des députés RN a dit prendre acte de la position du gouvernement, sans annoncer si son parti allait voter la motion de censure. "Il y a des chances qu'on tire les conséquences de ce comportement extrêmement ferme et sectaire", a-t-elle assuré. De son côté, Jordan Bardella reproche au gouvernement son entêtement et son sectarisme.
Le suspense reste donc entier et Michel Barnier tente de sauver sa tête en mettant la pression sur le Parti socialiste et ses 66 députés. Car s'ils s'abstiennent, il n'y a plus de majorité pour le faire tomber.
Problème : le PS estime avoir été mis de côté, assurant qu'aucune de leurs propositions n'avait été reprise. Pour autant, les socialistes ont tenté une dernière approche. "Nous avons écrit au Premier ministre et nous lui avons dit que nous étions prêts à nous-mêmes réfléchir à poser nos lignes rouges pour éviter une censure. Mais ça dépend de lui maintenant. C'est à lui de dire s'il est prêt à écouter la gauche", a déclaré Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, au Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat.
Mais le gouvernement ne semble pas prêt à se tourner vers la gauche et à ouvrir les discussions pour éviter la censure.
Tout repose désormais sur l'usage, ou non, de l'article 49-3. Car il y a une hypothèse dans laquelle Michel Barnier laisse le vote se dérouler. Le budget de la Sécurité sociale serait alors rejeté par l'Assemblée et retournerait ainsi au Sénat pour une seconde lecture, laissant au Premier ministre un ultime sursis.
Ce qui est certain, c'est qu'en cas de recours à l'article 49-3, la gauche déposera aussitôt une motion de censure, qui sera débattue 48 heures plus tard, minimum. Si, pendant ce laps de temps, le gouvernement ne peut pas changer le texte, Michel Barnier peut en revanche tenter d'amadouer le RN avec d'autres annonces.
L'entourage du locataire de Matignon précise d'ailleurs qu'il restera ouvert à un dialogue, qui pourrait malgré tout lui être fatal. Car en donnant trop de gages au Rassemblement national, ce sont les macronistes qui pourraient être tentés de le lâcher. C'est donc une semaine d'équilibriste qui attend Michel Barnier.
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