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Législatives : Macron, Le Pen, Mélenchon... Les dernières infos sur le mercato en cours

ECLAIRAGE - Coalition, soutien alliances... Les négociations sont lancées en vue des élections législatives. Que ce soit pour LaREM, le RN, LR ou encore LFI, les tensions s'intensifient.

Emmanuel Macron devant le palais de l'Élysée le 28 février 2022
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
Marie-Pierre Haddad & AFP
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Pas de trêve. La bataille des législatives n'a attendu que quelques minutes après la réélection d'Emmanuel Macron pour être lancée. Pas de place aux états d'âme : la classe politique a acté l'envolée de certains et le déclin des autres. 

Du côté des grands vainqueurs, en position de favori pour les législatives, Emmanuel Macron et sa majorité ont pris la tête du peloton. Comme pour la présidentielle, le Rassemblement national mené par Marine Le Pen prend le rôle de challenger. Mais c'est sans oublier l'outsider qui vient rebattre les cartes : Jean-Luc Mélenchon

Du côté des perdants, Les Républicains tentent de se trouver une ligne entre Emmanuel Macron et Eric Zemmour. Quant au Parti socialiste, le ton monte en interne entre ceux qui prônent une coalition avec la France insoumise et ceux qui veulent conserver leur indépendance. EELV aussi a rejoint les négociations. 

Macron prépare les législatives

Le choix du premier ministre est intimement lié aux élections législatives. C'est lui qui impulsera la stratégie voulue par Emmanuel Macron. Lors de son premier déplacement depuis sa réélection, le président de la République a dressé le portrait-robot du locataire de Matignon

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"Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout. Jean Castex venait de la droite ; il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c'est aussi un homme de cœur et il a la fibre sociale". Et d'ajouter : "Je nommerai quelqu'un qui est attaché à la question sociale, environnementale et productive".

Emmanuel Macron veut aussi consolider sa majorité sous un grand parti unique. Un bureau exécutif de La République En Marche s'est tenu, le 26 avril, pour discuter stratégie et investitures. Le parti Horizons n'a pas été convié et n'a pas hésité à partager sa surprise. "La discussion avec les partenaires de la majorité, que nous avons sollicitée, n'a pas eu lieu. Nous en sommes surpris. Et nous attendons qu'elle ait lieu", a fait savoir un membre du parti d'Edouard Philippe à l'AFP.

La guerre Le Pen-Zemmour se poursuit

Marine Le Pen, qui a essuyé sa troisième défaite présidentielle, est désormais confrontée au défi des alliances, notamment en vue des législatives, et à l'avenir de son parti dont elle ne devrait pas reprendre la présidence. Avec un score inégalé de 41,5% des voix au second tour, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle nourrit l'espoir d'obtenir un groupe à l'Assemblée, ce qui nécessite d'avoir plus de 15 députés. Le RN ne dispose actuellement que de 7 députés dont une apparentée, Emmanuelle Ménard, mais la candidate est arrivée en tête au second tour dans 159 circonscriptions. 

Eric Zemmour, qui reproche au RN de refuser un accord pour les législatives, a indiqué que son parti ne présenterait "pas de candidat" face à Marine Le Pen (RN), Eric Ciotti (LR) et Nicolas Dupont Aignan (Debout la France) au nom de "l'union nationale". Créé au mois de décembre, Reconquête! s'apprête à traverser un moment très délicat aux législatives : depuis une dizaine de jours, les zemmouristes, dont le champion a recueilli 7,07% des voix au premier tour de la présidentielle, ne cessent de tambouriner à la porte du RN qui refuse un accord entre les deux partis d'extrême droite. 

Le camp de Marine Le Pen reproche à Eric Zemmour ses déclarations répétées sur l'incapacité de la candidate du RN à gagner la présidentielle ou sa sortie de dimanche soir sur "la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", du père Jean-Marie à sa fille Marine, qui a terminé avec 41,5% des voix au second tour. Des membres du RN critiquent aussi les "traîtres" qui ont quitté le parti pour rejoindre Reconquête! pendant la campagne présidentielle. 

Soutenir Eric Zemmour, "c'est une voie sans issue, il vaut mieux proposer que vociférer", a souligné mercredi le porte-porte du RN Laurent Jacobelli, sur France Culture. "Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Eric Zemmour qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Eric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement", a-t-il ajouté, en faisant valoir que la vocation du parti n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile", à propos de Reconquête!. 

Le RN n'exclut pas une exception pour l'ex-LR Guillaume Peltier, vice-président du parti zemmouriste et député sortant (élu en 2017 sous l'étiquette LR) en Loir-et-Cher, ou Stanislas Rigault, président des jeunes de Génération Zemmour, tenté par une candidature aux législatives. "En théorie, pourquoi pas. S'ils se rendent compte que le choix de soutenir le Rassemblement national est probablement plus utile. Tout le monde fait des erreurs de parcours", a commenté Laurent Jacobelli.

LR veut garder son indépendance

Côté Les Républicains, les blessures résultant du choix de la ligne politique sont exposées. Le parti présidé par Christian Jacob a réaffirmé son "indépendance" face à Emmanuel Macron, alors que certains membres pourraient être tentés de rallier le parti présidentiel. 

"Il n'y a pas de double appartenance, il n'y en aura jamais" et "on ne peut pas être Les Républicains et majorité présidentielle", a martelé Christian Jacob à l'issue d'un conseil stratégique. Lors de cette réunion, une motion a été adoptée pour affirmer : "Notre famille politique porte sa propre voix" d'une "droite indépendante et populaire qui doit exister par elle-même"

Ce texte a été adopté à l'unanimité moins deux abstentions, celles du patron des députés Damien Abad et du maire de La Garenne-Colombes Philippe Juvin. "Je crois que les partis de gouvernement doivent travailler ensemble", a affirmé l'ancien candidat au congrès LR. Damien Abad est lui au centre de spéculations sur une coopération avec la macronie, décuplées depuis la révélation d'une rencontre récente avec Thierry Solère, l'ex-LR devenu conseiller d'Emmanuel Macron

Mais le patron de LR a prévenu : "l'engagement qui sera signé par tous nos candidats est de siéger dans un groupe qui est totalement indépendant". Le parti, qui n'a totalisé que 4,8% des voix au premier tour de la présidentielle, a réitéré sa position "ni fongibles dans le macronisme, ni dans le lepénisme" adoptée après le premier tour.  

LFI et le PS se déchirent

Des tractations historiques. Les discussions entre La France insoumise et le Parti socialiste ont démarré par une rencontre "positive" selon les protagonistes, contrastant avec les tensions stratégiques et de fond qui continuent de perturber les discussions entre Insoumis et écologistes. "On n'avait pas l'impression de discuter avec le même PS qu'il y a deux, trois ans", a rapporté le négociateur en chef de LFI Manuel Bompard, qui a par ailleurs entamé d'autres discussions bilatérales depuis plus d'une semaine avec EELV, le PCF et le NPA. 

LFI affiche son ambition d'obtenir la fonction de premier ministre pour Jean-Luc Mélenchon par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, après sa solide troisième place à la présidentielle (21,95%). "Il y a clairement une volonté d'afficher une rupture avec le PS de François Hollande, ils n'avaient pas de difficulté à s'engager sur l'abrogation de la loi El Khomri, sur la VIe République, le blocage des prix, qui sont pour nous des marqueurs importants", s'est réjoui l'eurodéputé LFI. 
    
Envisager un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon est un tournant majeur pour les socialistes. Sous la contrainte car, avec 1,7% des voix à la présidentielle, le PS est menacé de disparition. Depuis le vote par son Conseil national, il y a huit jours, d'une volonté de discuter avec LFI pour les législatives des 12 et 19 juin, le PS est en proie à des tensions. 
"Une coalition n'est pas une soumission", a défendu Olivier Faure, dans Le Figaro

Critiqué lors d'un bureau national par le courant minoritaire du parti deux jours plus tôt, le premier secrétaire du PS avait invité ceux qui pensent "qu'il n'y a plus rien à faire" à partir. Une situation qui a fait bondir François Hollande. Sur Franceinfo, l'ancien président de la République a indiqué : "Ce n'est pas une discussion qui est en cause, c'est une disparition. Discuter c'est nécessaire, disparaître c'est impossible".

LFI et EELV négocient

Ce sont d'autres types de tension qui ralentissent les discussions entre LFI et EELV depuis le début de semaine. LFI a regretté que leurs interlocuteurs aient semblé "revenir" sur leur accord incluant la retraite à 60 ans, le blocage des prix du carburant et l'application du principe de désobéissance en Europe "quand cela est indispensable pour appliquer notre programme". 

Manuel Bompard a en particulier mis en cause des propos de Yannick Jadot, réticent à reconnaître le leadership de Jean-Luc Mélenchon. Le chef des Verts Julien Bayou a organisé mercredi une conférence de presse pour démentir des divergences sur le "blocage du prix de l'essence" et sur la retraite à 60 ans, requérant juste pour ce dernier point le "financement". Il a aussi reconnu la nécessité d'un compromis sur l'Union européenne. 

Sur les circonscriptions, sources d'âpres négociations, Julien Bayou a indiqué : "Nous avions d'abord demandé 32 circonscriptions sur les 100 meilleures, ils nous ont dit 16", et désormais les écolos en demandent 20. Trop souvent LFI "veut le quasi effacement des candidats des écologistes", a-t-il dénoncé. 

Dans un entretien à L'Humanité, Jean-Luc Mélenchon a tenu à rassurer : "Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun", qui "permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d'entrer en action". 

Un accord LFI-PCF dans l'attente

Dernier axe de la coalition LFI : le PCF. Les discussions autour d'un accord "piétinent", a regretté le chef de file des communistes Fabien Roussel. L'ancien candidat à l'élection présidentielle réclame que les communistes, les insoumis, les socialistes et les écologistes se réunissent pour "lever les points de blocage". 

"Cela n'avance pas assez vite parce que nous n'avons pas le sentiment que toutes les conditions sont réunies pour enclencher cette dynamique" de rassemblement, a déclaré Fabien Roussel sur Public Sénat. "Ce qui manque, c'est qu'on arrive à passer d'un ralliement à l'Union populaire avec un logo et un homme à un rassemblement qui respecte l'ensemble des forces et qui nous permette d'enclencher une dynamique", a-t-il insisté. 

"Ca ne peut pas être : 'Ralliez-vous à mon programme, ralliez-vous à mon logo et avec un objectif, élisez-moi Premier ministre'", a-t-il estimé. Pour lui, ce contrat de législature doit permettre de "se mettre d'accord sur les dix propositions que nous nous engageons à mettre en œuvre dès le mois de juillet", comme la hausse des salaires et du Smic, le blocage des prix, ou l'abrogation de la loi El Khomri. 

Ce contrat doit rassembler sur "deux ou trois pages les points sur lesquels nous pouvons nous retrouver" et "pas sur 300 pages", a-t-il insisté en référence au programme de La France insoumise. Mais pour cela, Fabien Roussel demande que "nous arrivions à nous rencontrer ensemble, les quatre forces politiques", pour "lever les différents points de blocage qui existent aujourd'hui", alors que pour l'instant, seules des discussions bilatérales ont eu lieu avec les insoumis. 

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