Cesser le combat, c’est mourir : voilà d'abord ce qui anime Jean-Luc
Mélenchon. "Le combat, jusqu’au dernier
souffle", comme il l'a dit sur BFMTV. Et il ne faut pas se tromper sur le leader de la
France insoumise : les opérations politiques, c’est sa vie. Là, il en invente une belle : gagner les législatives pour devenir Premier ministre, qu’importe le Président ou la Présidente, Emmanuel Macron ou Marine Le Pen : ce n'est pas son problème.
Il veut transformer son échec du premier tour en espérance de troisième tour et souder ainsi son électorat pour qu’il ne
retourne pas à l’abstention. Avec son opération, Le leader de la France
Insoumise souhaite réussir une OPA inamicale et totale sur la gauche, vendre une cohabitation la veille d’un débat
d’entre-deux-tours pour dans deux mois. Il fallait trouver l’idée. Jean-Luc Mélenchon a toujours de la ressource.
Je peine à y croire plus d'une seconde et demi. Jean-Luc Mélenchon part de plusieurs constats. D'abord, il constate que l’élection présidentielle voit s’opposer au
second tour un anti-lepénisme et un anti-macronisme. Dans ces deux rejets, le leader de la France
insoumise pense qu’il a eu, lui, un vote d’adhésion. Première erreur.
Son deuxième constat, c’est que ses électeurs sont bien plus propices
que la moyenne à s’abstenir aux législatives. Pour rappel, en 2017, l’élection des
députés avait été boudée par plus d’un électeur sur 2. Un record qui avait permis à Emmanuel Macron de
bénéficier d’une large majorité à l’Assemblée. Cette fois-ci, Jean-Luc Mélenchon compte sur la déception des
11 millions de voix à gauche à la présidentielle pour un troisième tour en
juin. Deuxième erreur.
Ensuite, Jean-Luc Mélenchon estime que c’est son
programme qui a séduit. Un programme à prendre ou à laisser pour ceux des écolos, des communistes ou des socialistes qui voudraient le rejoindre. Troisième erreur.
Le faire croire est habile de la part de Jean-Luc Mélenchon pour remotiver ses troupes et pour s’installer en monopole à gauche. Mais si l’on prend les résultats du premier tour de la présidentielle : la gauche, c'est-à-dire, France Insoumise, écolos, PC, PS, NPA réunit, c’est large, la gauche est arrivée en tête dans 128 circonscriptions.
S’il y a accord entre tous ces partis, ce qui n’arrivera pas, et si les électeurs revotent tous aux législatives, ce qui n’arrivera probablement pas non plus, la gauche serait encore loin des 289 députés nécessaires pour une majorité à l’Assemblée et pour avoir un premier ministre à Matignon. Mais Jean-Luc Mélenchon sera toujours là, même jusqu'au dernier souffle.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.