Législatives 2022 : les 13 circonscriptions à surveiller de près
Ministres actuels ou sortants, anciens candidats à la présidentielle, personnalités issues de la société civile : tous seront en lice les 12 et 19 juin pour tenter de décrocher un siège de député.
Dimanche 12 juin aura lieu le premier tour des élections législatives. Un scrutin incertain à l'issue duquel Emmanuel Macron n'est pas sûr d'obtenir une majorité absolue.
Plus largement, les enjeux de ce scrutin incertain sont multiples. Emmanuel Macron réussira-t-il son pari de constituer une majorité à l'Assemblée ? Quels ministres risquent leur place ? Le RN réussira-t-il à faire élire au moins 15 députés pour obtenir un groupe à l'Assemblée ? Les résultats permettront également de faire le point sur les partis historiques, à savoir le Parti socialiste et Les Républicains, sortis très affaiblis de cette élection présidentielle. Certaines circonscriptions seront à observer d'un peu plus près, de par leur enjeu particulier. Tour d'horizon des treize points que RTL surveille en vue des législatives.
5e circonscription de l'Ain : Damien Abad y joue son avenir politique
Dans la 5e circonscription de l'Ain, le ministre des Solidarités Damien Abad, dans la tourmente après des accusations de viol, joue son avenir politique. Les accusations de viol auront-elles un impact sur le résultat de l'élection ?
Seule véritable prise de la macronie, s'il perd dans son fief électoral où il s'était imposé haut la main sous l'étiquette LR, il devra démissionner du gouvernement. Transfuge des Républicains, il fait face à un adversaire de son ancien camp, Julien Martinez. Dans cette circonscription, les électeurs ont placé Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle avec 25,4% des voix.
4e circonscription du Loiret : Jean-Michel Blanquer, le parachuté
Plusieurs membres du gouvernement sortant se soumettent pour la première fois au scrutin démocratique. C'est le cas de l'ancien ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer. Son baptême du feu aura lieu dans la 4e circonscription du Loiret qui a toujours voté à droite depuis 1958. Face à lui, les candidats Ariel Lévy (LR), Bruno Nottin (Nupes) et Thomas Ménagé (RN) l'accuse de "parachutage".
Du côté de Montargis, il entend conquérir le siège du sortant Jean-Pierre Door (LR), élu depuis 2002, qui ne se représente pas. Marine Le Pen (RN) est arrivée en tête dans cette circonscription au premier (32%) et au second tour (52%) de la présidentielle. Jean-Michel Blanquer semble être en mauvaise posture dans sa circonscription d'après un sondage publié par le JDD publiée fin mai. L'enquête démontre que l'ex-ministre peinerait à se qualifier au second tour face au RN et à la Nupes.
4e circonscription du Var : Éric Zemmour espère avoir un siège à l'Assemblée
Arrivé 4e de la présidentielle avec 7% des voix, Éric Zemmour a longtemps hésité avant d'avant d'annoncer sa candidature à Saint-Tropez, le scrutin de juin s'annonçant assez compliqué pour son camp après l'échec d'un accord avec le RN. Si Éric Zemmour "se présente, il part au carton", lançait Jordan Bardella le 11 mai dernier.
Éric Zemmour a choisi de se présenter dans la 4e circonscription du Var, dans laquelle il avait fait un de ses meilleurs scores au premier tour de la présidentielle. Une circonscription où l'extrême droite a recueilli au total près de 47% des suffrages, Marine Le Pen étant arrivée première avec un tiers des voix devant Emmanuel Macron (24,1%). Le leader de Reconquête! aura face à lui un candidat RN, Philippe Lottiaux, et la sortante LREM Sereine Mauborgne. Éric Zemmour parviendra-t-il à obtenir une place à l'Assemblée, ou, plus largement, peut-il espérer obtenir des sièges dans l'hémicycle pour ses députés de Reconquête ?
4e circonscription des Bouches-du-Rhône : Manuel Bompard succède à Jean-Luc Mélenchon
Passation de témoin : l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a renoncé à se présenter aux législatives, a cédé sa circonscription à Marseille, historiquement ancrée à gauche, à son directeur de campagne, Manuel Bompard. Au premier tour de la présidentielle, le leader de LFI y avait obtenu plus de la moitié des voix (54,4%). Manuel Bompard, battu il y a cinq ans en Haute-Garonne, se défend lui aussi d'être parachuté. Il ne pourra d'ailleurs pas voter pour lui-même, étant inscrit sur la liste électorale d'une autre circonscription.
6e circonscription du Calvados : Élisabeth Borne y joue sa place
C'est la première fois que la cheffe du gouvernement se présente aux législatives. Élisabeth Borne est candidate au cœur du bocage normand, dans la 6e circonscription du Calvados. Originaire de Livarot, elle se défend d'être parachutée là où LREM avait obtenu l'un de ses meilleurs résultats en 2017 avec Alain Tourret, le sortant qui ne se représente pas. Elle affrontera un jeune investi par la Nupes, Noé Gauchard, et un candidat RN, Jean-Philippe Roy. Au premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron est arrivé ici en tête avec 30,8% des voix. La Première ministre ne prend donc a priori pas beaucoup de risque.
10e circonscription des Hauts-de-Seine : Gabriel Attal y est candidat
L'ancien porte-parole du gouvernement, nommé ministre des comptes publics dans le gouvernement Borne, est candidat à sa réélection dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine. "Je suis candidat à ma réélection car, il y a cinq ans, les électeurs ont fait ce choix audacieux de m’élire, ce qui m’a permis d’avoir ce parcours au sein du gouvernement. Je trouve ça sain de renouveler leur confiance. Si je ne suis pas élu, évidemment que je quitterai le gouvernement, c'est la règle", a déclaré Gabriel Attal, d'après des propos rapportés par Le Parisien, le 25 mai dernier.
La 10e circonscription regroupe Issy-les-Moulineaux, Vanves et Boulogne-Sud, villes où le score d'Emmanuel Macron est en pleine progression. Le président est d'ailleurs arrivé en tête dans cette circonscription au premier tour de la présidentielle avec 38,75% des suffrages, contre 24,12% pour Jean-Luc Mélenchon et 7,69% récoltés par Marine Le Pen. Gabriel Attal ne prend donc a priori pas de risque lui non plus.
4e circonscription de l'Oise : le transfuge LR Éric Woerth investi par la majorité présidentielle
Le transfuge LR Éric Woerth est de nouveau candidat aux législatives, mais cette fois-ci sous l'étiquette de la majorité présidentielle. Ancien LR, durant la campagne, il a tenté de séduire les macronistes dans l'Oise. L'ancien ministre sous Nicolas Sarkozy avait été élu en 2017 avec 51,98% des voix dans la 4e circonscription de l'Oise qui regroupe notamment le canton de Chantilly où il a été maire pendant 22 ans. Face à lui, la candidate macroniste avait obtenu 48,02% des suffrages.
Dans un entretien au Parisien publié le 9 février dernier, Éric Woerth avait annoncé son ralliement à Emmanuel Macron, estimant que son choix permettra de défendre au mieux "l’intérêt de la France et des Français". "C’est le fruit d’une longue réflexion. Je ne suis pas transgressif par nature, je comprends que cela puisse susciter de la surprise. Mais je pense profondément qu’un second mandat d’Emmanuel Macron serait une chance pour la France, comme ça aurait été le cas pour Nicolas Sarkozy", expliquait l'ex-président de la commission des Finances à l'Assemblée. À ce moment-là, la droite perdait une de ses figures. Son départ a d'ailleurs été un coup dur pour la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse. Parviendra-t-il à se faire élire sous l'étiquette macroniste ?
11e circonscription du Pas-de-Calais : Marine Le Pen y est candidate
Marine Le Pen a finalement décidé d'être candidate à sa réélection dans le Pas-de-Calais. La finaliste de la présidentielle a lancé sa campagne à Hénin-Beaumont le 8 mai dernier. En 2017, Marine Le Pen avait obtenu 58,60% des voix contre son adversaire, la candidate de LaREM, Anne Roquet (41,40%). Dans la région des Hauts-de-France, Marine Le Pen avait remporté 52,14% des voix lors de la présidentielle. D'après son entourage, il "n'y a pas d'enjeu" pour elle de débattre avec les autres candidats de sa circonscription.
Hormis sa réélection, l'ancienne présidente du RN espère que son parti parviendra à faire élire au moins 15 députés pour avoir un groupe à l'Assemblée nationale. En 2017, le RN n'avait obtenu que huit députés.
6e circonscription des Hauts-de-Seine : la sœur de Marine Le Pen a décidé de se présenter
Investie par le Rassemblement national comme candidate aux élections législatives dans la 6ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine, Marie-Caroline Le Pen n'a jamais remporté ces élections. Elle avait présenté sa candidature dans la même circonscription lors des élections de 1993 et 1995, mais avait perdu face à Nicolas Sarkozy. La sœur de Marine Le Pen fera face à Constance Le Grip, la députée sortante, investie par la majorité présidentielle.
11e circonscription de Seine-et-Marne : Olivier Faure y est candidat sous l'étiquette de la Nupes
Parmi les 70 socialistes en lice au sein de la Nupes, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. Il est candidat à sa réélection dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne, où il est élu depuis 2012 et a de fortes chances de le remporter. Il y a cinq ans, lors des législatives, Olivier Faure avait obtenu 61,09 % des suffrages exprimés contre 38,91 % obtenus par la candidate de LaREM Amandine Rubinelli.
Olivier Faure avait pris des risques pour son parti en décidant de s'allier à l'accord de la Nupes présidé par Jean-Luc Mélenchon. Sa décision avait déclenché un conflit générationnel dans les rangs socialistes entre les éléphants et la jeune garde du PS. Les ténors du parti, comme François Hollande ou Bernard Cazeneuve qui avaient vivement dénoncé le choix pris par le premier secrétaire du parti. Parviendra-t-il à se faire élire sous l'étiquette de la Nupes ?
10e circonscription du Nord : Gérald Darmanin est candidat
C'est dans la 4e circonscription du Nord que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a été investi par la majorité présidentielle pour les élections législatives. La circonscription comprend notamment la ville de Tourcoing, dans laquelle il a été maire. "Après en avoir parlé avec le président de la République, j'ai décidé (...) d'être candidat au mois de juin prochain", avait-il lancé en mai dernier. Le député sortant, Vincent Ledoux, membre du groupe Agir ensemble, sera son suppléant qui prendra donc sa place si Gérald Darmanin est élu et maintien sa place au sein du gouvernement.
Au début de la campagne, l'ancienne candidate LR de la circonscription, Claudine Hue, s'est retirée de la course à l'Assemblée pour soutenir le ministre reconduit à Beauvau. Mais depuis les incidents survenus au Stade de France, la campagne de Gérald Darmanin a été quelque peu bousculée. La polémique aura-t-elle eu un impact sur le vote des électeurs ?
5e circonscription des Français de l'étranger : l'échec de Manuel Valls, la victoire du candidat dissident ?
Manuel Valls fait son retour en politique en France. Du moins, il aura essayé. L'ancien premier ministre socialiste était candidat aux élections législatives dans la 5e circonscription des Français de l'étranger, qui regroupe les circonscriptions de l'Espagne, du Portugal, de Monaco et d'Andorre. Dimanche 5 juin dernier, Manuel Valls a été éliminé lors du premier tour des législatives. "Je prends acte des résultats (...) Si la dissidence et la division ont semé la confusion, je ne peux pas ignorer mon score et le fait que ma candidature n'a pas convaincu", a-t-il dit sur Twitter, avant même que les résultats officiels ne soient publiés par le ministère des Affaires étrangères.
Il a ensuite appelé à faire barrage au deuxième tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre, arrivé en tête avec 27% des suffrages. Face à lui, Stéphane Vojetta, le dissident macroniste désormais soutenu par la majorité présidentielle pour le second tour qui aura lieu le 12 juin prochain.
12e circonscription de Paris : Olivia Grégoire candidate à sa réélection
La porte-parole du gouvernement est candidate à sa réélection dans la 12e circonscription de Paris qui regroupe une partie des VIIe et XVe arrondissements de la capitale. En 2017, elle avait été élue face au député sortant Philippe Goujon qui était aussi maire LR du 15e arrondissement.
Dans cette circonscription, Emmanuel Macron avait obtenu près de 42,7% des voix au premier tour de la présidentielle, loin devant Jean-Luc Mélenchon qui avait récolté 17,3% des suffrages. Olivia Grégoire était donc en bonne voie pour remporter les législatives et, de ce fait, garder sa place au sein du gouvernement d'Élisabeth Borne. Ce sera alors sa suppléante, Fanta Berete, qui siégera à l'Assemblée. Résultats les 12 et 19 juin prochains à suivre en direct sur RTL.fr.
Pour retrouver les programmes des candidats, rendez-vous sur le comparateur de programme de RTL.fr. De la même manière, pour trouver les candidats et leurs suppléants circonscription par circonscription, voici comment vous y prendre. Enfin, les résultats seront disponibles dès le 12 juin à 20 heures sur le site de RTL territoire par territoire.
