Sous le quinquennat de François Hollande, le PS aura vu s'affronter dans une guerre fratricide les partisans de la gauche de gouvernement et les frondeurs. Cinq ans après le départ du président socialiste de l'Élysée, une fracture de générations vient ancrer la division chez les socialistes.
Après une semaine de débats, négociations et interpellations dans les médias, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et le Parti socialiste d'Olivier Faure se sont rejoints sur un "accord de principe" pour les législatives. Autrement dit : le partage des circonscriptions. Ainsi, les socialistes en ont obtenu 70, comme l'a indiqué la direction du PS à l'AFP.
On pourrait croire que le plus délicat est passé pour le Parti socialiste. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Olivier Faure doit désormais soumettre l'accord en interne et contenir une fronde interne, menée par les éléphants socialistes.
Une nouvelle guerre de générations oppose ainsi les ténors du parti, à la jeune garde. La campagne présidentielle de 2022 et le score historiquement bas du parti à la rose ont poussé le PS à mettre le doigt sur un tabou : une alliance avec l'ennemi juré, Jean-Luc Mélenchon. En jeu : l'avenir du parti.
Au lendemain du second tour de l'élection présidentielle, le premier secrétaire du parti Olivier Faure a milité pour une alliance. "Une coalition n'est pas une soumission", a-t-il expliqué dès les premiers jours de négociations. Contrairement à certains à gauche, "les gauches ne sont pas irréconciliables" selon lui, même si "des désaccords demeureront". "Nous devons éviter de nous affronter dans les circonscriptions où il y a des députés sortants qui partagent la même volonté de justice sociale et écologique, et ensuite une répartition qui tienne compte de la présidentielle mais aussi des implantations locales et des élections intermédiaires", réclame-t-il.
A ses côtés, Olivier Faure peut compter notamment sur Stéphane Troussel du bureau national du PS. Le président du département de la Seine-Saint-Denis a indiqué : "Il n'y a pas de plan B pour ceux qui considèrent que le Parti socialiste doit avoir un rôle à l'échelle nationale". D'après lui, deux options s'offrent au PS. "Soit c'est accord, soit c'est se tourner vers la macronie".
Levée de boucliers chez les socialistes ayant déjà dirigé ou gouverné et désormais loin du pouvoir. À commencer par François Hollande qui n'a pas ménagé ses critiques à l'encontre d'Olivier Faure. Rien d'étonnant jusque-là puisque les deux politiques entretiennent des relations exécrables. L'ancien président de la République a indiqué au quotidien régional La Montagne qu'il "récusait" l'accord sur "le fond et même sur les circonscriptions". Son entourage a précisé qu'il s'exprimerait plus en détail "en début de semaine prochaine".
L'ancien premier ministre, sous François Hollande, Bernard Cazeneuve a, lui aussi, milité contre cette coalition. Quelques minutes après l'officialisation de l'accord entre le PS et LFI, il a annoncé avoir "quitté le Parti socialiste". Il critique "La France Insoumise, dont j'ai eu à subir la violence, l'outrance des positions, les insultes aussi quand j'étais au gouvernement, notamment lorsque s'est produite la mort de Rémi Fraisse". Un militant mort lors d'une manifestation en 2014, alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.
Une position aussi partagée par le prédécesseur d'Olivier Faure à la tête du PS : Jean-Christophe Cambadélis. "Il serait temps de se coordonner pour résister et se refondre. Parlons-nous, les Amis !", a-t-il lancé dans une lettre ouverte à tous les Socialistes". L'ancien président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone a aussi indiqué son refus de voir le PS signé un accord avec LFI.
Le maire socialiste du Mans Stéphane Le Foll souhaite prendre la tête de la fronde. Il s'est dit prêt mercredi à "conduire la campagne" pour les législatives des dissidents du PS en cas d'accord de son parti avec LFI. "Je fais la campagne des législatives puis j'ai donné un rendez-vous le 16 juillet parce que je considère qu'il y a une autre gauche, il y a une gauche qui doit se reconstruire et qui doit rebâtir une ligne politique qui n'est pas celle qui a été suivie pendant cinq ans", a-t-il expliqué.
Olivier Faure avait quant à lui adressé un message aux éléphants du parti. "Les gens, quand ils voient Manuel Valls à la télévision, ils disent 'c’est ça le PS' et ils pensent que le PS ce sont des gens qui sont juste en attente de trahir quelqu’un", a-t-il taclé. "Ces gens-là", réticent à l'accord avec LFI devraient "se poser quelques questions, a minima". Il les tient responsable de cette situation en citant notamment la loi El-Khomri, le 49.3 et le débat sur la déchéance de nationalité.
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