Dans la période que nous vivons, s’intéresser à des débats entre le gouvernement et les députés et les sénateurs peut sembler assez futile... Pourquoi faire de la politique quand nous comptons nos morts ? Dans cette crise inédite, comme après les attentats, nous entrons dans une phase très particulière. Nous plongeons dans "l'état d'urgence sanitaire" sans savoir quand nous allons en sortir.
Il y a des restrictions de circulation comme il n'y en a jamais dans des démocraties. Bien sûr, les dispositions du gouvernement vont être adoptées, ce n'est pas la question. Il n'y a aucun suspens. Mais elles le seront en toute transparence et avec des débats. C'est très important.
Vous savez, la peur est souvent mauvaise conseillère. On est vite tenté d'abandonner nos grands principes. Alors concrètement, comment cela va se passer, sachant que l'Assemblée a été l'un des premiers foyers d'infection de coronavirus en France avec 26 cas détectés à ce jour ?
Aujourd'hui et demain, il n'y aura que trois représentants de chaque formation politique ainsi que les ministres concernés à l'Assemblée. Les sénateurs seront un peu plus nombreux, ils se retrouveront dans les hémicycles avec des distances de sécurité.
S'ils ont mené la préparation par téléconférence, comme les entreprises le font en ce moment, le règlement impose depuis sa création que le vote soit réalisé lors d'une réunion physique. C'est la même chose pour les questions au gouvernement, qui sont maintenues. Dans l’Histoire, l’Assemblée n’a jamais arrêté de se réunir. Jamais, sauf sous l’occupation et Pétain. Aujourd'hui et demain, députés et sénateurs doivent donc adopter plusieurs textes de loi.
Ceux qui sont présents auront des délégations de vote pour les absents. Ils doivent autoriser le gouvernement à repousser les élections, à prendre des mesures économiques et à décréter l'état d'urgence sanitaire. Les mesures qui s'annoncent ne sont pas anodines : elles vont donner beaucoup de pouvoir au gouvernement.
Par exemple, il sera possible de réquisitionner des entreprises pour limiter les faillites. Votre patron pourrait être autorisé à vous imposer de prendre des vacances pour faire face à la chute d'activité ou, au contraire, dans les activités les plus sensibles, à largement dépasser le temps de travail.
Tous les parlementaires que j'ai contacté mercredi soir m’ont dit qu'ils joueraient le jeu. Comme ils l'ont fait, un peu dans le même empressement, lors de la crise des "gilets jaunes". Mais ils veulent des garde-fous et un vrai contrôle des parlementaires sur cette forme de pleins pouvoirs.
Dans le même temps, ils promettent de continuer aussi d'interpeller le gouvernement sur des questions que tout le monde se pose. Par exemple, malgré les annonces du Président lundi soir, pourquoi a-t-on encore des témoignages de soignants qui n'ont pas masques ? Et pourquoi les caissières de supermarchés peuvent-elles travailler sans masques ? Ou encore pourquoi l’armée a subitement "identifié", comme le dit la ministre des Armées, 5 millions de masques ?
C'est aussi pour ça que la démocratie, dans ces temps troublés, n'est pas accessoire et ne peut pas faire de pause. Les députés et les sénateurs ne manqueront pas de le dire aux questions d'actualité aujourd'hui au Sénat.
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