Le chef de l’État a pris la parole pour la deuxième fois, en seulement 5 jours, devant les Français sur la crise du coronavirus. Une allocution nécessaire, indispensable même car elle sert d’abord à effacer des semaines de flottement.
Jusque-là, le virus était présent, mais il ne fallait pas, ni affoler les Français, ni précipiter la chute de l’économie. Les décisions prises n’étaient que celles des médecins et des scientifiques. Ils les avaient suggérées et validées.
Comme si les décisions avaient été déléguées, alors qu’elles sont par nature politiques. Le chef de l’État ne peut pas s’exonérer ou se protéger derrière les "blouses blanches". Toutes ces semaines d’attentes, de décisions non contraignantes ont vraiment pris fin hier soir. Nous semblions face à une urgence relative, pas encore catastrophique maintenant nous y sommes.
Alors comme pour rattraper un décalage, un retard, Emmanuel Macron a été obligé de dire 6 fois que nous étions en guerre. Comment expliquer ce décalage ? Depuis le début, il y a une forme de "en même temps"qui parasite les messages. Le virus est là… mais nous contenons l’épidémie mieux que nos voisins. Le virus est là… mais vous pouvez continuer de sortir au théâtre. Le virus est là… mais vous pouvez aller voter.
Hier soir, nous sommes donc entrés en guerre. Mais Emmanuel Macron s’est gardé de tout catastrophisme. Il a eu du mal à dire clairement, franchement que nous étions désormais pour au moins 15 jours, confinés chez nous. Il a fallu attendre 22 heures pour entendre les explications et le ton ferme de Christophe Castaner pour comprendre ce qu’étaient vraiment les mesures de confinement.
La réalité a rattrapé, dépassé ces derniers jours la parole présidentielle
Olivier Bost
On peut comprendre la répartition des rôles. Le Président voulait-il faire preuve de retenue ? Emmanuel Macron ne voulait pas parler de confinement, un mot trop anxiogène à ses yeux. Il voulait dire ce que les Français pouvaient faire, pas ce qui était interdit, précise l’un de ses conseillers. Emmanuel Macron était volontairement dans "un discours de chef de l’Etat rassembleur". En fait, il y a encore la crainte d’affoler ou de ne pas être suivi. La réalité a rattrapé, dépassé ces derniers jours la parole présidentielle.
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