Comme Emmanuel Macron devant les Français, lundi 10 décembre, le rôle d'Édouard Philippe devant les députés de l'Assemblée nationale ce mardi 11, a été de convaincre.
Le Premier ministre a défendu les mesures annoncées la veille par le président de la République pour montrer qu'elles répondent aux demandes des "gilets jaunes", toujours nombreux à se déclarer déçus et à vouloir poursuivre leur mobilisation.
Après l'allocution d'Emmanuel Macron, de nombreux protestataires avaient affirmé leur détermination à poursuivre les blocages et ont même appelé à un "acte 5" de la mobilisation. De son côté, le gouvernement souhaite éviter les graves débordements qui ont eu lieu durant les quatre samedis de manifestations.
"Le président de la République a entendu la colère qui s'exprime et a apporté les réponses qui s'imposaient", a assuré Édouard Philippe en détaillant les annonces du chef de l'État la veille, des mesures "massives" pour que "le travail paie", financées par l'Etat, a-t-il plaidé.
Édouard Philippe est revenu en particulier sur l'annonce phare de la veille, une augmentation de 100 euros des salaires au niveau du Smic via une prime d'activité majorée. "Quand a-t-on augmenté le Smic d'un niveau de 100 euros ? Avez-vous un exemple récent ? Nous voulons aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort et beaucoup plus vite", a-t-il lancé, assurant que cette mesure concernerait tous ceux payés au salaire minimum.
Il a aussi rappelé l'exemption de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois, qui concernera désormais selon lui 70% des retraités, les heures supplémentaires défiscalisées et l'appel aux entreprises à verser une prime de fin d'année sans impôt ni charges.
Le Premier ministre a aussi dénoncé avec force les menaces et dégradations visant des élus, notamment des parlementaires REM, en marge du mouvement des "gilets jaunes". "C'est gravissime", a-t-il averti, en appelant à ne jamais s'habituer à ce "travers inquiétant" du débat public.
Les mesures annoncées risquent en tout cas de creuser nettement le déficit qui, selon Gérard Darmanin, pourrait grimper à 2,5% hors coût de la transformation du CICE en baisse de charges (0,9%), soit 3,4% au lieu des 2,8% visés jusqu'ici.
Le président des députés Les Républicains Christian Jacob a lui estimé que les annonces d'Emmanuel Macron constituaient "un désaveu cinglant pour son gouvernement", mais approuvé la défiscalisation des heures supplémentaires.
Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien à un "acte 5" de la mobilisation, samedi 15 décembre. Plus prudente, Marine Le Pen a demandé aux "gilets jaunes" "d'analyser en conscience les propositions du président pour déterminer s'il est allé assez loin". Les députés socialistes, Insoumis et communistes, comptaient déposer une motion de censure qui sera débattue jeudi.
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