Après plusieurs semaines de crise, le président de la République était très attendu sur la question du pouvoir d’achat lors de son allocution lundi 10 décembre. Et les mesures annoncées sont à la hauteur du credo du candidat Macron : "Le travail doit payer plus".
La nouveauté est qu’il ne passe plus par la case compétitivité du made in France et la baisse des impôts. Il a inversé le cap, changé l’équation et il frappe fort. Le Smic va augmenter de 100 euros. Ce sera en réalité une augmentation de la prime d’activité. Mais qu’importe : 100 euros c’est une hausse de 8% du revenu. C’est très significatif.
Deuxième mesure puissante : la défiscalisation complète des heures supplémentaires. Pour un travailleur au Smic, 4 heures supplémentaires par semaine c’est 160 euros net de plus en fin de mois. Plus de 9 millions de Français, essentiellement ouvriers et employés, font des heures supplémentaires en France.
Enfin, une prime exceptionnelle, elle aussi défiscalisée, est ouverte aux entreprises qui sont en situation financière positive. Il s’agit d’un bloc puissant, avec des outils traditionnels et très coûteux pour l’État.
L’inflexion est forte, même si l’augmentation du Smic passe par une hausse de la prime d’activité pour préserver la compétitivité des entreprises qui ne contribuent pas à ce gain de pouvoir d’achat.
C’est un retour aux recettes traditionnelles, à la vieille école économique hexagonale : ce coup d’extincteur, qu’il confine ou non la colère des gilets jaunes, va coûter de 10 à 12 milliards d’euros aux finances publiques. Une facture qui va alourdir un peu plus le gouffre des déficits et rendre impossible une baisse des impôts et des taxes dans un avenir proche. Sous peine de faillite généralisée.
Le revenu disponible des classes moyennes va ainsi augmenter. Tout comme celui des retraités, puisque la hausse de la CSG a été annulée pour la moitié des pensionnés, ceux qui perçoivent moins de 2.000 euros par mois (ce qui représente un gain de pouvoir d’achat de 1,5 milliard d'euros). Et ces gains de revenus ruissellent théoriquement vers la consommation. Mais ce ne sera qu’un petit ruisseau bien insuffisant pour irriguer une économie qui bat en retraite et dont les finances sont asséchées.
La Banque de France a commencé à évaluer les conséquences économiques du mouvement des "gilets jaunes". Elles seraient deux fois plus lourdes que les longues grèves de la SNCF.
5/20 à l’ensemble des entreprises françaises. Elles ne sont que 6% à être en conformité avec la loi Sapin II, sur la corruption à l’intérieur de l’entreprise.
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