La campagnes des élections européennes a pris coup sur coup un tournant avec l'assaut meurtrier contre un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville dans l'Eure et avec les violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie. Dans ce contexte, il est difficile pour les candidats et notamment la majorité présidentielle de parler d'Europe.
C’est d’autant plus difficile que des partis en profitent. Jordan Bardella par exemple, la tête de liste du Rassemblement national, a saisi l’occasion de sa conférence de presse, jeudi 16 mai, pour changer de thème : "Face au narcotrafic, l’urgence d’un sursaut !". Il en va de même pour Marion Maréchal et Éric Zemmour qui exploitent une situation sur l’air de "on vous l’avait bien dit".
Cette tendance est devenue un réflexe politique. Il s’est passé la même chose à la mort de Nahel, lors du drame de Crépol qui a couté la vie à Thomas, à la mort de Matisse ou de la petite Lola. Ces drames sont du pain béni pour les populistes et l’extrême droite, qui font de la récupération pure et simple.
Dans ce contexte, la campagne des européennes est détournée. Les sujets européens sont étouffés mais également les sujets nationaux. Emmanuel Macron pensait surfer sur l’attractivité de la France avec le sommet Choose France, il devait inaugurer un parc éolien et se rendre à Flamanville où le chantier de l’EPR est enfin terminé. Il n'en fut rien.
De même que Gabriel Attal devait être à l’offensive, avant son débat face à Jordan Bardella jeudi 23 mai, le Premier ministre est aujourd'hui sommé de répondre, d’endosser les habits de l’autorité, mais on voit qu’il est à la peine. Le gouvernement se retrouve sur la défensive et même sur le banc des accusés, pointé du doigt pour son laxisme.
Ces dernières années, nous sommes face désormais à des faits divers qui ont un retentissement énorme. Quand on regarde les images du péage d'Incarville, où s’est produite l’attaque sanglante contre le fourgon pénitentiaire, on se croirait dans une série télévisée. On y voit une voiture qui fonce dans le fourgon, cinq hommes en noir armés jusqu’aux dents qui font feu. C’est de l’ultra-violence, comme en Nouvelle-Calédonie, comme à Mayotte, où on voit des gens déchainés, qui détruisent tout sur leur passage.
Lorsque vous regardez les chiffres de la violence, ceux de la criminalité sont en baisse. En revanche "les coups et blessures" ont fortement progressé à cause du fait que le nombre de déclarations augmente et que la loi qualifie des délits qui n’étaient pas comptabilisés. Il y a aussi une aggravation du trafic de stupéfiant qui participe à la radicalisation de la violence.
Si on résume, on n’est pas dans un pays plus violent, où il y a plus de crimes. On est face à une hyperviolence dans le passage à l’acte : c’est le degré de violence qui a augmenté, pas le nombre de faits.
Cette hyperviolence est de surcroit en permanence instrumentalisée, récupérée politiquement. Elle est aussi hypermédiatisée et tourne en boucle dans les médias. Mais elle doit avant tout conduire le gouvernement à y répondre fermement en restaurant l’autorité.
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