Une partie du centre-ville de Nanterre se trouvait sous cloche, totalement barricadée, ce dimanche 5 mai lors de la reconstitution sous haute sécurité de la scène de la mort de Nahel, ce jeune homme de 17 ans tué le 27 juin dernier par un tir de policier après un refus d'obtempérer dans cette ville de banlieue populaire à l'ouest de Paris.
Au-dessus des têtes, un drone. Une forte présence policière. Certains policiers étaient cagoulés, armés et protégés de gilets pare-balles. Les habitants, eux, étaient invités à rester chez eux.
Les journalistes, comme les badauds, ont été tenus à l'écart à plusieurs centaines de mètres de la reconstitution. Le tronçon de route où le policier a tiré sur Nahel a été caché des regards par des barricades métalliques.
Les deux policiers mis en cause ont été cagoulés pour masquer leur identité. "Mon client est très menacé, il n'est pas question qu'on voit son visage, même en procédure", avait expliqué l'avocat du mis en examen, Me Laurent-Franck Liénard, sur France Inter.
Un temps fort : la reconstitution du moment où le tir est parti. Les deux policiers ont été replacés dans leur position exacte dans ces 40 centimètres entre ce muret et une reproduction de la Mercedes jaune que conduisait la victime.
Ce qui a plongé les habitants un an en arrière. Nina a observé de sa fenêtre une partie de cette reconstitution. "J'ai entendu un petit peu les bruits, un espèce d'impact. Je ne sais pas si c'était un coup de feu et puis les cris du policier", a-t-elle expliqué au micro de RTL. Pour elle, "ça fait tout bizarre de revivre un petit peu la scène".
Ce moment est "inévitable", selon elle. Car tout l'enjeu est de savoir si le tir du policier était intentionnel ou de la légitime défense.
Ce dimanche, certains craignaient un climat tendu, de la colère, des tensions dans les quartiers. La reconstitution s'est pour le moment déroulée dans le calme. Sur place, une équipe de médiateurs a discuté avec des jeunes. À RTL, hors micro, les amis de Nahel ont confié ne pas vouloir salir sa mémoire avec des affrontements.
Certains riverains, toutefois, avaient peur que la situation ne dépare. Car tous gardent en mémoire les émeutes de juin dernier. Écoles, tribunaux et autres bâtiments publics attaqués, magasins pillés : des dégâts estimés à un milliard d'euros ont été enregistrés à travers le pays, selon un rapport du Sénat. "Vu ce qu'il s'est passé l'année dernière, ils peuvent encore manifester, revenir. Ça marque le quartier. Sur la place principale, des immeubles ont brûlé, et c'est toujours dans le même état", a rappelé une habitante.
Pour Ghislaine, cette histoire a marqué le quartier. "C'est affreux. C'est une bonne chose qu'il y ait une reconstitution." Et d'ajouter : "Il faut absolument un jugement digne de ce nom tout en sachant que le gamin ne reviendra pas. De toute façon, ça ne mérite pas la mort."
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