ÉDITO - "Il n’y a pas d’effet Attal sur le quinquennat Macron", constate Alba Ventura

Il est tout feu tout flammes, Gabriel Attal. Il se démultiplie. Cette semaine et la suivante, il repart à l’offensive. Tout à l’heure, dans l’Essonne, il va se pencher sur notre rapport au travail, les conditions de travail et les accidents du travail : je vous rappelle que deux personnes meurent chaque jour sur leur lieu de travail. 

Les annonces sur "l’assurance-chômage" auront lieu en fin de semaine. Elles précéderont celles sur "la Justice des mineurs". Avant le débat des Européennes qui l’opposera à Jordan Bardella la semaine prochaine. L’idée, vous l’avez compris, c’est de booster la campagne des Européennes qui sera le premier test politique du Premier ministre. Il faut rappeler qu’il a été nommé pour ça, Gabriel Attal. Pour sauver les meubles aux Européennes et pour redonner du souffle à la politique d’Emmanuel Macron. 

Il y a un effet Attal, pour Gabriel Attal. Les Français apprécient sa jeunesse, ils ont bien accueilli ses annonces choc sur la sécurité. Donc, il peut peut-être capitaliser pour lui-même, pour son avenir. Mais il n’y a pas d’effet Attal sur le quinquennat d’Emmanuel Macron. Vous savez, à Matignon, le sale boulot sur les retraites et l’immigration, avait été donné à Elisabeth Borne. 

Il faut rappeler qu’il a été nommé pour ça, Gabriel Attal. Pour sauver les meubles aux européennes.

Alba Ventura

Il fallait renouveler et donc s’est imposé aux yeux du Président l’idée de faire monter ce jeune homme qui avait réussi à mettre un peu d’autorité à l’Éducation Nationale. Mais ce n’est pas magique. Et si les Français ne ressentent pas d’effet Attal sur leur vie quotidienne. ll n’y en a pas non plus chez la tête de liste macroniste, Valérie Hayer, qui était hier dans ce studio. 
 
Est-ce que ça peut redresser les Européennes ? Je ne crois pas, on dirait que les dés sont jetés. Alors un sursaut est toujours possible en politique. Mais cela fait un moment que les sondages sont figés, et que la liste RN de Jordan Bardella fait la course très loin devant. D’ailleurs, je me demande si les Français n’en ont pas un peu marre de cette manière qu’a Emmanuel Macron d’enfermer le débat dans un duel avec le RN, de rejouer tout le temps la présidentielle. 

Il s’agit d’élections européennes ! Franchement, imaginer que le Président pourrait débattre avant le 9 juin avec Marine le Pen, c’est quand même étrange. Je ne sais pas de quelle tête s'est sortie, mais ce n’est vraiment pas l’idée de l’année. C’était même presque un cadeau pour Marine Le Pen, qui a donné son accord, mais pas avant septembre prochain. Une façon de dire aux macronistes (et sans doute aussi à Jordan Bardella) qu’elle reste concentrée sur le prochain match : celui de la présidentielle !