Visage angélique, pissenlit derrière l'oreille. C'est la photo qui, depuis le 8 juillet 2023, rappelle la disparition d'Émile Soleil, 2 ans et demi. C'est à cette date que les proches du petit garçon ont signalé la perte de leur enfant alors qu'ils étaient en famille dans le Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).
Depuis deux ans, les enquêteurs cherchent à savoir ce qui s'est passé ce jour d'été. Le petit garçon a-t-il été enlevé ? A-t-il été tué ou s'agit-il d'un accident ? Un début de réponse émerge lorsque, neuf mois plus tard, une randonneuse découvre les ossements d'Émile sur un sentier près du Haut-Vernet.
Interrogatoires, perquisitions, fouilles, analyses ADN... Après deux ans d'enquête, quatre personnes, dont le grand-père d'Émile, ont été placées en garde à vue ce mardi 25 mars. Retour sur les multiples rebondissements de cette affaire.
Tout a commencé le 8 juillet 2023, dans le hameau du Haut-Vernet. Vers 18 heures, les recherches sont lancées pour retrouver Émile disparu une heure plus tôt. Ses proches expliquent que le petit garçon était déjà bon marcheur et a pu échapper à la vigilance de son grand-père qui était chargé de le surveiller.
Deux témoins disent avoir aperçu le petit garçon à proximité de la maison des grands-parents, puis dans une rue descendante du hameau. Le lendemain, les gendarmes, les pompiers et des dizaines de volontaires sont sur le terrain à sa recherche. Plusieurs battues ont lieu, sans succès.
Le 11 juillet, malgré un appel à témoins et une médiatisation nationale, le procureur de la République de Digne-les-Bains informe n'avoir aucune piste. "À l'heure actuelle, je ne dispose d'aucun indice, d'aucune information, d'aucun élément qui puisse nous aider à comprendre cette disparition", explique-t-il en conférence de presse.
Le parquet ouvre une information judiciaire une semaine après pour recherche des causes d'une disparition inquiétante - requalifiée plus tard en "enlèvement et séquestration". De nouvelles recherches sont lancées : des drones survolent la zone, toutes les maisons du hameau sont fouillées, des chiens pisteurs sont déployés... Là aussi, sans succès.
Faute de pistes ou d'indices matériels, les spéculations se multiplient. Et si la famille d'Émile était elle-même impliquée dans sa disparition ? Se dessine le portrait d'une famille vivant recluse, catholique pratiquante, soupçonnée d'être proche de l'extrême-droite. Des accusations balayées par Marie et Colomban, les parents d'Émile le 29 août, deux mois après la disparition. "Nous n'avons rien à cacher", déclarent-ils dans l'hebdomadaire Famille Chrétienne. "Nous n'avons rien fait de répréhensible (...) Ces informations ont été révélées et exploitées pour nous salir."
Cette première prise de parole des parents d'Émile est suivie, trois mois plus tard, d'un appel lancé toujours via l'hebdomadaire Famille Chrétienne. Le jour de l'anniversaire de leur fils, Marie et Colomban s'adressent au potentiel coupable. "S'il s'agit d'un accident, peut-être avez-vous paniqué. Si vous avez commis l'irréparable, peut-être le regrettez-vous. Peut-être, craignez-vous les conséquences et ne savez comment vous en sortir ?"
Cet appel sera renouvelé le 25 décembre, jour de Noël, dans un groupe Facebook intitulé "Prions pour Émile". "Nous souhaitons à tous une très bonne fête de Noël et nous recommandons une nouvelle fois à vos prières pour revoir notre Émile", écrit Marie.
Parallèlement à ces prises de parole de la famille, l'enquête se poursuit avec perquisitions et fouilles dans les environs du hameau. Le 28 mars 2024, huit mois après la disparition d'Émile, une mise en situation est organisée dans le Haut-Vernet. L'objectif : reconstituer l'après-midi du 8 juillet en espérant faire émerger de nouvelles pistes.
Et trois jours plus tard, la nouvelle tombe : les ossements d'Émile ont été retrouvés. C'est une randonneuse en promenade qui a donné l'alerte, les analyses ADN menées sur le crâne découvert sur le sentier confirment l'identité du petit garçon. Dans un communiqué, l'avocat des parents endeuillés insiste : "Si cette nouvelle déchirante était redoutée, l’heure est au deuil, au recueillement et à la prière."
Interrogée par RTL, la porte-parole de la gendarmerie nationale affirme que la zone où ont été retrouvés les ossements avait "déjà été fouillée". Quelques jours plus tard, un nouvel ossement est retrouvé non loin du lieu de découverte de la randonneuse.
Celle-ci témoigne sur RTL : "J'espère qu'il y aura une réponse malgré tout. Qu'un jour les parents, et puis même les forces de l'ordre, tout le monde va savoir véritablement qui est le coupable, s'il y en a un, ou si c'est un accident." Au total, deux ADN inconnus seront retrouvés sur les ossements.
Le 8 février 2025, les obsèques d'Émile ont lieu dans le Haut-Vernet. Seulement un mois plus tard, une chapelle du hameau est fouillée. Selon les informations de RTL, les gendarmes ont saisi une jardinière qui barrait son entrée, et l'ont vidée.
Les gendarmes auraient été mis sur cette piste à la suite d'une lettre anonyme reçue le mois dernier. Cette chapelle est celle où se rendait la famille du petit Émile lorsqu'elle séjournait ici. Elle n'était d'ailleurs, semble-t-il, utilisée que par eux.
La jardinière a été ensuite passée au Bluestar, une susbtance qui peut révéler des traces ferreuses très anciennes. Plusieurs traces suspectes ont été découvertes sur cet imposant bac à fleurs. Leur origine est encore inconnue.
Cette saisie de la jardinière est rapidement suivie de quatre garde à vues, survenues ce mardi 25 mars. Parmi les interpellations pour "homicide volontaire" et "recel de cadavres" : les grands-parents d'Émile et "deux des enfants majeurs" du couple, précise le procureur d'Aix-en-Provence dans un communiqué.
"Ces placements en garde à vue s'inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et des informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois", précise-t-il.
Parallèlement à ces arrestations, des perquisitions ont été menées en divers lieux, notamment au domicile des grands-parents d'Émile. Selon les informations de RTL, ces perquisitions étaient déjà prévues il y a quelques mois. Elles devaient avoir lieu dans la foulée de la remise en situation organisée au Haut-Vernet. Mais quelques heures après cette remise en situation, le crâne et des vêtements d'Émile avaient été retrouvés, ce qui a modifié le champ de l'enquête des gendarmes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte