Le Brésil est devenu, samedi 8 août, le deuxième pays à dépasser les 100.000 morts du coronavirus, après les États-Unis. Une hécatombe face à laquelle le président, Jair Bolsonaro, a dit avoir la "conscience tranquille" malgré les critiques.
Le Brésil déplore 478 morts par million d'habitants, un chiffre équivalent à celui des Etats-Unis (487), mais inférieur à celui de l'Espagne (609) ou de l'Italie (583). Plus de 1.000 décès quotidiens sont recensés en moyenne depuis plusieurs semaines, alors que la pandémie entre dans son sixième mois dans le pays.
Le plus grand pays d'Amérique Latine, peuplé de 212 millions d'habitants, a également franchi samedi un autre seuil symbolique, celui des 3 millions de personnes contaminées. Les chiffres officiels (100.477 morts et 3.012.412 cas confirmés de contamination) doivent toutefois être relativisés en raison de l'insuffisance de tests, les spécialistes estimant que le nombre total de personnes infectées pourrait être jusque six fois plus élevé.
Le rythme des contaminations s'est accéléré ces dernières semaines dans les campagnes, à l'intérieur des terres, et dans les régions où le virus est arrivé plus tard, notamment dans le Sud et le Centre-Ouest.
En revanche, il est stable dans les Etats du Sud-Est comme Sao Paulo et Rio de Janeiro, les plus touchés en chiffres absolus, et en baisse dans les régions du nord, où la situation était catastrophique en avril et en mai.
La pandémie a jeté une lumière crue sur les inégalités du Brésil, le virus faisant des ravages dans les favelas, touchant particulièrement les populations noires et les indigènes d'Amazonie.
Sur la plage de Copacabana, à Rio, l'ONG Rio de Paz a organisé samedi matin un lâcher de 1.000 ballons rouges en hommage aux personnes décédées du Covid-19 au Brésil, avec 100 croix noires plantées dans le sable.
Alors que les messages de solidarité envers les familles endeuillées et les critiques contre le gouvernement ont fusé sur les réseaux sociaux, le chef de l'Etat ne s'est pas prononcé sur ce chiffre tristement symbolique.
Jair Bolsonaro a simplement partagé samedi soir, un tweet du secrétariat à la Communication de la présidence, sur lequel on peut lire: "nous regrettons toutes les morts du Covid-19 ainsi que celles des autres maladies".
Il a également posté un tweet mettant en valeur les personnes rétablies. Ce même tweet célébrait la victoire de son équipe de football favorite dans le cadre du championnat national de football qui a repris samedi soir au Brésil.
Contrairement à l'exécutif, les principales institutions du pouvoir législatif et judiciaire, le Congrès et la Cour suprême, ont annoncé un deuil officiel en hommage aux 100.000 brésiliens terrassés par le virus.
L'opposition politique n'a pas manqué de fustiger la gestion, jugée chaotique, de la crise sanitaire par le gouvernement. L'ex-président de gauche, Lula, (2003-2010) a, par exemple, dénoncé samedi sur Twitter "l'arrogance d'un président qui a choisi de qualifier ce virus cruel de petite grippe, en défiant la science et même la mort, et qui portera en son âme la responsabilité de milliers de vies perdues".
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