Climat : l'ONU appelle le monde à "déclarer l'état d'urgence climatique"
Lors d'un sommet ce samedi 12 décembre, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé tous les pays à redoubler d'efforts pour lutter contre le réchauffement climatique.

Cinq ans après l'Accord de Paris, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le monde à "déclarer l'état d'urgence climatique", et à redoubler d'efforts contre le réchauffement climatique, samedi 12 décembre, lors d'un sommet en visioconférence.
"J'appelle aujourd'hui les responsables du monde à déclarer l'état d'urgence climatique dans leur pays jusqu'à ce que la neutralité carbone soit atteinte", a lancé Antonio Guterres, plaidant pour une relance verte après la pandémie de coronavirus.
Lors de l'Accord de Paris il y a cinq ans, la communauté internationale s'était engagée à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pris par les différents pays "n'étaient pas suffisants" et "n'ont pas été respectés", a souligné Antonio Guterres, avant d'appeler à "réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010".
Des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, ainsi que des représentants d'entreprises et de la société civile, ont participé à ce "sommet ambition climat" organisé par les Nations unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l'Italie. À moins d'un an de la COP26 qui se tiendra en novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse, le secrétaire général de l'ONU les a exhortés "à faire preuve d'ambition".
Les États annoncent leurs plans audacieux
Avant le sommet, plusieurs Etats ont annoncé des plans audacieux pour réduire leurs émissions de GES. Vendredi, les 27 pays de l'UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'"au moins 55%" d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone.
La Chine, plus grand pollueur au monde, a récemment annoncé son intention d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. Le président chinois Xi Jinping a promis samedi de réduire son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées au PIB) de "plus de 65%" d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005.
De son côté l'Inde n'a pas encore fixé d'objectif en termes de neutralité carbone. Israël et le Pakistan se sont engagés à supprimer progressivement les centrales électriques au charbon. Ibrahim Mohamed Solih, le président des Maldives, menacées par la montée des eaux, a déclaré que "les Maldives feront tout ce qui est en leur pouvoir pour faire face à l'urgence climatique" et appelé la communauté internationale "à faire de même".
Pour sa part, le Royaume-Uni compte arrêter "dès que possible" de soutenir financièrement des projets d'énergies fossiles à l'étranger. Le gouvernement britannique prévoit également de réduire les émissions de CO2 d'au moins 68% d'ici 2030.
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