La rivalité sino-américaine s'est déplacée sur un front inattendu : le climat. Mardi 22 septembre, les États-Unis de Donald Trump et la Chine de Xi Jinping ont affiché au grand jour leurs désaccords sur de nombreux sujets : coopération internationale, gestion de l'épidémie de Covid-19 et, désormais, le réchauffement climatique.
Devant l'Assemblée générale (et virtuelle) de l'ONU, le président chinois a voulu jouer les bons élèves, en fixant pour première fois un objectif de neutralité carbone, en 2060, pour son pays, premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète. Pékin va accroître ses engagements climatiques dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, a-t-il ajouté.
"Tous les pays doivent prendre des mesures décisives pour honorer cet accord", a insisté Xi Jinping, soulignant implicitement que les États-Unis, deuxième émetteur de la planète, allaient s'en retirer en novembre, selon une décision de Donald Trump.
Dans le même temps, le milliardaire républicain, qui n'a jamais caché son climatoscepticisme, a critiqué "ceux qui attaquent le bilan environnemental exceptionnel de l'Amérique tout en fermant les yeux sur la pollution endémique de la Chine".
Réponse cinglante de Pékin: les États-Unis sont une "sérieuse entrave" à la lutte contre le réchauffement climatique, a fustigé Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.En se retirant des accords internationaux visant à réduire les émissions de carbone, les États-Unis ont manqué à "leur devoir" et "refusent de prendre des mesures minimales pour protéger la planète", a encore regretté le porte-parole.
Dans son propre message à l'ONU, le président américain a de son côté accusé la Chine de "jeter des millions et des millions de tonnes de plastique et de déchets dans les océans" et d'autres violations environnementales, et il s'est vanté que les émissions de CO2 américaines se soient réduites l'an dernier.
L'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, a répondu que les États-Unis n'avaient de leçon à donner à personne: "Ce sont eux qui n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto, eux qui sont sortis de l'accord de Paris." Sur Twitter, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué l'annonce de Pékin sur le climat mais prévenu qu'il restait "beaucoup de travail à faire".
La Chine était déjà largement sur la bonne trajectoire pour faire plafonner ses émissions avant 2030 (le "pic", dans le jargon climatique). Quant à l'objectif de 2060, il est moins ambitieux que la date de 2050 qui a été adoptée par des dizaines de petits pays et quelques grands, dont ceux de l'Union européenne, mais il a été salué par plusieurs experts comme un pas majeur pour redonner de la vie à l'accord de Paris.
L'avenir de l'accord de 2015 sera en partie déterminé par l'élection présidentielle américaine du 3 novembre. Le candidat démocrate, Joe Biden, a promis de redevenir signataire, et d'atteindre la neutralité carbone en 2050.
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